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Citation de rkhettaoui


Le taré place le fusil sous sa gorge. Sa main est collée à la gâchette. Dedans il est chargé. Il l'a toujours laissé charger. Comme si la guerre pouvait revenir. Comme si les temps anciens n'étaient jamais morts. Il enfonce plus fort le canon froid de l'acier contre sa gorge. Puis il reprend son souffle. Le taré manque d’air. L’œil n’est pas stable. Le regard fuyant. Le corps nonchalant. Et puis y’a aussi ces murs qui se resserrent. Du moins, c’est là qu’une impression, mais une impression qui vous étouffe. Besoin d’air tout le temps.
Envie de vivre.
De respirer.
Mais on n’y arrive pas. On n’arrive pas à le faire. La fenêtre a beau rester ouverte, y’a jamais l’air qui passe. C’est comme ça qu’on vit, qu’on est habitué à vivre, surtout ne pas respirer même si y’a mal à en crever, fermer sa bouche, se couper de tout, ne pas exister, vivre à part, comme ce taré dans cet appart miteux et rempli de cafards.
Dans la pièce, y’a même comme une odeur de rancis. Tout fait vieux ici. La tapisserie grise et puis ce meuble en bois fendu. Il tient pas. Quand on ouvre une porte, faut faire gaffe de pas l’arracher. Les pieds sont branlants comme bouffés par les mites. Normalement, le marchand avait dit que c’était pour la vie. Mais faut croire que ces prédictions ont échoué.
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