Un village isolé au coeur de l'Espagne, un sentier poussiéreux qui mène à une vieille maison. Une chaleur si écrasante que Juan – Juanito comme l'appelaient les vieux autrefois – a retiré son t-shirt, malgré les mouches qui agacent et butinent. Assis sur cette vieille chaise en bois, il attend, adossé à la façade en pierre, puisant dans un sachet de graines de tournesol. Il attend qu'ils arrivent... Enfin le bruit d'un moteur. Des voitures noires. Les voilà, ces étrangers. Méfiants, hostiles. Des fonctionnaires impatients venus ici constatés une évidence, dresser un procès-verbal, dans cet endroit qui, pour eux, ne vaut rien. Mais pour Juan, ceci est la terre de ses souvenirs...
Dans cette nouvelle, Víctor del Árbol nous plonge au coeur des souvenirs de Juan, dont sa rencontre, ineffable et prégnante, avec Muse, son amour de jeunesse. Que veulent ces hommes en costumes, là, sur le pas de sa porte ? L'auteur entremêle habilement le passé, où l'on prenait le temps de vivre, et le présent, où l'on court après l'argent, après le temps, les progrès, ainsi que la petite et la grande Histoire de l'époque où l'Espagne avait encore des valeurs. L'ambiance se veut un brin nostalgique. Une nouvelle qui fait la part belle aux sentiments, à l'amour, à l'espoir et aux souvenirs. L'écriture, poétique et tendre, sert à merveille ce texte lyrique et envoûtant.
Merci pour le prêt, Cécile...
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