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Critiques de Calvo (29)
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Quand je suis tombée sur cette B.D à ma bibliothèque, j’ai immédiatement été intriguée. J’avoue que je n’avais jamais entendu parler de cet ouvrage qui semble pourtant être une référence. Je ne peux pas dire que j’ai aimé cette B.D, et ce pour plusieurs raisons sur lesquelles je vais revenir, mais « la bête est morte » est une œuvre très intéressante.



Tout d’abord « la bête est morte » qu’est-ce que c’est ? Il s’agit en fait de l’édition regroupant les deux volumes de l’œuvre de Calvo et Dancette : « quand la bête est déchaînée » publié en 44 « quand la bête est terrassée » publié en 45. Les auteurs racontent ici la seconde guerre mondiale avec des animaux comme protagonistes. Je ne vais pas m’étendre sur les qualités visuelles de l’œuvre qui sont indéniables. Dans un style très inspiré par Disney, Calvo propose de superbes illustrations, souvent foisonnantes, magnifiquement mises en couleurs et qui ont un impact certain. Je ferai court aussi concernant le côté narratif qui ne m’a pas vraiment séduite. Il y a énormément de texte et je l’ai trouvé souvent très pompeux. Je me suis pas mal ennuyée, l’histoire n’est pas très bien menée, c’est plutôt assommant en fait.



Ce qui rend la lecture de « la bête est morte » très intéressante c’est de ramener l’œuvre en tant qu’objet historique au moment de sa publication. On constate en effet qu’on ne traite plus du tout ce sujet de la même façon aujourd’hui. Le récit est assez emphatique, parfois grandiloquent dans l’expression du patriotisme qui irrigue tout l’ouvrage. Un patriotisme exacerbé qui amène les auteurs à ne pas faire mention du gouvernement de Vichy et à n’évoquer que très brièvement la collaboration. L’accent est mis sur les souffrances endurées par les peuples occupés et sur leur esprit de résistance. Cette façon de présenter l’Histoire se comprend aisément en regard de la date de parution de l’œuvre. En effet, à la libération l’heure est à la réconciliation, il s’agit de panser les plaies et de célébrer l’idée d’une France unie et libre. D’autant plus que cet ouvrage s’adresse à un jeune public. Cette vision biaisée se retrouve également dans la caractérisation des peuples qui est souvent simpliste. Ainsi le peuple allemand est condamné dans son ensemble : « Ne croyez pas ceux qui vous diront que c’étaient des Loups d’une secte spéciale. C’est faux ! […] Il n’y a pas de bons et de mauvais Loups ; il y a la Barbarie qui est un tout, et ne comporte qu’une seule race, celle des monstres, des bourreaux, des sadiques, des tueurs ». Quant à la représentation du peuple japonais, elle est tout simplement raciste, le peuple japonais est décrit comme « un peuple de singes petits et jaunes, aussi laids que vaniteux ». Ce genre de qualificatifs qui choque énormément aujourd’hui ne semblait pas poser problème à l’époque.

Autre différence, majeure, de traitement de la 2nde guerre mondiale entre hier et aujourd’hui : l’évocation de la Shoah. Le génocide est aujourd’hui très souvent au cœur de tout récit consacré à cette période. Dans « la bête est morte » il est à peine évoqué en quelques cases, et sans même que les choses ne soient vraiment nommées puisqu’on a plutôt l’impression que les camps de la mort étaient destinés aux opposants politiques. Cela est peut-être dû au fait qu’en 45 on n’avait pas encore pris la mesure de l’ampleur de ce qui s’était déroulé. Il y a sans doute d’autres raisons qui expliquent cet « oubli » mais je ne me hasarderai pas à conjecturer à ce sujet.



Bref, « la bête est morte » est une œuvre qui mérite d’être lue, ne serait-ce qu’en tant qu’objet historique. Si je n’ai pas pris de plaisir à la lire, cette B.D est incontestablement intéressante.

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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Edition originale de 1945. Celle que j’ai entre les mains, prêtée par un voisin. Un bijou ! Elle constituait un trésor car les livres jeunesse étaient rares et la guerre était encore plus rarement contée aux enfants.



Alors oui, cette édition (deux tomes séparés à l’époque) est un petit bijou, les dessins sont d’une richesse incroyable, très fournis en détails, mélangeant réalité et imagination. et les couleurs vives sont splendides. Les dessins très simples nous font immédiatement penser aux premiers de Disney avec ses loups, petits cochons, etc.



« Cela avait commencé quand ce pays de carnassiers, toujours hanté par le désir de dominer le monde, s’était donné pour maître un Loup pas plus grand que les autres par la taille, mais les dépassant tous par la gueule et l’usage qu’il en faisait. Le plus curieux c’était qu’il n’était même pas né en Barbarie, mais il savait si bien se montrer toujours en fureur que les autres l’avaient sacré Grand Loup. »



Quant au scénario...

Alors oui je conçois que raconter la guerre mondiale aux enfants n’est pas simple mais le fait de ne pas nommer ouvertement les pays et les lieux d’action et celui de travestir les différentes armées en animaux (les lapins français, les loups allemands, les bull-dogs anglais, les bisons américains, les ours russes, etc) n’apporte rien. Je dirais même qu’au contraire, ce choix complexifie l’intervention de chacune d’elle. Il faut bien analyser qui fait quoi et se remémorer l’avancée et le déroulement de cette tragédie pour comprendre que tel personnage est symbolisé par tel animal.

Je doute fort que les enfants ayant lu cette BD seuls, sans l’accompagnement d’un adulte, aient bien compris la portée de cette tragique histoire. D’ailleurs même moi, adulte (si si, parfois je le sens bien), j’ai dû me triturer les méninges pour comprendre qui intervenait...

De plus, la narration, longue parfois, prend plutôt l’allure de celle d’un roman et oublie son statut d’album. Mais par contre, je retiens la beauté de la langue d’une pureté comme on en lit de moins en moins. J’ai aimé me replonger dans ce bain littéraire suranné mais ô combien délicat.



Si le premier album s’attarde en France et développe surtout les notions de patriotisme, de résistance et reste assez manichéen, le second quant à lui s’étend sur tous les continents, développe les tactiques militaires (à outrance) de chaque armée et ne cache rien des atrocités de la guerre et du sort des Juifs. Ce qui est rare concernant la cible du lectorat visée. Mais est-ce bien celle-ci ?



Je n’oublie pas non plus que ces albums sont parus à la Libération (la date est importante) et qu’il fallait magnifier le comportement des alliés et la victoire en oubliant les mauvais choix de certains, apaiser les consciences et enfin redonner espoir et couleur à la vie.



Au final, cette lecture offre un panorama complet de cette sinistre période et en cela reste intéressante, si on la replace dans son contexte initial, et devient même objet de curiosité mais en aucun cas outil pédagogique.

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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Ma première bande dessinée, qui m'a marquée pour la vie, lue bien entendu en édition originale puisque j'ai 71 ans aujourd'hui. Racheté en réédition, naturellement. Pour mes petits-enfants. le Grand Loup (Hitler), le Cochon décoré (Goering), le Putois Bavard (Goebbels), mais aussi l'Elu des Bisons (Roosevelt), le Premier des Dogs (Churchill), la Cigogne Nationale (De Gaulle) et tous ces animaux : écureuils, lapins, bisons, bulls dogs, ours, ont bercé mon enfance. Merveilleux dessins de Calvo, dessinateur du Canard Enchaîné, dont pour moi la caractéristique est l'efflorescence de couleurs et la jubilation du rafistolage - il y a des pièces clouées partout - les gags, malgré tout ...

Et c'est aussi le premier ouvrage, publié dès septembre 1944, où on fait clairement allusion au génocide de la Shoah. Alors, quand s'ouvre le festival de la BD d'Angoulème et qu'Art Spiegelman est célébré, n'oublions pas Calvo et ses drôles de bêtes....
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Cet incroyable album regroupe deux BD réalisées clandestinement pendant l'Occupation, puis publiées en 1945. Autant dire que c'est un monument, une fresque qui relève de la geste épique.



Première partie : Quand la bête est déchaînée -



Deuxième partie : Quand la bête est terrassée.



Le projet de cette publication était de présenter aux enfants les étapes et les enjeux politiques du conflit. Effectivement, la narration, par bien des aspects, semble s'adresser aux enfants : univers animalier et anthropomorphisme, ouverture du récit par une scène de veillée entre un grand-père raconteur d'histoires et ses petits-enfants avec prise de parole directe ponctuée d'expressions s'adressant à cet auditoire enfantin " mes pauvres enfants, imaginez...", textes des vignettes numérotées, dessins dans l'esprit de cette époque des premiers cartoons.



Qu'importe.



La plaie est vive, le ton grandiloquent et patriotique, ce monde coupé entre les méchants " Loups de Barbarie, de l'autre côté du torrent, par delà une forêt toute noire " et les gentils peuples pacifistes, la nationale " nature enchantée...on vivait bien au bon vieux temps...Quel beau pays que le nôtre, mes petits. ". Le propos est foncièrement pro américain, reconnaissant envers l'Angleterre, portant aux nues le courageux engagement et la vaillance de sa population; la haine contre le peuple allemand est terrifiante. Ces mots là, malgré toute l'admiration que j'ai ressenti pour cet album et bien que je puisse concevoir historiquement cette violence verbale qui répondait à une autre bien plus monstrueuse, m'ont donné les larmes aux yeux : " Mes chers petits enfants, n'oubliez jamais ceci : ces Loups qui ont accompli ces horreurs, étaient des Loups normaux, je veux dire des Loups comme les autres. Ils n'étaient pas dans l'action d'une bataille, excités par l'odeur de la poudre. La faim ne les tenaillait pas. Ils n'avaient pas à se défendre, ni à venger l'un des leurs. Ils avaient reçu simplement l'ordre de tuer. Ne croyez pas ceux qui vous diront que c'étaient des Loups d'une secte spéciale. C'est faux ! Croyez-moi, mes enfants, je vous le répéterai jusqu'à mon dernier soupir, il n'y a pas de bons et de mauvais Loups; il y a la Barbarie qui est un tout, et ne comporte qu'une seule race, celle des monstres, des bourreaux, des sadiques et des tueurs. "



Mais qu'importe.



Cet album est un témoignage, un document exceptionnel inscrit dans son contexte. Sa valeur est autant historique que littéraire et esthétique. La maîtrise graphique et narrative est plus que remarquable, surtout lorsque on se rappelle les conditions dans lesquelles il fut conçu.



Le texte est dense, long, de plus en plus long au fil des pages, il y a tant et tant à raconter et à expliquer, mais fluide, s'arrêtant parfois sur d'édifiants épisodes individuels. La reconstitution résolument manichéenne encense le dévouement, célèbre l'héroïsme, l'union des états autour de valeurs morales; le lampion tricolore brille glorieusement de sa flamme patriotique dans ces albums. Solidarité et fraternité sont les maîtres mots. Le propos ne se limite pas aux manoeuvres militaires et alliances politiques. Il raconte les civils et n'occulte aucun aspect de la guerre si terrible soit-il : les bombardements, les ruines et les morts, le marché noir, les prisonniers, les arrestations, l'exode, la mitraille sur les routes, l'épuration et les déportations Nach Pays Barbare, les sabotages, les représailles dans les villages, l'hiver russe, la torture, les ondes Bibici, le Maquis, les pillages, le STO et le Maquis, l'attentat intérieur contre Hitler, les combats sur les côtes africaines et notre Grande Cigogne Nationale. Il y a des martyrs sur ces pages, bien peu de collaborateurs : la Chouette pour Pétain, la Vipère pour Laval et " quelques menues fripouilles que le Putois Corrupteur [ Goebbels ] avait définitivement " embochées ". L'union et la dignité se doivent d'être préservées et exaltées au coeur des souffrances, la trahison ne peut y être admise. Pas d'ombre sur cette lumière. Car cet album, c'est aussi un appel à la mémoire de ceux qui ont tout sacrifié pour combattre l'idéologie délétère du Grand Loup en fureur.



Sur ce déchaînement de violence, le dessin est juste incroyable. Réaliste malgré le choix animalier, mêlant pourtant au chars, aux fusils, aux pendaisons, des épées de bois, des frondes, des batailles de boules de neiges sur les terres russes. L'illustration pourrait raconter à elle seule. Des pleines pages, impressionnantes de détails mais toujours aérées, illustrent les grands moments, jouant sur des références culturelles ( reprise du tableau La liberté guidant le peuple pour la libération de Paris ), s'offrant le luxe de l'humour satirique et parfois d'une touche de tendresse. Les portraits des personnalités sont parfaitement reconnaissables ( Calvo fut caricaturiste pour Le Canard Enchaîné ). Sans mauvais jeu de mot, Calvo, quelle patte ! Ses dessins sont particulièrement expressifs et éloquents, sans naïveté complaisante pour le jeune lectorat, les personnages singulièrement présents, toute cette fureur, l'intensité de cette violence, d'un camps comme de l'autre, de cette volonté de s'y opposer, d'y résister, évoquée de façon saisissante.



La qualité de cette réédition Gallimard, reliée tissus, lui fait honneur par son grand format ( 35 X 26 cm tout de même ) et ses pages épaisses.



Un album immense dans tous les sens du terme, une référence. En attendant le Maus de Art Spiegelman.




Lien : http://www.lire-et-merveille..
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

En deux volumes, La bête est morte ! (Quand la bête est déchainée, Quand la bête est terrassée) raconte la Seconde Guerre mondiale, sous forme d'une satire animalière du conflit et de l'occupation. Cette bande dessinée publiée après la libération de la France rend compte d'un événement dramatique par les moyens du dessin animalier.



Le décalage peut nous sembler profond entre la gravité des événements et la dimension mineure du mode d'expression.



Mais, je lui ai prêté une fonction pédagogique, rendant ainsi compte des événements par un dessin exact et documenté, et l'ai considérée également comme une bande dessinée pour adultes, même si son cadre narratif met en scène la situation d'énonciation : un Grand-père raconte au coin du feu à ses petits-enfants « cette fantastique aventure où bien des nôtres, et des meilleurs, ont laissé leur vie » donne bien entendu à l'album une dimension morale.



Il s'agit ainsi d'apprendre aux petits Français pourquoi leur pays a été vaincu par la « Barbarie » allemande et comment éviter qu'une telle catastrophe se reproduise. ( !).



C'est une lecture fascinante que cette capacité à métamorphoser le (dur) réel en personnages, d'habitude liés au monde coloré de l'enfance.


Lien : http://justelire.fr/la-bete-..
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Un véritable bijou. A lire et relire absolument. Que l'on soit féru d'histoire ou de bd, ou simplement intéressé par l'un des deux, on ne peut rester indifférent à cet ouvrage.
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

L'intérêt de cette vieille bande dessinée réside dans le fait qu'elle fut créée en 1945. Elle représente les acteurs de la seconde guerre mondiale sous forme d'animaux, les allemands en loups, les japonais en singes jaunes (résidus de colonialisme), les américains en bisons, les russes en ours blanc etc. On y reconnait également Hitler dans le grand loup, Goering dans le cochon décoré, Winston Churchill en bouledogue...

Le dessin et les couleurs de Caro sont magnifiques et cet ouvrage lance la bande dessinée en Europe. On ne peut s'empêcher de le comparer au futur Maus de Spiegelman.
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Edmond-François Calvo mit son joli dessin rond et disneyein, au service d'un récit qui fit date et fait encore référence: La guerre mondiale en bande dessinée..

Ce splendide album n'est pas seulement réservée aux enfants, comme le laisserait supposer l'emploi d'animaux pour figurer les peuples protagonistes.

Certes, le récit est violent comme cette guerre mondiale qui s'achève en laissant des populations exsangues. Et c'est sa force: La Bête est Morte, ce n'est pas la magie Disney! On ne prend pas les enfants de 1944, pour des bébés à préserver d'une réalité en voie d'achèvement.

Non, La Bête est morte n'y va pas avec le dos de la cuillère! La Bête et morte résonne encore en moi, comme cette litanie lancinante qui nous dit que rien n'est terminé, que tout recommence même....

Bien des années plus tard, Spiegelman convoquera d'autres bestioles , dans un style moins "rond", pour nous faire partager sa vision de l'horreur.
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

En deux volumes, La bête est morte ! (Quand la bête est déchainée, Quand la bête est terrassée) raconte la Seconde Guerre mondiale, sous forme d’une satire animalière du conflit et de l'occupation. Cette bande dessinée publiée après la libération de la France rend compte d’un événement dramatique par les moyens du dessin animalier.



Le décalage peut nous sembler profond entre la gravité des événements et la dimension mineure du mode d’expression.



Mais, je lui ai prêté une fonction pédagogique, rendant ainsi compte des événements par un dessin exact et documenté, et l'ai considérée également comme une bande dessinée pour adultes, même si son cadre narratif met en scène la situation d’énonciation : un Grand-père raconte au coin du feu à ses petits-enfants « cette fantastique aventure où bien des nôtres, et des meilleurs, ont laissé leur vie » donne bien entendu à l’album une dimension morale.



Il s’agit ainsi d’apprendre aux petits Français pourquoi leur pays a été vaincu par la « Barbarie » allemande et comment éviter qu’une telle catastrophe se reproduise. ( !).



C’est une lecture fascinante que cette capacité à métamorphoser le (dur) réel en personnages, d’habitude liés au monde coloré de l’enfance.

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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

La bête est morte – La guerre mondiale chez les animaux – Calvo

1/ Quand la bête est déchaînée

2/Quand la bête est terrassée



Cet album raconte la deuxième guerre mondiale et il est destiné à un jeune public.

Son originalité c'est que les protagonistes sont des animaux;

Les dessins font penser à ceux de Walt Disney, c'est très coloré, c'est très expressif

Il y a beaucoup de textes.

J'ai trouvé cet album très intéressant, tout en tenant compte de l'époque où il a été écrit c'est à dire juste au moment de la Libération en 1944 et 1945. Les alliés et la Résistance y sont glorifiés, les allemands, Mussolini et les japonnais eux sont vilipendés.

C'est à la fois très réaliste et très idéaliste sous certains aspects, mais la guerre est décrite dans toute son horreur ainsi que toutes ses conséquences pour les peules qui la subisse



Vraiment un bon et bel album à mettre entre toutes les mains
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Une véritable référence. La bête est morte a été réalisée lors de la seconde guerre mondiale au moment de la libération de la France, l'ouvrage à l'origine est paru en deux fascicules. Le premier , la bête est déchaînée raconte les victoires foudroyantes des dictatures de l'axe. Le second se nomme Quand la bête est terrassée et voit le triomphe des alliés.



Tous les belligérants du second conflit mondial sont représentés sous les traits d'animaux. Le loups représentent allemands, les hyènes: les italiens, les singes jaunes: les japonais. Face aux force de l'axe se dressent les ours blancs soviétiques, les bisons américains et les dogs anglais. Les français sont dessinés sous différentes espèces: écureuils, lapins, grenouilles ou cigognes.



Ce livre était entre les mains de tous les enfants de l'après guerre qui se moquaient de la déconfiture du Grand Loup (Hitler) et des acolytes, le gros cochon-Goering et l'infâme putois-Goebbels. Plus qu'une bande dessinée , la bête est morte est album illustré, le texte tient une large place. Et les enfants ont appris toutes les grandes phases du conflit avec ce livre.



Les auteurs racontent la guerre d'une manière totalement manichéenne, c'est un ouvrage patriotique qui glorifie sans retenue la résistance. Tous les français sont sublimes, il n'est pas question dans le livre d'aborder le régime de Vichy ou la collaboration d'une partie des français avec l'occupant. Au moment de la Libération du pays, la France est unie, et tous les allemands sont des loups sanguinaires qu'il faut abattre. Cet album est donc un reflet de la pensée française du moment, sur les mentalités de l'époque,un document extraordinaire pour les historiens. Mais c'est aussi et surtout une magnifique ouvrage illustré.Chaque dessin de Calvo mérite notre attention.Il rend les personnages d'animaux extrêmement vivants, il leur donne des expressions humaines. Il faut s'arrêter sur les grandes compositions, qui comprennent très souvent une scène principale et des séries de scènes secondaires il est nécessaire s'attarder sur le moindre détail. Un extraordinaire travail , un ouvrage splendide.L'édition originale rare est très recherchée par les collectionneurs.


Lien : http://francisfery.canalblog..
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

80 pages



Une belle surprise que cette BD découverte dans le cadre du challenge XXe siècle. Ce que je trouve remarquable c'est qu'elle résume parfaitement l'histoire des belligérants alors qu'elle fut publiée sous l'occupation en 1944 d'où un travail de recherche historique qui n'a pas du être aisé pour nos deux auteurs.

Le côté anthropomorphique est assez agréable et permet de ne pas se perdre dans la multiplicité des uniformes.

D'un côté il y a les loups allemands, les hyènes italiennes ou les singes jaunes japonais, etc... de l'autre les lapins français, les bouledogues anglais, les bisons américains, les ours russes etc...



Il y a une réelle volonté d'apporter un message patriotique ce qui explique sans doute le ton manichéen de l’œuvre. Mais en tout les cas le travail de restitution est remarquable, les descriptions du peuple opprimé, la bataille de Stalingrad, le massacre d'Oradour sur Glane, le débarquement en Italie ou celui décisif de Normandie sans oublier l'Afrique, l'Asie et le Pacifique, tout y est ou presque les auteurs ont omis volontairement de parler du gouvernement de Vichy et la Shoah n'est pas évoquée.



Les dessins sont agréables et évoquent Disney ou Jeff Smith, des personnages tout en rondeur qui rappellent que la BD était destinée aux enfants quoique... Les bulles sont parfois un peu longues mais il fallait bien cela pour rendre compte de la complexité de cette guerre.



Une lecture instructive et agréable.





Challenge XXeme siècle

Challenge Riquiqui

Challenge Multi-défis
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Je ne sais pas si Art Spiegelman s’est inspiré de ce livre pour sa bande dessinée Maus mais le parallèle se fait de lui-même dès les premières pages. Effectivement, toutes les nationalités ayant participé à la seconde guerre mondiale sont représentées par un animal : le loup pour les allemands, le dog pour les anglais, le bison pour les américains des Etats-Unis… Les français sont même représentés par plusieurs animaux différents selon leur rôle pendant la guerre et l’occupation qui a suivi.

Lorsqu’on aborde cette bande dessinée, je pense qu’il est important de resituer le contexte dans lequel elle a été écrite. Parue en 1945, aucun recul n’est pris par rapport aux événements de la guerre. Le message est donc clairement une glorification des actions des Alliés et notamment des français. Ils sont décrits comme ayant vaillamment combattus et résistés à l’envahisseur malgré les souffrances endurées. Le peuple allemand quant à lui est condamné sans demi-mesure. Ils sont présentés comme des barbares cruels par nature. Cette absence de nuance dans l’image qui est donnée des différents protagonistes m’a souvent dérangée. C’est une vision assez manichéenne de la guerre avec les bons qui tentent de vaincre les méchants.

Contrairement au traitement de ce sujet qui est fait de nos jours, l’auteur s’attache à décrire de manière fidèle les différentes batailles qui se sont déroulées pendant la guerre avec de nombreux détails. Mais la Shoah n’est que très rapidement évoquée avec quelques vignettes parlant de la déportation des opposants politiques et pas vraiment des juifs. Quant à la collaboration des français avec les allemands pendant l’occupation, il n’en est tout simplement pas fait mention.

Si j’ai trouvé la première partie intéressante, j’ai fini par m’ennuyer dans les dernières pages car je me suis perdue dans les détails de batailles qui m’étaient inconnues.

J’ai par contre beaucoup aimé les dessins qui font penser au style des premiers Disney. Mais ne nous y trompons pas, cette bande dessinée n’est pas du tout à destination des enfants mais bien à un public adulte déjà au fait des événements.
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Dessinateur génial, Calvo fut le maître et l'inspirateur d'Uderzo.



la Bête est morte décrit la deuxième guerre mondiale chez les animaux, et fut dessiné pratiquement en temps réel.



Un chef d'oeuvre à posséder absolument dans sa bibibiothèque
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

A la limite de la BD et de la fresque animalière historique, dirais-je, ce livre contient deux tomes qui racontent l'ascension et la chute du IIIe Reich.



Les Loups aidés par les Singes et par la Hyène à peau de Louve et par quelques autres animaux envahissent leurs voisins. Le Grand Loup pactise avec les Ours... On se croit perdu, c'est sans compter sur la pugnacité des Dogs, aidés par les Kangourous et les Bisons, etc. J'ai adoré les "caricatures", que cela soit celles des dignitaires du Reich, entre Goering le Cochon décoré et Goebbels le Putois bavard... ou de Churchill, le Premier des Dogs, ou Montgomery, un Dog choisi parmi les Dogs maigres...



Le détournement de termes, comme la Ligne Maginot qui devient Livarot ou l'Egypte présenté comme le Pays des Dix Plaies... c'est un coup génial aussi.



Le tome ayant été publié après la libération de la France, mais avant la fin réelle de la guerre, celle-ci n'est pas décrite stricto sensu. Cela donne un mélange parfois un peu inégal, avec un équilibre perturbé entre textes et dessins.



Ai-je été bluffé? Oui... mais principalement par les dessins. Surtout ceux en pleine page (le format est idéal, bien plus grand qu'un A4), voire s'étalant sur 2 pages... permettant à Calvo de déployer son talent. Ces dessins prennent un bon bout de temps à lire, tant le souci du détail est grand. Par ailleurs, la mise en page, avec des cases qui s'entremêlent, se chevauchent, des cases rondes... bref, cette mise en page fonctionne à merveille (surtout dans le premier volume).



J'ai été moins accro aux textes. Surtout le deuxième volume (Quand la Bête est terrassée) qui est plus verbeux que le premier. La qualité des textes m'a aussi semblé moindre, sans doute étais-je lassé et rebuté par les pavés de textes à s'enfiler.



Cela reste un incontournable, qui mérite qu'on s'y attarde.
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Conté l'histoire de la Seconde Guerre mondiale à travers le trait et l'image des animaux est très original. Mais ce livre est non seulement original mais aussi réussi dans son esthétique et sa qualité d'écriture.

Un récit dense qui peut être rebutant mais l'auteur a fait un travail remarquable pour tirer un parallèle de cette histoire animale et l'histoire de la Seconde Guerre mondiale : les loups sont les allemands, les dogs les anglais, les bisons les américains... on découvre la bataille d'Angleterre sous une forme originale tout comme les autres événements de cette Seconde Guerre mondiale !

Les dessins sont magnifiques de détails et mis en valeurs par un livre grand format.

C'est une très belle découverte même si l'histoire contée est assez redondante au finale, l'ouvrage est original et bien travaillé.
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Intelligent, merveilleux, ce livre devrait être étudié pour apprendre l'histoire avec un grand H

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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

EXTRAIT: "Lorsque j'ai choisi de vous proposer cette semaine à thème, tournée autour de la commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale le 8 mai 1945, j'ai immédiatement pensé à cet album que je laisse de côté depuis des années sans vraies bonnes raisons, alors qu'en maintes occasions j'ai lu l'intérêt qu'il représentait. A mes yeux, je ne pouvais commencer cette semaine par un autre album que celui-là. Un album écrit juste après la libération de la France par les armées alliées, alors même que les carcasses des panzers fumaient encore et que la guerre continuait hors de nos frontières."
Lien : http://www.chroniquesdelinvi..
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La bête est morte ! : Quand la bête est déchaînée ;..

Depuis l'Antiquité les écrivains ont utilisé l'anthropomorphisme pour dénoncer les travers des sociétés. D'Esope à La Fontaine jusqu'à Spiegelman et son superbe "Maus", la métamorphose des humains en animaux

est une métaphore qui adoucie les défauts et les atrocités de l'homme.

Dans "La bête est morte" Calvo illustre la seconde guerre mondiale afin que le récit informe les enfants de cette période douloureuse.

Le grand-père Patenmoins raconte à ses petit-enfants les agissements des ennemis et des victimes de ce conflit sanguinaire. Des tactiques guerrières aux souffrances des pays occupés, de la solidarité et de l'exode, de la shoah à la résistance jusqu'à la collaboration française, rien

n'est épargné aux oreilles des petits écureuils.

L'humour de cette bd tient à la symbolique des personnages tels Goering représenté en cochon ou Churchill en Dog, et De Gaulle en cigogne.

Une bd originale dans son format géant et dans la présentation des pages où les cartouches de textes s'entremêlent aux illustrations.

Une bd qui ne date pas d'hier car la première partie a été édité en 1945 mais qui reste un classique de la bd de vulgarisation.

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Les aventures de Rosalie

Edmond-François Calvo ( 1892 – 1958 ) a été caricaturiste pour le Canard Enchaîné avant de se consacrer à l’illustration jeunesse, illustrant romans et contes, créant plus d’une dizaine de séries qui ne sont actuellement plus publiées. Son album le plus célèbre, le magistral diptyque La Bête est morte, réalisé durant la Seconde Guerre Mondiale, est rééditée aux éditions Gallimard – Hors Collection -, en fac-similé de l’édition originale tout comme ces Aventures de Rosalie.



Calvo est réputé pour son dessin animalier particulièrement expressif et dynamique, pratiquant avec talent l’anthropomorphisme.



Sur ses pages grand format, l’illustration fouillée aux couleurs franches se passe de cadre accompagnant un texte fourni – chapitré, chaque paragraphe numéroté – participant à la dynamique de l’image par ces interjections et apostrophes rappelant la voix d’un conteur à la veillée qui, sans être mièvre et présentant un vocabulaire choisi, énonce bons sentiments, valeurs fondamentales; quelques petites leçons de morale dans l’histoire.



Cet album relate les mésaventures et exploits de la vénérable Rosalie du temps de sa jeunesse. Fantaisistes et drolatiques, débridées et joyeuses, les pittoresques aventures de Rosalie entraînent le jeune lecteur dans un monde mécanique aussi extravagant que réjouissant.



Calvo pratique ici un anthropomorphisme foisonnant qu’il applique aux véhicules, objets, éléments de décor, animant l’inanimé avec brio et humour, avec des bouilles et des allures qui ne renient pas son caricaturiste. Les pages explosent au sens propre comme au sens figuré, fourmillant de petits bonhommes-outils-accessoires fessus jusqu’aux bouteilles de champagnes et d’élégantes féminines pompes et vis…



Des pages d’un charme désuet à plaisir, un univers graphique plein de vie, un patrimoine.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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