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Critique de esala


esala
26 septembre 2023
Dans son premier roman le politologue italien conseiller de Matteo Renzi quand il était président du gouvernement, met en scène l'énigmatique Vadim Baranov, plus probablement le nom attribué au très réel Vladislav Sourkov, proche conseiller de Vladimir Poutine pendant quinze années. Grand prix du roman de l'académie Française en 2022, ce récit particulièrement documenté nous plonge dans un univers hypnotique ou, pour une fois, les personnages ne sont pas aussi caricaturaux que ce que l'on veut nous faire croire à travers la doxa actuelle. On y apprends en particulier les origines de la popularité de Poutine, lequel, grâce à son conseiller, va être le dernier tsar à représenter la "verticalité du pouvoir" dans un pays en plein marasme politique et moral.
Poutine représente ainsi l'espoir de la fin du chaos dans lequel le pays s'est enfoncé depuis l'effondrement du soviétisme, sans avoir su mettre en oeuvre une société démocratique.
Le génie du "mage du Kremlin" va donc être de théâtraliser le personnage de Poutine, de "mettre en scène le réel" afin de rendre leur fierté au peuple Russe.
Certes le pouvoir incarné est glaçant, mais comme le rappelle l'auteur, méfiez vous d'un russe qui vous sourit: soit "il est idiot", soit il se paye votre tête.
Or, n'avons nous pas nos propres théâtre d'ombre qui ont entrainé l'occident dans des guerres aussi meurtrières qu'inutiles? qui est le Potemkin à la Maison blanche qui a conseillé Jimmy Carter d'armer les moudjahidines Afghans contre les soldats russes, pour ensuite devoir combattre les talibans pendant 20 ans, ou celui qui a conseillé Bush junior d'envahir l'Irak à cause de prétendues armes de destruction massive qui n'ont jamais existé? Sans conclure de façon aussi catégorique, Giuliano da empoli nous fait une démonstration acérée d'une sorte d'industrie du chaos aux portées universelles.
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