J’ai cueilli ces fleurs sauvages
Sur les pierres de mon chemin
J’ai glané dans les nuages
Quelques-uns de ces refrains
J’ai inventé des histoires
Pour me consoler un peu
Des histoires pour me faire croire
Qu’il est simple d’être heureux !
J’ai écrit pour ceux que j’aime
Triste ou tendre rêverie
Tout comme au fond de moi-même
Pleure ou chante cette vie
(p. 7)
Je veux revoir
Je veux revoir la Camargue sauvage
Les landes plates que le soleil ravage
Les peupliers sous le vent frémissant
La nuit à travers les ormes dansant
J’emporterai dans les forêts de pin
Par les sentiers perdus et sur tous les chemins
Au long des bois des genêts parfumés
Un cœur trop lourd dans sa peine enfermé
J’irai quand le jour lentement s’endort
À l’heure où le bleu du ciel devient or
Chercher sous les grands arbres séculaires
L’apaisement qui monte de la terre
Et j’attendrai comme on rêve d’espérance
paisible et forte que lentement s’avance
brillant d’étoiles étincelantes et pures
un soir qui ferme toutes les blessures
(p. 33)
Tristesse
Le jour revient avec ma peine
Ma peine si lourde quelquefois
Que le vent à travers la plaine
Emporte mes sanglots vers toi
La nuit je revois ton visage
Je pleure ton sourire disparu
Là-bas vers un lointain rivage
Où demeure tant d'amour perdu
Et quand renaît enfin l’aurore
J’ai si longtemps rêvé de toi
Qu’il me semble t’entendre encore
Comme si tu étais près de moi.
(p. 32)
Le temps était si doux et si doux ton regard
Quand ma main dans ta main nous allions au hasard
Dans la nuit odorante à l'heure où les cigales
Grisées d'amour d'un chant monotone se régalent
[…]
(p. 24)
Pour la fin de l’été
L’automne éparpillait dans la campagne rousse
Les couleurs irréelles de son dernier éclat
On sentait s’échapper et danser sous la mousse
La douceur d’un été disparaissant déjà…
Ainsi passe toute chose et rien n’est éternel
Mon âme si riche d’aimer un jour s’endormira
Comme aujourd’hui s’endort une saison trop belle
Mais plus aucun printemps ne la réveillera !
Je voudrais retenir entre mes mains captives
Les tendresses d’un rêve s’émerveillant encor
De cette nuit chargée de promesses tardives
Où le soleil mourait dans un brûlant décor
Près des grands bois qui chantent et qui pleurent tour à tour
Dans ce beau soir sanglant éclaboussé d’azur
J’écoute triste et sage la tombée du jour
Expirer doucement le cœur de la nature.
(p. 9)