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Critique de PetiteBichette


Ancien conseiller politique en Italie, Guiliano Da Empoli met sa plume au service d'un roman envoutant qui nous plonge au coeur du pouvoir russe, et plus particulièrement dans le système Poutine, rebaptisé le Tsar.
L'auteur nous fait découvrir la machine politique russe par l'intermédiaire de Vadim Baranov, qui nous livre ses mémoires, un personnage fictif mais grandement inspiré par Vladislav Surkov.
Les traits d'esprit, d'humour sont multiples, on y apprend un nombre incroyable d'anecdotes savoureuses (par exemple, l'épisode pendant lequel Poutine ayant connaissance de la peur bleue des chiens d'Angela Markel, n'hésite pas à faire participer son imposante chienne noire labrador Koni à une réunion diplomatique sous le regard terrorisé de l'ex-chancelière allemande.)
On apprend sur la mentalité russe, les jeux de pouvoir, les manipulations, et le livre se déguste un sourire aux lèvres, teinté souvent de dégoût et de révolte.
C'est fort bien documenté, cependant, avec un petit gout d'inachevé. J'ai regretté ce long monologue du personnage, peu crédible déjà en soi. J'aurais aimé avoir un autre point de vue que celui de ce mage qui ne regrette rien, un oeil critique afin que s'instaure un dialogue avec Baranov dans le but de le mettre face à ses manques, ses contradictions, aux manipulations, à la terreur insidieuse inspirée par le pouvoir en place sur son propre peuple et le monde.
J'ai trouvé au seul personnage féminin de l'histoire, Ksenia, une femme vénale, manipulatrice, prompte à retourner sa veste, assez peu d'intérêt, qui ne m'a pas semblé dénoter chez l'auteur d'une grande estime des femmes. Si son évocation permet de très beaux passages sur les sentiments amoureux de Baranov à son égard, Ksenia n'occupe qu'un rôle subalterne, un peu comme s'il fallait bien un peu d'amour et de sexe au milieu de tous portraits masculins bourrés de testostérone.
Une lecture intéressante et instructive, pas très réussie sur le plan romanesque, et trop linéaire d'un point de vue narratif. le mélange des genres entre fiction et réalité m'a un peu dérangé, car des anecdotes réjouissantes ont perdu de leur saveur, puisqu'on ne sait discerner de quelle catégorie elles relèvent.
J'aurais apprécié une critique plus franche et acérée du système. La fascination face au machiavélisme m'a semblé parfois rejoindre une certaine complaisance.
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