Alors tu travailles, tu cherches. Tu apprends tout ce qu’al y a à savoir sur cette règle qui impose le masculin pour la raison que c’est le plus noble. Et tu découvres, en remontant à la source, dans les plus anciennes et les plus sacrées des grammaires conservées dans les sous-sols de la Bibliothèque Nationale de France, que la Pensée scientifique de l’époque, ouvertement sexiste et simpliste, qui justifie cette règle, se poursuit, des siècles plus tard, par un double mensonge :
1/ les Mots n’ont aucune influence sur le monde ;
2/ tu ne peux rien changer sans tout détruire.
Et tu comprends qui t’a volé ta langue.
Et pourquoi.
Non pour la Vérité.
Non pour la Justice.
Mais pour le pouvoir.
Elles ?
La plupart ne font rien.
Des plus incultes aux plus savantes, depuis les institutrices chargées de faire avaler cette escroquerie aux jeunes générations, jusqu’à ces universitaires que tu côtoies, aussi brillantes soient-elles.
Sont-elles si paralysées par leur amour du français et le prestige du masculin, si découragées par l’ancienneté et la complexité de ses privilèges, ainsi que par le travail à accomplir pour construire une grammaire plus juste, que tu doives leur rappeler les bases, l’alpha et l’oméga de toute langue, sa condition première, son principe fondateur et absolu ?
A savoir que si les Mots ont un sens, leur absence aussi en a un.