A l'occasion du Quai du Polar 2021, Gwenaël Bulteau vous présente son ouvrage "La république des faibles" aux éditions la Manufacture de livres.
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Note de musique : © mollat
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– Faites attention, madame Hoffmann, les indigènes ont l’air inoffensif, à première vue, mais vous ne les connaissez pas. Vous ignorez ce qu’ils dissimulent en eux. Moi, je les observe depuis des années : ce sont des paresseux, des fourbes, des voleurs. Ils profitent que vous regardiez ailleurs pour vous détrousser. Ils ne valent pas mieux que les Juifs.
La colonne Voulet-Chanoine. L’expédition a fait grand bruit, pour des raisons inhabituelles. Les journalistes se sont fait l’écho d’une rumeur, confirmée du bout des lèvres par le ministère, que le soleil d’Afrique avait sérieusement tapé sur la tête du capitaine Voulet. On a parlé de soudanite aiguë.
L’idée d’une boutique de spécialités alsaciennes en plein cœur d’Alger était judicieuse puisqu’il existait une clientèle toute trouvée, celle des réfugiés de la guerre de 1870, à qui les politiciens avaient promis l’eldorado en Algérie.
En tant que militaire, Monsieur avait participé à plusieurs campagnes africaines. Il a pris des villages d’assaut sous le feu ennemi. Il s’est battu au corps-à-corps. Il racontait qu’il avait tué des sauvages à tour de bras.
De loin, Alger donnait l’impression d’une ville envoûtante et paisible. L’illusion était parfaite. N’importe qui aurait pu se laisser berner et croire qu’en cet endroit il faisait bon vivre.
Ce qu’il se passait en Afrique n’intéressait pas grand monde. Les péripéties de la conquête coloniale avaient donc bénéficié d’un enterrement de première classe.
Mais quel était le mobile ? Une vengeance liée à un événement survenu pendant la mission Afrique centrale ? L’idée était à creuser,
L’armée allait sauver le pays ; les honnêtes gens comptaient sur elle pour instaurer un régime fort.
C’était la guerre, non ? Malheur aux vaincus !
[ fin du XIXe siècle ]
Avant d'entamer les démarches, Soubielle ignorait que la lutte contre l'infertilité fût un tel chemin de croix. Leur intimité exposée sous une lumière crue, décortiquée, disséquée. Marie-Thérèse avait tenté tous les traitements, la pauvre : le repos absolu dans la position horizontale, les bains de siège, les cataplasmes vaginaux, le quinquina, le fer et la manipulation la plus traumatisante, une tentative de remise en place des ovaires par des moyens dont elle refusait encore de parler. (...) Soubielle aussi était passé au crible médical. Un spécialiste lui avait demandé s'il avait des habitudes de paresse ou de gloutonnerie car les excès de nourriture empâtaient les animalcules spermatiques. Si la situation n'avait pas été aussi humiliante, il lui aurait ri au nez.
(p. 24)