Comme il est de règle, les œuvres de Mahler furent jouées plus souvent juste après sa disparition qu'elles ne l'avaient été tout au long de sa vie. Mais ce feu de paille ne devait pas durer et les neuf symphonies auront encore à attendre longtemps avant d'entrer en répertoire. Pourtant, quelques chefs convaincus et courageux avaient aussitôt commencé à militer pour elle, notamment les Bruno Walter, les Mengelberg, les Zemlinsky, les Bodanzky. On a donc continué d'interpréter Mahler en Allemagne (jusqu'en 1933), en Autriche (jusqu'en 1938) et surtout en Hollande (jusqu'en 1940). Mais, à lui seul, l'avènement du nazisme réduisit à néant tout l'acquis des années 1920 et 1930. En France, le néo-classicisme, qui a prévalu entre les deux guerres, ne pouvait pas faire la moindre place à l'art post-romantique de Mahler.
Henry-Louis de La Grange dans l'introduction du catalogue de l'exposition.