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Critique de Titania


Je n'imaginais pas qu'en mettant le nez dans un polar ibérique, dont j'ai lu très peu d'auteurs, à part Arturo Perez Reverte, j'irais aussi me balader en Sibérie.

L'histoire tragique de l'Europe du 20 e siècle est une fabrique de secrets de famille, semble nous dire Victor del Arbol. Avec « Toutes les vagues de l'océan », Crimes et trahisons, haine, rancoeur inextinguible et désir de vengeance naissent dans les années 30, puis franchissent le seuil du millénaire et s'expriment en de multiples cadavres et mystères semés autour de Gonzalo, avocat barcelonais, qui se débat avec une famille pour le moins compliquée.

Ce très gros roman noir nous emmène déjà dans la Russie de Staline où, à Nazino, dans l'enfer d'un univers concentrationnaire nait le mal absolu. C'est là que se rencontrent presque tous les protagonistes, dont Elias Gil le père de Gonzalo, la figure qui domine le récit, ainsi que l'abominable Igor Stern, la belle Irina et sa fille Anna, tous victimes de rafles et de déportation. Puis les mêmes se croisent et se retrouvent volontairement ou par hasard pour la guerre d'Espagne, la seconde guerre mondiale, l'époque du franquisme et au-delà.

Le poids de l'histoire est énorme et contribue beaucoup aux 600 pages du roman, c'est très documenté. le récit mêle des personnages historiques et faits réels aux héros de fiction. C'est parfois un peu long et plein de sigles, et cela apporte à chacun des personnages un passé tragique, et une biographie fouillée .

Ainsi, l'auteur brouille les codes classiques. On a beau chercher, Il n'y a pas de gentils dans cette affaire , juste des héros effrayants et impitoyables parfois pervers, prêts à tout pour survivre ou se venger. On se demande souvent si ce qu'on cherche à résoudre, c'est toujours l'enquête de Laura, la soeur de Gonzalo, car le mystère s'épaissit, le ballet entre passé et présent complexifie les relations. Difficile d'imaginer la fin plutôt déroutante.

Le risque de cette épopée sanglante, c'est le « un peu trop » pour un même personnage qui fait parfois comparer Elias Gil ou le pauvre Martin, à ces héros de films d'horreur, battus, poignardés, révolvérisés, finissant par prendre une armoire sur la tête et qui s'en sortent quand même …bref le pacte de vraisemblance patiemment construit avec des références historiques solides peut sombrer dans le grand guignol à chaque instant .

Un livre tout à la fois fascinant et agaçant. On a envie de savoir. Un polar qui ne laisse pas indifférent.
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