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Critique de CDemassieux


Stefan Zweig avait ce talent rare d'insuffler l'élan romanesque à ses biographies, sans les pervertir autrement qu'en y disséminant ses remarques, ce qui est commun à tous les historiens qui se respectent.
Certes, Zweig était autrichien, certes son goût pour la culture germanique le disposait à aimer d'emblée cette frivole compatriote, inconsciente du rang qui lui échut dès sa naissance en tant que fille de l'impératrice Marie-Thérèse. Plus tard, par le jeu des alliances entre têtes couronnées, elle deviendrait reine de France. Sans doute, ceci était trop lourd à supporter pour ses épaules.
Zweig postule donc que si Marie-Antoinette est devenue une figure majeure – héroïne de tragédie condamnée par les dieux de l'Histoire –, ce sont les événements qui lui ont fait tutoyer les sommets de la mémoire collective, pas elle-même. Il a raison. Napoléon, De Gaulle se taillèrent eux-mêmes un destin, aidés bien sûr par leurs époques tumultueuses. Marie-Antoinette, elle, subit l'Histoire jusqu'à l'accepter comme une fatalité. Là est toute la différence. Ajoutez à cela le martyre de ses dernières années, elle devenait une victime « idéale ».
Et Zweig de nous conter, avec la finesse psychologique qui le caractérise, cette vie transpercée par le plus grand cataclysme de l'histoire moderne française : la Révolution.
Puis, comme un effet miroir, d'autres événements auront eux aussi raison de cet écrivain si raffiné, un certain jour de février 1942. Laissant une lettre d'adieu, il se suicidera avec sa compagne, vaincu par ses malheurs intimes, mêlés à ceux du monde d'alors. L'Histoire l'aura, lui aussi, emporté…vers de meilleurs cieux, je veux le croire.
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