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Critique de rigas




Chef d'oeuvre ! le personnage imaginé (on le dit inspiré d'un véritable conseiller de Poutine) est d'un cynisme empreint d'une grandeur, ou plutôt d'une recherche de la grandeur. L'A. qui a été lui-même conseiller politique s'attache à dessiner des personnages de chair et de sang. Les trois pages où Berezovsky persuade Poutine de prendre la Présidence d'un Eltsine moribond, est exceptionnelle : on a l'impression d'être la petite souris qui voit l'histoire se faire. de très nombreuses réflexions me paraissent comme des révélateurs de "l'âme russe". Ce qui est formidable dans le livre, c'est qu'il ne sombre pas dans la caricature d'un peuple d'ivrognes à l'âme noircie par l'absence de futur. Au contraire, toutes les nuances apparaissent, enfin presque toutes... car on reste parmi les dirigeants. D'ailleurs, le portrait de Berezovsky depuis son rôle primordial dans la nomination de Poutine jusqu'à son suicide est un extraordinaire récit. À l'instant où j'écris ceci, je n'ai plus le livre qu'on m'a piqué (bravo!) et tous ceux que je connais qui l'ont lu ont adoré. Ce qui est étonnant c'est qu'on ressort avec le sentiment d'avoir lu une histoire de la prise du pouvoir par Poutine. Par exemple, le moment où Poutine est accepté par la majorité de la population serait sa déclaration sur la poursuite des terroristes jusque dans les chiottes. Ce qui avait choqué le monde entier aurait été le moment de transmutation de l'individu Poutine en Tsar de Russie. Il y a des tas d'éléments dont on a entendu parler de manière sporadique dans les news et qui ici permettent de compléter le puzzle; par exemple, le fait que Saint-Petersbourg est le véritable port d'attache de Poutine et non pas Moscou. On comprend pourquoi on en est là, avec la guerre aux portes de l'Europe. Sans beaucoup d'explications géopolitiques, l'A fournit des explications plausibles qui ne sont ni caricaturales, ni farfelues. Il s'en remet à la manière dont les dirigeants du pays ont digéré l'histoire. Il donne aux sentiments une valeur plus grande encore que les tiraillements géopolitiques ou la seule "humiliation" de Poutine (que l'A. ne renie pas...). Les sentiments comme clé de compréhension de l'histoire: une manière originale pour comprendre ce monde qui nous échappe avec ses contradictions. Un chef d'oeuvre !
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