À l’issue de ces premières investigations, la Commission considère que la Grèce a été et est toujours la victime d’une tentative de meurtre froidement préméditée par le trio que représente le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et la Commission européenne.
Les fonds versés dans le cadre des programmes de sauvetage de 2010 et 2012 ont été gérés de l’extérieur selon des schémas complexes, empêchant toute initiative propre en matière budgétaire. L’utilisation de ces fonds a été dictée de manière stricte par les créanciers et il est apparu que moins de 10 % de leur montant avaient été consacrés aux dépenses courantes du gouvernement
Un audit citoyen de la dette publique combiné, dans certains cas, avec une suspension unilatérale et souveraine de son paiement, permettra l’annulation/la répudiation de la partie illégitime, insoutenable et/ou illégale de la dette et de réduire de manière importante la part restante. Il s’agit également de mettre un frein à ce type d’endettement pour le futur
En 2013, moins de 1 % de la population mondiale accaparait 41 % de la richesse mondiale alors que près de 70 % de la population avaient une richesse conjointe d’à peine 3 % du total mondial.
Le « système dette » implique l’utilisation de ressources publiques pour payer les créanciers, au détriment de la satisfaction de besoins et de droits fondamentaux de la population
Ainsi, nous sommes parvenus à la conclusion que la Grèce ne doit pas payer cette dette, du fait de son caractère illégal, illégitime et odieux
Ce livret compile donc ces supports vidéo qui présentent des approches, formats et objectifs différents mais portent tous sur le cas grec. Nous y détaillons leurs contenus et nous apportons des éléments complémentaires qui peuvent être utiles dans la compréhension de la situation grecque, certes, surtout si vous voulez utiliser ces vidéos comme des outils dans vos cours, vos ateliers, vos projections-débats et vos dîners de famille.
En principe, le respect et l'accomplissement des droits humains sont hiérarchiquement supérieurs et donc prévalent sur les droits qui résultent d'un contrat financier. Tous les mécanismes, conduites, phénomènes et conséquences socialement répudiables qui sous-tendent la qualification de dette illégitime violent les droits humains codifiés dans les conventions internationales universellement acceptées. Cette situation juridique est suffisamment fondée pour déclarer nulles les dettes illégitimes. Il resterait à établir qui sont les responsables et qui doit en assumer la charge et, en tous cas, qui les prendrait en charge pour des questions de solidarité d'humanité et d'équité sociale. La prééminence du respect et de l'exercice des droits humains est clairement établie dans l'article 103 de la Charte des Nations unis (1945) qui affirme : "En cas de conflit entre les obligations contractées par les membres des Nations unies en vertu de la présente Charte et leurs obligations contractées en vertu de quelque autre convention internationale que ce soit, les obligations imposées par la présente Charte prévaudront."
Déjà avant le début de ce qui deviendra la « crise grecque » en 2010, le CADTM – Comité pour l’abolition des dettes illégitimes – s’intéressait de près à la dette grecque et aux conséquences de son remboursement sur la population. Depuis plusieurs années, il s’efforce de proposer des analyses émancipatrices et des alternatives en lien avec les mobilisations grecques contre la dette illégitime. En 2015, le travail du CADTM concernant la Grèce s’intensifie, lorsque Syriza, un parti anti-austérité, gagne les élections et que la présidente du parlement grec met en place une commission d’audit, dont le porte-parole de notre réseau assure la coordination scientifique.
Depuis lors, plusieurs vidéos ont été réalisées par le CADTM en collaboration avec ZIN TV, les Productions du Pavé et les Films du Mouvement. Ces outils vidéo ont permis de vulgariser nos analyses, déconstruire des idées reçues et expliquer des mécanismes parfois complexes. Réalisées pendant ou peu de temps après l’expérience « Syriza », certaines de ces vidéos permettent également de documenter et de poser un regard critique sur cette séquence politique en tant que tentative avortée d’un pays de l’Union européenne de rompre avec l’austérité.