MOBS, la nouvelle BD de @Frigiel
Je me félicite de voir que l'expression "à pas de loup" disparaît progressivement pour laisser place à "à pas d'enderman" qui est scientifiquement plus rigoureuse. En effet, ces créatures noires et terrifiantes se déplacent en se téléportant. Personne ne saurait être plus discret. Pas même un loup en chaussette.
(Encyclopédie du Savoir Approximatif de Morgon l'Erudit, p. 81)
Alice… Quand il fermait les yeux et la voyait sourire derrière ses paupières, quelque chose d’étrange se produisait. Un creeper explosait dans son cœur. Mais ce n’était pas douloureux. Enfin, si, c’était comme une souffrance, mais une souffrance agréable. Comme une déflagration douce qui lui faisait fondre les jambes.
Il y a une différence sensible entre une grotte et un donjon. Une grotte est un endroit naturel où zombies, squelettes et autre creeper viennent prendre des vacances loin de cette pénible alternance jour/nuit qui leur complique la vie. Parfois, un aventurier à la recherche de minerai tombe sur un monstre (ou l'inverse). Alors, par habitude, ils se castagnent. Mais cela reste de l'ordre de la rencontre fortuite ("tiens, vous, ici ?"). Dans un donjon, les monstres sont des professionnels. Ils attendent toute la journée sur des coffres en espérant que des aventuriers aient la stupidité de vouloir les ouvrir. Ils sont donc plus entraînés, plus organisés, et surtout beaucoup plus irritables : ils bossent, eux, et ils aimeraient bien pouvoir poser leurs cubes sur un bloc d'or et faire la sieste. (Encyclopédie du Savoir Approximatif de Morgon l'Erudit, p. 91)
On pense toujours qu'on quitte sa famille parce qu'il y a trop de problèmes. Mais parfois, c'est l'amour le problème. Il devient une prison. Il exige qu'on réponde à chaque caresse et chaque tentative d'émancipation est vue comme une trahison. J'avais l'impression de crouler sous une responsabilité que je n'avais jamais demandée. Alors j'ai eu besoin de voyager, de couper les ponts.
- Voyons, Valmar, montre-moi au moins ton visage !
II se redresse.
- Eh bien ! Tu as drôlement vieilli en dix ans, dit-elle avec un gloussement moqueur. Pourtant les plantes ont un pouvoir de régénération... Ne devrais-tu pas travailler ta magie dans ce sens ?
- L'écorce de l'arbrisseau n'est-elle pas déjà pleine de rides ?
Dis-moi, Frigiel, poursuivit son compagnon d'un ton sec. Tu peux m'expliquer ce qui s'est passé ce soir ? D'abord on manque de finir en apéricube pour dragon. Et ensuite, je découvre que [quelqu'un] cherche ton coffre ?
On ignore pourquoi les squelettes affectionnent tant les arcs. Une théorie très sérieuse avance que c'est une question de pudeur. En effet, en raison de leur extrême nudité (ils n'ont même plus la peau sur les os), les squelettes préfèreraient attaquer à distance par politesse pour les aventuriers les plus sensibles. (Encyclopédie du Savoir Approximatif de Morgon l'Erudit, p. 1701)
il faut qu'on se bouge le cube dit-il
Ce paysage ne pouvait donc être une création humaine. Que s’était-il passé ici?
Et il y avait cette force.
Une force qui ressemblait à celle qu’il avait ressentie en touchant le cube ocre. Mais plus douce, presque agréable. C’était la seule chose agréable d’ailleurs, car le vent produisait un sifflement incessant en soufflant dans ce maillage de branches rigides. Les herbes, devenues des aiguilles plus solides que le diamant lui perforaient les bottes. Il faillit tomber en se prenant les pieds dans un pissenlit.
- T'aurais pas une potion d'invisibilité en stock? demanda Abel à Alice.
La voleuse secoua la tête.
- Ou alors une potion contre la peur?
Elle fit un pas de côté. Leurs épaules se touchaient.
- Celle-ci, ça ira? dit-elle.
Et elle pris sa main dans la sienne.
Frigiel crut qu'Abel allait s'enfuir. Mais il inspira un grand coup et sourit.
- ça ira, dit-il.