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Critiques de Brüno (400)
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L'homme qui tua Chris Kyle

Ancien Navy Seal, sniper, Chris Kyle, surnommé "La légende", est le recordman du nombre de tués homologués de toute l'histoire de l'armée américaine. Quatre guerres en Irak et trois années sur le terrain lui ont valu de nombreuses médailles. En ce début 2013, Chris Kyle est un homme comblé : heureux en ménage avec sa femme, Taya, et ses deux enfants ; un livre autobiographique, coécrit avec Scott McEwen et Jim Defelice, numéro 1 des ventes et dont les droits ont été cédé à Warner, fondateur d'une entreprise de sécurité privée. Après quelques années difficiles où il semble qu'il ait été victime de PTSD (Post-Traumatic Stress Disorder), il consacre beaucoup de temps à aider ses anciens camarades de combat, en particulier les blessés graves et les handicapés, en les invitant sur un champ de tir conçu et aménagé pour lui. Et c'est là que le drame va se jouer, en ce 2 février 2013, lorsque, avec son meilleur ami, Chad, il y emmène Eddie Ray Routh, un ancien marine souffrant de stress post-traumatique. Celui-ci les abat froidement, en treize coups de feu, mettant fin à "La légende"...



Après Clint Eastwood et son film "American Sniper" (avec Bradley Cooper incarnant Chris Kyle), Brüno et Fabien Nury s'attaquent à La légende en nous proposant un roman graphique captivant et saisissant de bout en bout. Ici, non seulement le scénariste retrace le parcours de Chris Kyle mais il s'attarde également sur le tueur, Eddie Ray Routh (en tentant d'expliquer pourquoi et comment il a tué Chris et son ami), sur le procès retentissant, sur la veuve, Taya Kyle (une femme fatale qui semble profiter de l'homicide de son mari pour "légitimer" les armes), sur l'Amérique toute entière encore endeuillée par les attentats du 11 septembre. Sans parti pris, sans porter aucun jugement sur les différents protagonistes, il met intelligemment en lumière les tenants et les aboutissants et les contre-vérités. Savamment documenté (à partir d'interviews, de vidéos...) et pertinent, cet album, d'une grande richesse, se révèle au final très instructif et passionnant. Graphiquement, le trait inimitable et anguleux de Brüno sied parfaitement à ce récit, avec un découpage habile et varié.

Percutant !
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Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle

À bord de la "Catherine", sur l'Atlantique, le commandant Benoit espère être bientôt de retour à Nantes afin d'y retrouver sa femme et son fils. Négrier, c'est pour eux qu'il se livre à ce commerce dégradant. Une mer déchainée mettant à mal le brick, l'équipage n'est pas peu soulagé de poser enfin un pied à terre. Accueilli par Van Harp, un négociant blanc d'Afrique, qui se propose de le remettre à flot, le commandant peut enfin commercer avec lui. Et les affaires semblent plutôt bonnes d'autant que la guerre entre petits et grands Namaquas a repris, ces derniers venant directement livrer leurs prisonniers aux négociants. C'est ainsi que Benoit repart avec pas moins de 32 nègres, 19 négresses et 11 négrillons. Parmi eux, une force de la nature, le chef des petits Namaquas: Atar Gull qui vaut à lui seul 100 guinées et qui devrait lui rapporter 500 livres en Jamaïque... Encore faut-il y arriver !



Librement adapté du roman d'Eugène Sue, publié en 1831, cet album vaut son pesant de pesos ! Fabien Nury nous offre un scénario implacable et maîtrisé de bout en bout. Une fresque singulière traitée avec force qui nous emmène des fonds de cale de la Catherine au cœur des plantations en passant par le marché aux esclaves, en compagnie d'Atar Gull, le chef des petits Namaquas devenu esclave. L'auteur traite ainsi de l'esclavagisme considéré normal, de la supériorité affichée des Blancs qui se croient moraux. L'on assiste à de terribles scènes. Atar Gull, assoiffé de vengeance contre ceux qui l'ont un jour assujetti, est un personnage fort, parfois sournois et surtout impitoyable. Au même titre, finalement, que tous ces Blancs. Le trait épuré, épais et sobre de Brunö et les couleurs de Laurence Croix magnifient cette sombre tragédie. De la nuit crépusculaire aux chaleurs des plantations en passant par le flamboyant des flammes, les atmosphères se suivent et ne se ressemblent pas.

Un album fort, saisissant et profondément sombre...
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Inner City Blues - Intégrale

Inner City, septembre 1972. Arnold et Willie Brown sont deux petits malfrats qui volent les bagnoles pour les refourguer à Moe, garagiste et receleur. Cette fois-ci, ils lui ramène du haut de gamme : intérieur cuir, autoradio et mini-bar. Le seul hic est que cette voiture appartient à un certain Yaphet Kotto, un mafieux très influent. Les deux frangins n'ont d'autre choix que de la ramener à son propriétaire. Ce dernier veut bien passer l'éponge sur cette maladresse à la seule condition qu'Arnold et Willie bossent pour lui. Pour cette fois, il leur faut retrouver un certain Franck mais surtout l'argent qu'il a volé. Une fois l'affaire accomplie et récompensée, Yaphet Kotto leur propose une autre mission...



Cette intégrale, qui fleure bon les pattes d'eph', les grosses cylindrées, les moumoutes (sur la tête et le volant), les poursuites à la Starsky et Hutch, réunit les trois albums parus entre 2003 et 2005. L'on a ici trois versions différentes d'un même événement, du point de vue d'Arnold et Willie, qui graviront rapidement les échelons de la mafia locale, de Priest, un dealer et de Yaphet Kotto, un des grands pontes de la mafia locale. Trois versions qui aboutissent toutes au même résultat. Fatima Ammari-B nous offre une intégrale au scénario implacable, parfaitement maîtrisé et intelligent dans lequel les actions s'enchainent et l'humour ne manque pas. L'ambiance très 70's et afro est délectable à souhait. Graphiquement, le trait reconnaissable et original de Brüno sied parfaitement à cette ambiance, de même que la palette de couleurs vive.
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Tyler Cross, tome 1

Costume 3 pièces, cravate et chapeau, Tyler Cross a rendez-vous avec Di Pietro, un parrain de la mafia, malade mais encore le sens des affaires dans les veines, pour une affaire de la plus haute importance. 150000 dollars contre 20 kilos de mexicaine qu'il aura au préalable piqué au neveu de ce dernier, Tony Scarfo, un petit con gominé dont il n'a rien à foutre. Si, au passage, Tyler pouvait lui régler son compte définitivement, cela ne pourra qu'arranger les affaires du vieux qui ne compte nullement lui laisser sa place. Bien que braqueur et non trafiquant, Tyler accepte la mission. C'est en compagnie de la belle C.J. et d'Ike qu'il règle les derniers points. Tandis que la belle séduit Tony Scarfo, et rentre chez lui à son bras, Ike ne tarde pas à se jeter sur lui, l'intimide et le force à parler. Un rendez-vous est alors pris avec les Mexicains qui détiennent la came. Mais, le gominé tente de les prévenir du mauvais coup qui les attend et cela finit en fusillade générale. Ça tire dans tous les sens, chacun tentant de se protéger des balles qui fusent. Alors que Tyler tente de s'échapper, il tombe sur C.J., une balle dans le ventre mais tente de récupérer la came planquée dans une bagnole qui est en train de cramer. 17 kilos sauvés mais sa partenaire n'aura pas eu la chance de s'en sortir. Il détruit toutes les preuves pouvant le lier à cette affaire, se débarrasse du corps et de la voiture et rejoint le patelin le plus proche à pieds. C'est alors qu'il va atterrir à Black Rock, petite ville du Texas dirigée de main de maitre par la dynastie Pragg...



Tyler Cross, un homme à éviter si l'on tient encore à voir le soleil se lever sur le Rio Bravo... La dégaine facile, un humour noir et pince sans rire, aussi aimable qu'une porte de prison, le gars aime pas trop qu'on se mette sur son chemin. Les voyous, les raclures et les gangsters n'ont qu'à bien se tenir. La famille Pratt risque bien d'en faire les frais. Ce scénario, certes presque du réchauffé, tire ici son épingle du jeu haut la main. Jubilatoire à souhait, du Tarantino en bande dessinée, l'on se laisse porter dans cette cavalcade de bons mots, de fusillades à tout va ou de rebondissements incessants. La ville de Black Rock a, semble-t-il, besoin d'un grand nettoyage de printemps, Tyler Cross a tout ce qu'il faut pour cela. Cet album vaut le détour de par son dynamisme, son anti-héros et son ambiance western. Le dessin de Brüno colle parfaitement à ce scénario: enlevé, pétulant et impétueux. La mise en page est soignée et offre de superbes cases tout en largeur.



Petit bonus jubilatoire: Tyler Cross croqué par quelques amis à savoir Richard Guérineau, Cyril Pedrosa, Sylvain Vallée et Pierre Alary...



Tyler Cross... ça va saigner...
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Tyler Cross, tome 3 : Miami

Trois malfrats pénètrent dans un appartement, tuent la jeune femme présente sur les lieux et l'emmènent avec eux sur un chantier. Là, sous des tonnes de ciment, elle disparait définitivement. Au-desssus, l'Eden Blue, un magnifique immeuble en construction...

Dans une chambre d'hôtel, Tyler Cross, un flingue pointé sur le front d'une jeune femme, cherche à savoir où est caché Sid Kabikoff, un avocat véreux. Pas besoin de chercher bien loin, ce dernier est aux toilettes. Visiblement très surpris de voir surgir Tyler devant lui, le pensant mort dans l'incendie de sa maison. Sid se défend tant bien que mal, affirmant que des hommes l'ont forcé à lui dire où il habitait. Les 72000 dollars que lui doit l'avocat ont malheureusement déjà été investis dans une sombre affaire immobilière. Loomis, un promoteur véreux promet, en effet, 50 % de bénéfice sur un mois. D'autres mafieux sont également de la partie. Se faisant passer pour un certain monsieur Suttree, Tyler Cross se rend chez ce Loomis, bien décidé à récupérer son argent...





Il n'est pas né celui qui mettra fin aux jours de Tyler Cross ! Surtout pas ce groupe de tueurs amateurs. Prêt à tout pour récupérer son oseille, il va être confronté à un promoteur sans scrupules, des petites mains maladroites, une secrétaire docile ou encore une petite frappe. Encore une fois, Fabien Nury nous concocte un scénario diablement efficace, parfaitement découpé et aux moult rebondissements. L'intrigue, bien que complexe, se déroule sans accroc. La tension est palpable au fil des pages, l'atmosphère sombre, renforcée par la voix-off. Un polar noir rondement mené et une série originale. Graphiquement, le trait inimitable et reconnaissable de Brüno est impeccable, le découpage et les scènes très cinématographiques.
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Tyler Cross, tome 2 : Angola

Van Geld, un riche bijoutier, met au point un braquage afin d'éviter de laisser à sa future ex-femme tout son argent. Arnaque à l'assurance. Il s'octroie les services de Sid le foireux qui lui-même fait appel à Tyler Cross. Même s'il n'a pas besoin d'argent, ce dernier accepte. Malgré la présence d'une conductrice, en la présence de la belle Iris, et de Neville, le braquage tourne mal. Iris s'enfuit tandis que Tyler Cross est emmené directement à la prison Angola, la plus grande prison de Haute Sécurité des Etats-Unis. Le capitaine Kroeker accueille les nouveaux prisonniers sans ménagement. Bien vite, Tyler apprend qu'il ne s'est pas retrouvé dans ces couloirs par hasard et que sa tête est mise à prix par la mafia....



L'on retrouve avec un plaisir certain ce cher Tyler Cross. Dans ce deuxième volet, indépendant du premier, Tyler Cross passe directement par la case prison sans avoir pu toucher le pactole. Qui plus est dans le pénitencier d'Angola, établissement dirigé d'une main de maître par un directeur charismatique et violent dont la femme aime passer du bon temps avec les prisonniers et rempli d'individus qui, visiblement, ne lui veulent pas que du bien. Tyler va devoir ruser et magouiller s'il veut mener à bien son plan d'évasion. Magouilles, complots, violence et trahisons sont au coeur de cet album. Fabien Nury nous offre une galerie de personnages tous plus ou moins corrompus et au fort caractère. L'intrigue est menée tambour battant sans un seul temps mort. Toujours aussi original et dynamique, le dessin de Brüno est impeccable et sans fioriture. Les couleurs rendent grâce à cette ambiance très sombre.



Tyler Cross, à feu et à sang!
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Tyler Cross, tome 1

Tyler Cross s'est taillé une solide réputation dans le braquage.

Cependant et sans lui faire offense, il foire sa dernière mission dans les grandes largeurs.

Ses acolytes refroidis, sa bagnole en surchauffe, c'est nanti de 17 kilos de came appartenant à la mafia et à pinces qu'il vient s'échouer à Black Rock, petite cité minière de caractère totalement sous la coupe du clan Pragg.

Que ce soit la banque, le shérif ou bien encore la mairie, papa Pragg a placé ses rejetons aux postes stratégiques.

Tyler Cross, qu'on se le dise, possède l'humour d'un pitbull. Aussi, lorsque ce nid de dégénérés tentera de le faire chanter, c'est à coups de fusil à pompe qu'il les fera, lui, danser !



Un polstern, mi-polar, mi-western, voici la dernière pépite de Brüno ( dessin ) et Nury ( scénario ).

Si le scénario ne brille pas de par son originalité, le mec mutique seul contre tous, on en a déjà croqué avec Eastwood, la Brüno's touch suffit à enlever le morceau !

Un album à l'ambiance aussi pesante qu'un Sergio Leone de la grande époque, le tout mâtiné d'un soupçon de mafia - et oui, les temps changent - , l'imbrication est parfaitement cohérente et appuie avec maestria ce scénario sans failles.

Des personnages iconiques - ta mère – un brin caricaturaux mais qui font le boulot.

Un bled paumé qui filerait le bourdon à Frosty le clown en villégiature.

Le tempo est millimétré et infaillible, les frappes chirurgicales.



Ce Tyler Cross est une petite pépite de genre qui sent le soufre et qui n'attendait qu'un étranger  jusqu'au-boutiste ne vienne pour allumer la mèche !

Blam, blam, blam, blam, blam ! Carton plein !
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Tyler Cross, tome 2 : Angola

Tyler Cross est de retour ! Yeaaaaah !



Un plan à trois, et là je parle de celui susceptible de vous faire passer du statut de péquin moyen à prétendant à l'ISF, ça ne se refuse pas.

Ben si, il aurait p'tet dû, finalement, le Tyler, passer son tour avec cette arnaque à l'assurance.

Ne jamais croire que l'on a tout verrouillé avant d'avoir palpé.

Résultat des courses, un coup foireux, une arrestation aussi glorieuse et un séjour offert au pénitencier d'Angola.

La Louisiane, ses bayous, son taux d'humidité avoisinant les 110 %.

Vingt piges, c'est long.

Vingt piges avec un contrat sur la tête, c'est interminable.

Mais ça vous donne le temps de cogiter. D'élaborer un plan de sortie et surtout d'envisager un plat qui se mange froid. Oubliez le tartare, celui élaboré par Tyler s'avérera bien moins digeste.



Je ne vais pas re-re-re-redire tout le bien que je pense du dessin minimaliste de Brüno, c'est encore et toujours un régal pour les mirettes. Les deux, qui plus est.

Non, je vais faire ici l'article d'un récit peut-être pas novateur mais suffisamment bien découpé pour vous donner l'envie d'enquiller frénétiquement les planches jusqu'au dénouement final.

Nury a dû bouffer du "Papillon" et du "Luke La Main Froide" jusqu'à s'en faire péter la panse.

On y retrouve pas mal de plans, d'où ce légitime sentiment de déjà vu, mais rien de rédhibitoire au point de vous donner l'envie de gueuler au plagiat.

Si le terrain est balisé, le dessin et l'énergie dégagée par ce nouvel opus se suffisent à eux-mêmes.



Tyler Cross reste le Boss.

Top !
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Junk, Tome 1 : Come Back

Wang passe son temps à fabriquer des petits trains électriques, Jill manie le bâton de dynamite avec dextérité, Ford conduit des diligences, Wood Strode, ancien pisteur, est devenu un clochard et Moosbrugger est toujours un fin tireur. Ces cinq-là reçoivent du bras droit de Hank Williams une lettre leur proposant une petite réunion à Beginning city dans une huitaine de jours. Les Jersey Cowpunchers formaient une sacrée bande de malfrats, toujours sur les bons coups. Mais, il y a presque quinze ans, ils ont arrêté les braquages et les plans foireux et se sont séparés. Hank, certain qu'une belle raclure se cache parmi eux et a trahi tous les autres. Voulant se venger, il organise une (fausse) chasse au trésor. La rencontre est quelque peu tendue. Tous sont surpris par la proposition de Hank. Il faut dire qu'ils ont tous vieilli, ont perdu un peu de leur dextérité et ne sont plus aussi hargneux. Après une nuit de repos, ayant bien réfléchi à l'argent qui les attend et dont ils ont tous besoin, ils prennent la route ensemble, à bord d'une diligence, dans les hautes montagnes...



Un western pur et dur dans la tradition, à savoir deux bandes de voyous qui vont s'affronter, un magot, la traversée des hautes montagnes, une Calamity Jane, un saloon, des flingues et de la dynamite, des rancoeurs, de la vengeance et … une diligence! Nicolas Pothier dégaine vite et vise plutôt bien. L'on s'attache aussitôt à cette bande de bras cassés, dont l'un d'eux fomente une vengeance suite à la trahison de l'un des leurs. L'on partage leurs souvenirs et leurs rancoeurs autour du feu. Poursuivis par une autre bande de branquignoles, ça risque de tirer à tout va! Très efficace et bougrement bien foutu, ce premier tome nous offre une entrée en matière originale, des dialogues incisifs et drôles et des péripéties captivantes. Le dessin de Brüno s'accorde tout à fait à ce scénario: un trait fin, des couleurs automnales et des paysages… dépaysants.



♫ Why says Junk... ♫♪
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Nemo, tome 1 : Mobilis in mobile

Dès 8 heures du matin, la frégate Abraham Lincoln, commandé par le commandant Ferragut, a quitté les côtes. A bord, un spécialiste en cryptozoologie, le professeur Aronnax, a été invité à prendre part à l'expédition. Avec lui, son majordome Conseil et le harponneur Ned Land. Une expédition de grande envergure puisque le commandant est censé ramener la dépouille du monstre qui hante les fonds marins. Malheureusement, après 6 mois de recherche intensive, aucun monstre à l'horizon, seulement des baleines. Le commandant doit se résoudre à l'échec et rejoindre la terre ferme. Lorsque surgit soudainement un énorme narval, l'équipage se met en chasse de l'animal, augmentant les machines au maximum et actionnant les canons. Evidemment, cela ne plait pas au professeur qui déplore le massacre de la bête. Le bateau manque de renverser à cause d'une attaque soudaine. Le professeur, Conseil et le harponneur, en déséquilibre, tombent malheureusement à l'eau et se retrouvent sur le dos de l'animal qui s'avère finalement être un sous-marin, celui du capitaine Némo...



Brüno revisite l'oeuvre de Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, et nous embarque à bord du Nautilus qui se révèle être un sous-marin bien mystérieux. En compagnie du capitaine Nemo, homme plus que jamais énigmatique, froid, direct et qui se définit comme quelqu'un de non civilisé, ayant rompu avec la société toute entière, les trois hommes, forcés de rester à bord, vont passer un drôle de séjour. Brüno nous livre un premier tome plutôt réussi, tant sur le fond que sur la forme. Comme à son habitude, son trait épuré et original, tout en lignes et rudesse, se révèle d'une fausse simplicité et d'une grande justesse. Le contraste fort des couleurs, du bleu profond au rouge colère, créent des ambiances particulièrement fortes.



Nemo... une plongée vivifiante...
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Nemo, tome 3 : La Banquise

Plus j'avance dans le récit et plus la désagréable impression de l'avoir morcelé à dessein , histoire de bien taper dans le porte-flouze du zigue accro , me file de l'urticaire .

Quatre tomes qui se lisent à la vitesse de Guy l'éclair , ça en devient presque décevant . Plaisir fugace , frustration maximale...



A part ça , le monde de Brüno fascine toujours autant .

Nemo assoit son indépendance financière en revendant au plus offrant d'innombrables et inestimables trésors sous-marins .

Tout va bien pour lui , merci . Conseil et Aronnax semblent sur la même longueur de sonar et tentent de tirer parti au mieux de leur captivité forcée .

Par contre , je commence sérieusement à me faire du souci pour Ned qui semble focaliser sa névrose obsessionnelle sur Cap'tain Némo qu'est pas abandonné , ohé , ohé . Le Nautilus , aussi perfectionné soit-il , ne semblant pas receler de psy digne de ce nom , il ne serait pas surprenant qu'à la découverte du 4e et dernier album , un drame sans précédent ne vienne perturber la tranquillité kouasi monastique de nos quatre héros récurrents...



Les récits de Brüno sont comme les finger de Cadbury :  " Dis monsieur Brüno, tu pourrais pas les faire un peu plus longs tes albums ! "
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Biotope, tome 1

Le commissaire Toussaint, flanqué de deux inspecteurs, Langevin et Rouget, débarquent sur Biotope, une planète écologiquement protégée où la végétation est luxuriante. Envoyés pour enquêter sur un crime soi-disant passionnel, ces trois Noirs ne sont pourtant pas les bienvenus. Le shérif de Biotope les informe que les deux hommes tués, travaillant au service géologie, vivaient une relation houleuse. Un malencontreux coup de feu est parti, tuant l'un d'eux. Alors que l'assassin est mis sous les verrous, les autorités le retrouvent pendu le lendemain. Les trois collègues ont bien du mal à croire au crime passionnel et décident de se mettre au travail aussitôt, d'autant plus qu'ils ne veulent pas louper la prochaine navette qui repart sur terre dans 1 mois...



Une expédition sur Biotope par Appollo, c'est un voyage dépaysant et décoiffant assuré! Avec un scénario mélangeant habilement les genres, l'auteur nous offre un diptyque original et jouissif. Ces trois flics, dont deux ne peuvent pas se blairer, ont tout pour plaire: Toussaint, le narrateur, gros Black rondouillard et ronchon; Langevin, grand, maigre qui ne peut pas blairer Eunice Rouget et cette dernière, belle femme qui semble attirer les hommes, en particulier le commissaire Toussaint. Dans un décor parfois austère, aseptisé, où il est interdit de fumer, ils vont avoir bien du mal à trouver leurs marques. Le dessin de Brüno, toujours aussi minimaliste mais parfaitement maîtrisé, se prête tout à fait à cette aventure "biotopique" surprenante. 



Bienvenue sur Biotope...
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Junk, Tome 1 : Come Back

A LA BD ! QUI QUI N'EN VEUT D'LA BONNE BD ? Y EN AURA PAS POUR TOUT L'MONDE !



Junk , titre qui claque , n'est-il pas ?

De prime abord , comme ça , dès la première page , ça casse pas trois lattes à un plumard .

Un trait alternant rondeur et découpe à la serpe , ami du dessin chiadé avide du moindre détail , passe ton chemin car de déception la dernière planche tu tourneras .

Par contre , si la découverte d'un excellent scénar' de western te met en joie alors enfile tes santiags , ton stetson et ton six-coups car ils annoncent un déluge de plomb en fin d'aprem' .



Ils furent originellement six .

Les Jersey Cowpunchers , soudés comme les cinq doigts de la main plus un , toujours avides du bon gros coup prolifique , docteurs es braquage mention très bien .

Quinze ans plus tard , les retrouvailles , au prétexte d'un dernier gros coup , ne visent désormais plus qu'à découvrir le vil rascal qui a trahi la bande . On est pas à OK Corral mais y aurait comme un p'tit relent de règlement de compte dans l'air...



L'intérêt d'une telle BD ? En un mot comme en cent , c'est de la balle , western oblige...

Six personnalités diamétralement opposées que le poids des années a laminé pour la plupart . Ils furent des seigneurs , des géants et pourraient désormais postuler pour faire de la figuration dans Blanche-Neige et Bilbo le Hobbit...Intéressante réflexion sur le temps qui passe et ce , toujours sous couvert d'humour potache ce qui est loin de me déplaire . Ajoutez-y une trame intelligente et finement traitée , des dialogues ciselés , parfaits compagnons d'un trait qui , bien qu'épuré , invite au voyage en rappelant furieusement les grands western de la grande époque .

Junk est un superbe hommage de genre à l'ambiance pesante et au canevas sans faille...



Junk : go !

http://www.youtube.com/watch?v=9iteRKvRKFA
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L'homme qui tua Chris Kyle

J'avais vu le film de Clint Eastwood American Sniper avec Bradley Cooper , je connaissais donc la vie de ce marine américain , devenu un héros aux yeux de la plupart des américains .

C'est en lisant une critique de ce roman graphique sur Babelio que j'ai fait le rapprochement, j'ai un peu hésité avant de le lire et je dois dire que j'ai été plus qu'agréablement surprise par cette lecture .

Ce qui m'a le plus frappée , c'est le destin de ces deux marines , Chris Kyle , le héros qui a à son actif d'avoir de sniper , la mort de 160 , disons cibles , personnage montré en exemple , formant avec sa femme et ses deux enfants une famille presque modèle , lui le père et mari aimant , une famille chrétienne précise - t - on .

De l'autre côté , le tueur de Chris Kyle , Eddie Ray Routh , un marine raté , qui n'a même pas participé aux combats mais qui souffre néanmoins de stress post traumatique , ce fameux PTSD .

Eddie Ray Routh qui est célibataire , qui n'arrive pas à reprendre le cours normal de sa vie , qui doit retourner vivre chez ses parents , qui sombre dans l'alcool et la toxicomanie.

A tel point que la mère d'Eddie Ray Routh , va jusque supplier Chris Kyle , de prendre son fils dans son programme de réhabilitation ...par les armes .

Je vous conseille fortement la lecture de cette BD qui m'a donné envie d'en apprendre encore plus sur cette histoire au dénouement tragique , sur le destin si différent de ses deux hommes .

Chacun se fera un avis sur le traitement médiatique diamétralement opposé fait aux deux protagonistes .

Un avis sur le combat de la veuve également que la BD évoque longuement .

Bonne lecture ....

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Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle

Celui-ci ne fait pas partie du lot. C'est un article spécial.

C'était le chef des "petits namaquas" depuis que son père avait été capturé et vendu.

Il vient d'être pris à son tour.

Il s'appelle Atar Gull.

Au bas mot, un étalon pareil rapportera bien 500 livres !

Vous avez vu ces muscles, cette taille.

A la Jamaïque, il pourra être vendu comme "mandingo"...

Cet album est inspiré d'un très sombre et ambigu roman d'Eugène Sue qui, à sa sortie en 1831, fit scandale et heurta par son cynisme, sa cruauté et sa lucide amertume.

La haine, plus forte que l'amour, ne laissant place à aucune pitié, à aucun autre sentiment, engage, insidieusement, implacablement, ce récit sur le versant de la désespérance et de la mort.

Atar Gull est un personnage maudit qui, dans son profond malheur, par sa vengeance, prononce lui-même sa malédiction.

Le scénario est écrit par Fabien Nury.

Les dessins sont réalisés par Brüno à qui l'on doit le très original "Nemo".

La couleur, qui ajoute réellement au récit, est de Laurence Groix.

L'alliance des trois est une véritable réussite.

Le graphisme, dont la forme parfois faussement un peu naïve cache la véritable audace, est un écrin façonné juste à la taille de cette adaptation si justement écrite.

Les personnages sont tranchés.

Ils sont souvent pathétiques, parfois inquiétants.

Ils semblent être le revers de l'humanité.

Pourtant la cruauté de cet ambigu récit réside dans le flou qu'il peut y avoir entre l'endroit et le revers....

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Junk, Tome 2 : Pay Back

Junk : vieillerie, camelote, bric-à-brac, mettre au rencard.



Il n'était pas rare d'entendre que Moos manquait de plomb dans la cervelle. Du plomb, il en a bouffé, jusqu'à l'indigestion, calibre 12, il en est mort.

Les six deviennent cinq. Malgré le poids des années, ils sont bien décidés à tailler la route ensemble une dernière fois. Les cinq caballeros n'ont plus qu'un dernier objectif dans le viseur, non pas la lune pas assez rentable mais un trésor juteux histoire d'assurer leurs vieux jours.



Parfait, et pis c'est tout.

Complots, trahison, révélations qui vous tirent des « Oooooh j'aurai pas cru » d'étonnement.

Pay Back clôt ce diptyque de genre comme il l'avait commencé, à savoir en donnant au lecteur l'envie d'enquiller tous les Sturges, Peckinpah, Leone et Ford dans la foulée..

Nicolas Pothier se révèle dans le scénario chiadé. Brüno confirme dans le style minimaliste qui en dit long.

Cinq potes vieillissants réunis pour un dernier baroud d'honneur. Tous n'en reviendront pas. Bobby le lecteur ébaubi non plus...
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Nemo, tome 1 : Mobilis in mobile

Attention arnaque , pas un seul petit poisson clown à l'horizon !



Brüno revisite Vingt Mille Lieues Sous les Mers ( 1870 ) à sa sauce , en y incorporant quelques références contemporaines , à moins que les frérots Bogdanov ne soient d'époque , sans pour autant dénaturer l'oeuvre initiale . Jules Verne peut dormir tranquille...



Un premier tome qui se lit très , trop , rapidement et majoritairement axé sur la capture du Pr Aronnax et de ses acolytes , Conseil, son majordome et Ned Land le harponneur , par un Capitaine Nemo rigide et sur leur acclimatation forcée à bord d'un Nautilus aussi polyvalent qu'un véritable couteau suisse .



Le trait de Brüno , même si toujours aussi épuré , suffit à retranscrire la tension palpable qui oppose Nemo à ses " hôtes " avant que ces derniers ne succombent au charme grisant d'une liberté totale sans contrainte terrestre d'aucune sorte , n'était ce très léger et désagréable statut de prisonnier involontaire .



Un premier volet abouti et accrocheur .

Les futures plongées s'annoncent très prometteuses !





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Tyler Cross, tome 3 : Miami

Tyler is re-back et ça, c'est bon !



Lorsque l'on confie son blé à un avocat véreux, le risque pour qu'il se volatilise flirte dangereusement avec la zone rouge.

Tyler a joué, il a perdu et il n'est pas content.

Seulement voilà, le bonhomme a de la ressource et pour se refaire la cerise, quoi de mieux que de tenter d'entuber deux troix mafieux affairistes.

Le pari est osé, le gain inespéré.



J'aime Brüno d'un amour chaste mais sincère.

Graphiquement, le gars va à l'essentiel tout y retranscrivant moult sentiments divers et variés de son coup de pinceau épuré. Graphisme sans surprise, plaisir maximal, comme d'hab'.

Plaisir d'autant plus intense que le scénario claque itou.

Il n'est pas sans rappeler furieusement ces vieux films d'ambiance noir et blanc aux dialogues ciselés, merci m'sieur Nury, et au rythme lancinant.

A noter que cet opus particulièrement sombre, avec de vrais morceaux de violence à l'intérieur, révèle une toute autre facette de l'ami Tyler donc si tu es avocat, véreux de ton état, réfléchis bien avant de faire mumuse avec le flouze qui n'est pas tiens.



Tyler Cross à Miami, c'est comme Chambourcy, oh ouiiiii!
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Junk, Tome 2 : Pay Back

Wallace et sa clique qui courent après les Jersey Cowpunchers qui, eux-mêmes, courent après le faux pactole, se trouvent nez à nez avec deux des leurs, Ford et Moos. Ce dernier qui ne voulait guère se mêler de tout ça, leur a tourné le dos. Et il n'aurait pas dû: une balle dans le dos pour bien faire comprendre à Ford que, lui, a intérêt à coopérer et à leur révéler où se cache le butin. C'est donc l'âme en peine que Jill, Wang et Wood assistent aux funérailles de leur ami. Sous prétexte d'un terrible choc, Ford, lui, a préféré rester à l'hôtel où il cherche le carnet où est noté l'emplacement du butin. Hank, le leader et le fomenteur de cette chasse au trésor, se remet très doucement de ses blessures. Tandis que Ford s'enfuit par la porte arrière de l'hôtel, il tombe nez à nez avec Wallace qui lui ordonne de l'accompagner. Une course-poursuite commence alors. Les quatre Jersey Cowpunchers, épaulés du bras droit de Hank, Warren, partent sur les traces de leur ami parti avec Wallace...



Une deuxième partie de haute volée.. Après avoir mis le lecteur en selle dans le premier volet, c'est au galop, les cheveux au vent et le souffle court que l'on suit les mésaventures de ces six (maintenant cinq) vieux braqueurs. Moult rebondissements, virements de situations, escroqueries, retournages de vestes, coups de feu, surprises et dialogues ciselés nous attendent. Nicolas Pothier nous livre un scénario bien ficelé où les personnages se dévoilent progressivement. Ce western rondement mené est servi par un dessin tout aussi maîtrisé. L'on aime se promener dans ces montagnes enneigées ou bien encore ces duels où les balles fusent.



Junk... Go!
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L'homme qui tua Chris Kyle

Il fallait bien que ça arrive un jour, je suis déçue par une B.D du duo Nury et Bruno. En effet, « L’homme qui tua Chris Kyle » ne m’a pas convaincue. Je n’ai pas envie de m’attarder trop longuement sur cette déception, ma critique sera donc brève.

Le dessin de Bruno est toujours aussi chouette mais je trouve qu’il n’est pas mis en valeur par le scénario. Le style de l’illustrateur se marie particulièrement bien avec les polars épurés et taiseux. Ce n’est pas le cas de « l’homme qui tua Chris Kyle » que j’ai trouvé extrêmement bavard. J’ai trouvé les pages d’interviews télévisées assez assommantes à la longue. Et je ne parle même pas du passage sur le film, franchement qu’est-ce que je m’en fous de la prise de muscles de Bradley Cooper ! Je me suis souvent ennuyée au cours de ma lecture.



Cette déception ne m’empêchera pas de lire d’autres titres de Nury et Bruno, que ce soit en duo ou séparément.

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