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Critique de Pingouin


Le titre de cet ouvrage reflète parfaitement ce qu'il contient : un Manuel en ce sens qu'il est à portée de main, que c'est ce dont il faut se servir pour vivre, que c'est ce qu'il faut toujours avoir avec soi. le livre intrinsèque n'est bien évidemment pas ce qu'il convient de porter partout avec soi -quoique ça ne puisse pas faire de mal-, c'est la sagesse qu'il contient que nous devons toujours avoir avec nous.
Épictète écrit cet ouvrage pour ceux qui ne sont pas des sages, ils n'en auront pas besoin, il existe principalement pour ceux qui veulent atteindre la sagesse et est en ce sens un court traité se voulant l'accompagnateur d'une progression qu'il amorcera dans l'esprit de son lecteur. Progression vers la sagesse donc, vers une vie simple et heureuse, conforme à notre essence.



Point de concepts abstraits, tout est ici réuni pour servir pratiquement et immédiatement, sitôt que vous aurez refermé le livre et même durant sa lecture ; conformément à la philosophique antique. Cette conception de la sagesse est ici encore plus poussée que ce que l'on a l'habitude de voir en ce sens que, au fur et à mesure qu'on lit, que l'on a assimilé et adopté les recommandations, de nouvelles prennent forme afin de repousser les limites des premières, sans jamais tomber dans l'abstrait. La base théorique n'y est même pas exposée mais considérée comme une vérité qu'il n'est pas besoin de justifier : les dieux décident de notre sort, nous sommes donc soumis à un déterminisme total, et il ne sert à rien d'essayer de s'en extirper, l'unique façon de s'en arranger étant de vouloir ce déterminisme.
A partir de là, il s'agit d'accepter ce que l'on est et ce que l'on n'est pas, Épictète nous dit que nous sommes sur terre pour jouer un rôle -conformément à notre essence- et que tout en ce monde s'attend à ce que nous le jouions le mieux possible. Rien ne sert de se plaindre ou de se lamenter sur son sort, ce sont les dieux qui l'ont voulu ainsi, la divinité est perfection, et tout ce qu'elle fait de moi ne saurait qu'être de même. A cette fin, il s'agit de mettre au point cette philosophie stoïcienne en considérant, par exemple, la douleur non pas comme un mal mais comme une nécessité, comme quelque chose que l'on ne peut pas éviter, comment faire ? En jouant avec les interprétations, en considérant que tout n'est qu'interprétation et que l'interprétation en tant que telle ne dépend que de moi. Libre à moi de considérer le mal comme une nécessité -et donc comme un bien, puisque la nécessité divine n'est que perfection.
Cet ouvrage n'a donc en aucun cas pour but de théoriser ou justifier cette philosophie, il explique juste comment la mettre en pratique concrètement, il ne saurait donc être une base à une conviction philosophique souhaitant une justification pour être. Mais pour peu que vous acceptiez un déterminisme intégral, sans forcément considérer qu'il tire sa source d'une forme divine, ce livre saura vous apprendre comment être heureux.



Intéressant donc, mais nécessitant je pense une connaissance au moins partielle du stoïcisme pour être apprécié à sa juste valeur.
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