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Critique de kerrouak


Dans un monde d'après. Après quoi ? le monde que nous connaissons ? Monde fatigué d'être soi ? Fatigué des formules toutes faites nous tenant lieu de prêts-à-penser ? Fatigué d'un individualisme qui l'est tellement peu (car là où l'individuation biologique est évidente, qu'en est-il de l'individuation psychologique?) ? Dans ce monde d'après, voici surgir un homme. Un homme d'après la mort de l'homme. Un homme qui a eu la bonne idée d'en finir avec cette langue morte dont j'use ici, pour adopter une langue riche (polysémique, poétique) et unique. Une langue à sa seule mesure. Une langue porteuse d'une vitalité nouvelle. Un monde en soi. Une possibilité de révéler ce qui dort en nos tréfonds. Une langue qui est oeuvre en soi. Pas une chose figée dans laquelle chacun devrait se fondre, quelles que soient ses complexions intellectuelles et physiologiques. Une langue permettant d'exprimer la singularité de l'instant, évènements se déroulant en son ciboulot. Artaud aurait, je crois, apprécié.

"Kapton cet frase, en ancien francè pré-tchernobylien : « En entrant, j'ai aperçu dans un coin le cul de ma mère. » En tchernobylien, on dira : « rentran, j'avè le ner optike koncentré sur l'origyne de mon délir."

Nunzio d'Annibale ne se contente pas d'interroger le langage, comme on dirait sur France Culture, mais d'inventer le sien propre. Joyce aurait aussi, je crois, apprécié.
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