La littérature américaine commence avec
les mythes transmis oralement, les légendes, les contes et les poèmes (toujours chantés) des civilisations indiennes. Il
n’existait pas de littérature écrite dans les quelque 500 langues et cultures tribales de l’Amérique du Nord avant l’arrivée des Européens. Il
s’agit donc d’une littérature orale très diversifiée. Les récits des peuples chasseurs et quasi
nomades comme les Navajos diffèrent des
contes narrés dans les tribus sédentaires
comme celles des Acomas ; les légendes des
peuples lacustres du Nord, représentés par les
Ojibwas, n’ont rien à voir avec celles des tribus
du désert, comme celle des Hopis.
Autres femmes écrivains
Nombre d’entre elles ont été redécouvertes
par les chercheurs féministes. Susanna Rowson
(v. 1762-1824) fut l’une des premières romancières professionnelles d’Amérique. Au nombre de
ses sept romans figure le grand succès du roman
de séduction, Charlotte Temple (1791). L’auteur
traite de sujets féministes et abolitionnistes, et
donne des Indiens une image pleine de respect.
Autre romancière bien oubliée, Hannah
Foster (1758-1840), dont le grand succès
de librairie, The Coquette (1797), a pour
héroïne une jeune femme déchirée entre vertu
et tentation. Repoussée par celui qu’elle aime,
un homme d’Eglise au cœur sec, elle est séduite,
abandonnée, met un enfant au monde et meurt
dans la solitude.
Judith Sargent Murray (1751-1820) publia sous
un pseudonyme masculin afin de susciter un intérêt sérieux pour ses œuvres. Mercy Otis Warren (1728-1814) était poète, historienne, dramaturge, satiriste et patriote. Elle organisait chez elle des réunions prérévolutionnaires, brocardait les Britanniques dans ses pièces pleines de verve et écrivit la seule histoire contemporaine révolutionnaire de la guerre d’Indépendance.
Phillis Wheatley (v. 1753-1784)
Etant donné les difficultés de l’existence dans
l’Amérique des débuts, il est paradoxal que certains des meilleurs poèmes de la période aient
été écrits par une esclave exceptionnelle. Premier écrivain afro-américain d’importance aux
Etats-Unis, Phillis Wheatley était née en Afrique
et fut amenée à Boston vers l’âge de sept ans. Un
tailleur pieux et aisé, John Wheatley, l’acheta
pour tenir compagnie à sa femme. Tous deux
constatèrent vite l’intelligence remarquable de
la fillette et, avec l’aide de leur fille Mary, Phillis
apprit à lire et à écrire