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Critique de PatrickCasimir


Je viens d'achever ce livre déjà ancien du facétieux Jean d'O. O vient de mourir ; avant de poursuivre sa route vers, on ne sait où, il tombe sur A, pur esprit venant d'Urql, un monde lointain.

A lui demande de raconter la terre des hommes en vue de la rédaction d'un rapport pour les "Urqliens".

Ils disposent de trois jours seulement pour cela...

Jean d'O aime jouer avec les symboles ; je me suis pris à penser : O comme Ormesson, pas très compliqué ; il met en scène sa propre fin, fin très prématurée puisqu'il décédera le 5 décembre 2017. Ou bien O comme Oméga, peut-être ; de là à faire de A l'Alpha... Pourquoi pas ?

En tout cas, O dispose de trois petites journées pour raconter le monde comme il va actuellement et comme il a été dans un jadis qui se situe entre moins quelques milliards d'années et la veille d'un présent en permanence grignoté par le passé et le futur. Un présent toujours mourant.

Autant dire que O fait de son mieux pour amener A, non sans difficulté, à comprendre ce monde qui paraît tellement bizarre au citoyen d'Urql.

O est trop modeste, cependant ; même s'il se désole de donner à voir notre monde dans le plus grand désordre à un "galaxien" étranger, il fait montre d'une culture, d'une érudition extraordinaire en promenant A dans notre Histoire et nous avec.

O raconte très bien l'Histoire que font et subissent les hommes et les histoires grandes ou petites qui nourrissent la première. Il déambule à travers la littérature, et bien entendu, Chateaubriand y retrouve toute sa place, comme dans tous les ouvrages écrits par O, mais il y en a d'autres, Toulet par exemple que plus personne ou presque, ne connaît ; il l'avait cité je crois déjà dans l'histoire du Juif errant... Ou encore les amours tumultueuses De Musset et Sand.

Il nous emmène aussi de façon anecdotique, dans un bled italien Sambucco, grâce à son histoire d'amour avec Marie qui, le deuil passé, vraisemblablement trouvera la consolation auprès de Rodolphe. C'est la loi de la vie. O ne veut même pas y penser, il y pense pourtant...

Il nous donne un cours magistral sur le temps, les calendriers julien, grégorien, etc., et sur la manière dont un pape a maîtrisé ce temps si difficile à définir ; j'ai aimé l'histoire de l'instituteur Kléber, le bien nommé, héros de la grande guerre, et du régiment de chasse Normandie Niémen qui a brillé en Russie... et de bien d'autres encore.

Dieu, comme toujours y tient une place importante... c'est que Jean d'O, à travers toute son oeuvre (du moins à travers ce que j'en ai lu, car je n'ai pas tout lu de lui), avec un style désinvolte, brillant comme à son habitude, un peu mondain, révèle à ses lecteurs ce questionnement existentiel : qui sommes-nous ? Pourquoi sommes sur cette terre ? D'où vient ce besoin de Dieu que la science n'a pas réussi, à ce jour, à effacer ? Quel est le sens véritable de cette vie qu'il trouve à juste titre si belle et si dramatique en même temps ?

On ne peut résumer une telle oeuvre, on peut seulement en conseiller, encore aujourd'hui, la lecture. Ce que je fais.

Pat.
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