Greg

Lors d'une de mes escapades, quelque part en France, un soir, à la chandelle, près d'une cheminée, dans un recoin, j'ai trouvé ce bouquin.

Oh!, que oui, je l'ai lu et, même, certainement relu et ce fut un moment très inspiré et inspirant que de re-re-lire cette aventure.



Nos braves et jeunes héros, Spirou et Fantasio, associés au comte de Champignac se frottent à un savant fou appelé Zorglub, espèce de Mabuse en aussi méchant mais beaucoup plus rigolo. En effet il rate à peu près tout ce qu'il tente.



Ce Zorglub possède une armée de gens à son service qui, sortes de robots, confondent les mots ou les expriment à l'envers ce qui les rend totalement incompréhensibles. Mais le pauvre Fantasio va subir de la part du savant une tentative de transformation en Zorglhomme, heureusement Spirou et le comte sont là et vont sortir leur ami de ce mauvais pas.



Je crois que les auteurs se sont beaucoup amusés avec cette histoire, surtout qu'à l'époque de sa création la course à l'espace battait son plein.

Leur but était surtout que leur lectorat passe un bon moment avec cette histoire pas très sérieuse mais, encore une fois, racontée avec humour et talent.



Ce fut effectivement, pour moi, un très bon moment et un excellent souvenir.


Lien : https://www.babelio.com/livr..

Alors comme ça Môssieur Talon, on se croit indispensable ?



Comme ça, on bousille les soirées de Mme Virgule de Guillemets rien qu’en existant, mmm ?



Et on achète tout et n’importe quoi à M. Vincent Poursan, commerçant, dans l’espoir de briller en société ou de nuire à votre charmant voisin Lefuneste ?



Et on se permet de proposer à l’imprimerie des planches de dessin dignes d’un mioche de trois ans et de jouer avec les bulles de mots ? Scandaleux gaspillage ça, môssieur !



Avec ça, on n’est même pas capable de réussir les petits tests anodins de son charmant rédacteur en chef qui ne veut que vous faire progresser dans la vie. C’est tout de même une honte, môssieur !



Il faudrait vous remettre en question, ou je vais estimer que vous êtes irrécupérable.



Vous avez de la chance ; vous m’avez fait rire.



Ça ira pour cette fois. Veuillez retourner travailler, il y a un nouvel album à produire.

CHALLENGE PETITS PLAISIRS ( 11/40)



Cette BD est clairement orientée jeunesse. C'est mielleux et caricatural à souhait, clairement caricatural sur le comportement des personnages, mais (et c'est important) tout cela est voulu. Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard : une série de gags dans une histoire de chasse au Marsupilami. On se retrouve dans une ambiance de Bip-Bip et le coyote, où le chasseur fait preuve des idées les plus farfelues pour capturer l'animal, mais s'oppose systématiquement à un échec du fait du hasard où de l'ingéniosité de son gibier. C'est enfantin, simple et efficace.



Des dessins très orientés jeunesse eux aussi, tout dans la couleur et l'exagération. Cheveux oranges, bateau qui ne pourrait assurément pas naviguer, du vert partout : rien de bien réaliste aux yeux d'un adulte, mais qui plaira à coup sûr aux enfants.



Si vous la découvrez adulte, cette BD ne présentera pas franchement de révolution littéraire à vos yeux, mais pour une BD jeunesse, c'est vraiment réussi.

Le mystère de l'homme aux trèfles, unique aventure de Constant Souci, méritait amplement cette superbe réédition reliée toile sous le numéro 13 de la collection Patrimoine BD de Glénat.

Le format plus généreux et sa superbe pagination blanc-crême, met parfaitement en valeur le trait souple et bondissant d'un Greg au sommet de son graphisme.

Je retrouve, intacts, l'intérêt et la passion que je ressentais en lisant l'épisode-alors en couleurs-semaine après semaine dans l'hebdomadaire Tintin de 1967...

Le scénario (une idée du génial Vicq) était très sophistiqué dans une sorte de "pieds de la lettre" très drôle.

Le récit, en tout cas, ne manque ni de coups ni de horions distribués par les enfants de la colonie de vacance turque ou par les pièges surgis des trappes d'un périmètre interdit!

Une bd à découvrir ou à redécouvrir, donc, sans hésitation pour les admirateurs de Greg...et tous les autres!

Premier tome de la série, Cerveau-choc nous présente Achille et ceux qui l'entourent : les deux gamins, le voisin (Lefuneste), l'agent et le commerçant. Le personnage évolue principalement dans son quartier, pour ne pas dire d'ailleurs dans son jardin où ont lieu les anicroches les plus savoureuses avec son voisin. Encyclopédie vivante, il a toujours un bon mot et arrive très souvent à placer des références culturelles. Oui mais voilà, son problème est que pour les choses quotidiennes, ça coince un peu plus ! Il est beaucoup moins à l'aise que pour expliquer le pourquoi du comment du fonctionnement de quelque chose.



Les différents protagonistes ont tous leur petit caractère et des personnalités différentes, à la limite du cliché. Achille considère Lefuneste comme un pas grand chose. Quant à ce dernier, il pense qu'Achille est un idiot de bourgeois. Ces deux-là étaient faits pour s'entendre !!! L'agent, Lesiffleur, n'attend qu'une chose : le boucler. Le tailleur Poursan, veut lui refiler toute sa camelote... Et que dire de la divine Virgule de Guillemets ? Fabuleuse !



Les dialogues sont savoureux, riches en jeux de mots. Je m'en délecte !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..

Hilarion Lefuneste rompt avec des années de chômage en répondant à une petite annonce ; sa candidature va être sélectionnée, mais pour quelle sorte d’emploi ? Heureusement, son voisin et meilleur ennemi, Achille Talon, veille ! ● Quelle joie de retrouver Achille Talon qui m’a fait passer tant de bons moments dans ma jeunesse ! Certes, l’histoire est déjantée, mais je me délecte toujours de la vivacité des images et surtout de la prolixité toujours amusante des bulles, notamment les petites qui forment si souvent codicilles aux grandes. J’ai essayé les nouveaux albums par Fabcaro, mais vraiment c’est très loin de valoir les originaux par Greg !

L'insolence, comme la nostalgie, n'est plus ce ce qu'elle était !

Naguère, l'on savait en porter haut le verbe et la fleurir de bons mots.

Le quidam, parfois, ne reculait devant rien.

Achille Talon était de ceux-là, qui réjouissait le monde de sa cuistrerie moutardière.

Rendez-vous compte : il savait tout avant wikipédia, et le clamait à longueur de science-diction.

"Prodigieuse déclaration dont l'intérêt vient de ne pas m'échapper mais dont vous ne pouvez pas encore subodorer toute la valeur".

Ce sera pour dans un instant ...

En 1973, un dénommé Greg, qui sévissait par ailleurs dans "Pilote", "Tintin" et quelques autres sous-littératures à bon marché pour paresseux, Michel Greg, donc, livrait au monde ébahi le septième volume des outrecuidances du cerveau choc.

J'ai nommé le brave et honnête, l'indispensable Achille Talon.

Mais soudain ce fut le drame !

Les nerfs ont lâché.

"Abus de relaxation, excès de sieste ... classique !

Les nerfs cèdent.

Maman Talon a été inquiète pour son "chichille" à elle.

Et, pour une fois une écrasante responsabilité a incombé à Alambic Talon : avoir une idée ; lui, qui, comme toujours, aurait préféré siffler des petites bières en paix au bistrot du coin que de siffler des camions-citernes en infraction aux carrefours ...

L'album est réussi.

Il est drôle et et malicieux.

Michel Greg est au meilleur de sa forme.

"Ce n'est pourtant pas facile d'être artiste dans ce monde où même les objets sont névrosés !

Et de susciter l'hilarité de bon goût dans un esprit familial, tout en donnant une note poétique et apaisante".

Mais Greg seulement, et seulement Greg était à même, en 1973, de réaliser un album pouvant rivaliser avec "Astérix contre la T.V.A."

Le fait su, Talon s'apaise.

Et vous apprécierez, je n'en doute pas la discrétion qui m'interdit d'ajouter le moindre commentaire à une critique dont je n'ose revendiquer la rédaction.

Vous me connaissez : j'ai le triomphe facile en horreur même quand le destin insiste.

Toutefois ...

Hop !

Dégoût et découle heure ...

Les voilà réunies en un seul, beau et fort volume, les 183 planches de Modeste et Pompon d' André Franquin!

Et, comme dans toutes ces somptueuses intégrales du Lombard,il y a 79 pages fort intéressantes qui nous racontent le contexte de ces années de rivalité pleine d'émulation entre les hebdomadaires Spirou et Tintin!

Franquin, que l'on pourrait qualifier de "Fils de Spirou", tant sa carrière de dessinateur était exclusivement attachée à Spirou, s'en alla sonner chez...Tintin! Et, entre 1955 et 1959, produisit ces presque deux-cent planches de gags bien sympathiques et très soigneusement réalisés. Un surcroît de boulot hebdomadaire, pour ce dessinateur prolifique qui donnera, en plus, naissance à Gaston Lagaffe en 1957.

La galerie des personnages développés est pittoresque, dans des mésaventures plutôt urbaines. Points de voyages au loin, mais plutôt le tour du quartier avec son lot de voisins irascibles ou sans-gêne, de neveux farceurs et turbulents et d'un cousin Félix gaffeur...

Modeste et Pompon, ou la face la moins connue du talent d' André Franquin! Modeste et Pompon, nés d'un coup de sang d'un dessinateur excédé... Comme quoi, certaines colères sont salutaires!

Rock Derby est le jeune patron d'une station-service "Presto", qu'il tient avec son jeune frère Skip sur une petite route perdue dans la montagne canadienne.

Par une belle fin de matinée, un homme surgit, égaré et nerveux.

C'est Mr Toronto, il est le rédacteur-en-chef, propriétaire et directeur du "Clairon", le journal indépendant de Miniville.

Ce n'est pas un très grand journal mais il n'imprime que la vérité ... et ne craint pas de s'attaquer à certains filous, même s'ils ont le bras long !

Dans le même temps, un avion a percuté la montagne près des monts d'argent.

Et, Max Morgan y transportait une mallette qui attise toutes les convoitises ...

Paru en 1960, "les requins du ring" est le premier épisode de la série des aventures de Rock Derby.

C'est un album très classique.

Il est aujourd'hui parfois taxé de naïveté, et considéré par les "discoureurs du genre" comme un travail purement alimentaire.

Que dieu me savonne, et que Joe Puma me pardonne !

Mais c'est oublier un peu vite que Michel Greg n'est entré que trois ans auparavant au journal de Tintin sous l'impulsion de Franquin avec lequel il collaborait à Modeste et Pompon.

Que "les requins du ring" est la première série qu'il va y démarrer seul ...

Cinq ans plus tard, Greg sera devenu rédacteur-en-chef du journal de Tintin ... et Rock Derby y aura vécu quelques autres aventures, certes plus rythmées, mieux écrites et plus affirmées dans le coup de crayon.

L'homme aux 250 albums, le père d'Achille Talon a peut-être donc démarré sa vraie carrière solo avec cet album.

Ce qui n'est pas si mal pour un travail alimentaire au scénario convenu !

Il n'en reste pas moins que "les rois du ring" est la mise en place des héros de la série.

L'album est très accroché à son époque, et les suivants sont bien meilleurs.

"La rivière des diamants" et "l'or des navajos" sont d'ailleurs les deux que je préfère.

En attendant, Joe Puma est une crapule, un "matchmaker", le fléau du monde sportif.

Il est entouré d'une poignée d'affreux qui terrorisent tous ceux qui osent s'opposer à lui.

Il organise des combats arrangés, des paris truqués.

Et le "Clairon va imprimer ça en première page ... le clairon qui embaucherait volontiers un jeune reporter qui bénéficierait d'une carrure incitant à un certain respect ...

Voilà sept belles histoires qui forment un bon album!

Si toutes m'ont enchantées par leur ton et leur graphisme toujours plus abouti, je confesse ma préférence pour celle qui met en scène le prince Charmant!.. Un récit malicieux en forme de conte, avec le susdit Charmant, la princesse Méralda et certain seigneur Grosmatou.

Olivier Rameau, heureusement, a fait l'objet d'une très belle intégrale qui reprend toutes ces aventures des héros rêverosiens.

À découvrir, revisiter et consommer sans modération aucune: Que du bonheur!

Les gens heureux n'ont pas d'histoire !

Et l'on est nulle part mieux, à l'abri des ennuis, que chez soi.

Mais lorsque la tragédie guette, lorsque le dernier arbre, un vieux chêne sur lequel les pires orages se cassent les gouttes depuis plus de cent cinquante ans, lorsque ce dernier arbre est tombé, il ne reste plus qu'à entamer "le grand exode".

Et c'est ainsi, que sous le direction de Chlorophylle, les habitants du Petit Bois ont été, un jour, jetés sur la route.

Ils sont devenus des émigrants forcés...

J'aime cet album aujourd'hui plus encore qu'hier.

Car plus que jamais il résonne comme une fable dont la morale est rassurante !

Arrachés de chez eux, les habitants du Petit Bois vont connaître la fatigue, la faim, le découragement.

Mais surtout ils vont connaître l'humiliation d'être indésirables, étrangers, et vont être traités en parias par les habitants du bois des Faines.

Greg et Dupa, sans vraiment le copier, paraissent se sentir chez eux dans l'univers poétique de Macherot.

La reprise de sa série est une véritable réussite !

Et malgré que cet album ait été réalisé en 1972, l'on a l'impression que l'encre n'en est pas encore sèche !

Tant il paraît actuel.

Que l'on ne croit pas qu'il ne soit réservé qu'aux amateurs de petits lérots, de corbeaux bombardiers et de lapins casaniers.

L'album se lit à plusieurs niveaux.

Sous la tendresse et la poésie parfois se cache un brin de subversion ...

Il ne sera pas dit qu' Achille Talon, l'homme de qualité, n'ait pas connu, comme tout un chacun, sa traversée du "disert".

Mais comme il n'existe pas dans sa vie d'endroit sûr à partir du moment où il y a mis les pieds, l'engrenage infernal et mathématique y était inévitable !

Donc Boum !

Il entraîne sa famille, sa dulcinée, un voisin pris presque au hasard et un canard innocent, dans un pique-nique qu'il aurait voulu jovial.

Mais c'était sans compter sur Jules-Fernand Pinasse des Bouches du Rhône et sur Omer-Alfons Leubemans d'Anderlecht, deux irrécupérables évadés démoniaques, qui avaient un besoin pressant de ravitaillement et d'otages pouvant favoriser leur fuite et éventuellement les faire rire ...

Publié en 1982, "La traversée du disert", est le 32ème album des aventures d'Achille Talon.

Disons-le tout net, ce n'est pas le meilleur.

Mais sa lecture est plaisante.

Et il y est abordé de grandes et profondes questions métaphysiques et philosophiques :

- peut-on faire confiance à un auteur de bandes-dessinées pour dominer une situation sérieuse ?

- Les bandes-dessinées ont-elles cessé depuis longtemps d'être éducatives ?

- La frontière est-elle vraiment à 200 mètre juste de l'autre côté de la buvette ?

De plus on y apprend quelques indispensables détails authentiques et vérifiables :

- dérivée de la de Dion 1903, la voiture d'Achille Talon, "l'Achilles", robuste et peu coûteuse, sortit en 1908 des ateliers britanniques de B. Thomson & C°, Ltd, à Frome, dans le Somerset, England !

- que l'évasion des capitaux, c'est pas beau !

- et que Greg, même s'il est, n'allons pas l'ébruiter, "un expert mondial* dans l'art de mesurer son effort au plus juste", nous offre ici, avec "la traversée du disert", un bon moment de détente ...



* laissons à Achille Talon la responsabilité de ses déclarations.

Il connaît Greg comme si il l'avait créé !

Dany reprit avec brio, l'illustration des aventures de Bernard Prince...

Au service des magnifiques scénario de Greg, toujours en verve!

Dany était "taillé" pour Bernard Prince le beau gosse. Son graphisme est bluffant d'une apparente décontraction qui est la marque des dessinateur d'exception... De ceux qui peuvent s'emparer de n'importe-quel sujet et le sublimer... Et qui donna toute sa mesure dans les aventures d' Olivier Rameau et d' Arlequin.

Le récit de la ballade "touristique" de Barney Jordan alléché par la couleur locale, est particulièrement (sic) succulent!... Méfiez-vous des guides chelous au regard torve!

Quant au renégat Philéas Khan, son flegme britannique n'a d'égale que sa froide cruauté... Une belle histoire entre Conrad et Stevenson avec ces odeurs d'extrême-orient.

Cela faisait une éternité que je n’avais pas lu une aventure de Spirou et Fantasio. Depuis l’enfance en fait… Ce « Z comme Zorglub » tombait à pic pour valider la lettre Z du défi alphabétique du challenge B.D de l’ami Jamik, je suis donc retombée en enfance.

Si j’ai passé un bon moment, c’est grâce au Comte de Champignac et à Zorglub. Peut-être est-ce dû à mon regard d’adulte mais j’ai trouvé Spirou et Fantasio assez insipides. Par contre le fantaisiste Comte de Champignac est délicieux, vraiment attachant et sympathique avec son côté décalé. Mais bien entendu, la palme du meilleur personnage revient à Zorglub. J’adore ce personnage de vrai-faux méchant mégalomane, assez génial mais d’une grande maladresse.

Sympathique.

Encore une leçon de choses ! me direz-vous.

N'y avait-il pas eu assez du roman vrai des bandes-dessinées que Remo Forlani écrivit, en 1961 dans le journal d'Astérix et Obélix ...

N'y avait-il pas eu assez de "la bande-dessinée de A jusqu'à Z", ce talentueux numéro spécial de "Pilote" paru en mars 1965 ...

N'y avait-il pas eu assez, dans la rubrique à brac, de toutes ces leçons du maître Gotlib ...

Bien sûr, Duc semblait avoir fait le tour de la question avec "L'art de la BD" ...

Jacques Sadoul semblait avoir dressé un édifiant panorama de 93 ans de bande-dessinée ...

Gérard Blanchard semblait avoir, de la préhistoire à nos jours, écrit une histoire des histoires en image ...

Il semblait que tout avait été dit !

Mais c'était sans compter sur l'homme de qualité.

Car lorsque tout a été dit, ce qu'il reste à dire est dit par Achille Talon !

Et "premier congrès des ennemis de la bande dessinée" oblige, celui-ci part guerroyer pour une noble cause.

Il va mettre le nez, qu'il a fort, dans une conjuration sournoise.

Il va se déployer dans "l'ABC de la BD" ...

Ce numéro inédit de la collection "16X22", paru en 1978, chez Dargaud est un véritable petit bijou.

Hop !

Il est fait de planches extraites du journal "Pilote", d'humour et d'ironie.

On l'aura compris, l'ouvrage est consacré à la bande-dessinée.

Et s'il faut parler de BD, autant être verbeux !

"L'homo dessinatans" est Greg.

Il mérite qu'on médite un instant sur son cas !

Car, caricature et schizophrénie obligent, il devient, pour quelques planches, un personnage créé par son propre personnage ...

Mais qui, par contre, peut bien être ce petit rédacteur en chef irascible et teigneux ?

Ne comptez-pas sur moi pour quelque dénonciation que ce soit !

Bref !

"L'ABC de la BD" est une somme !

Un cuistre de service aurait perfidement laissé filtrer l'opinion que la bande-dessinée serait une sous-littérature rudimentaire à bon marché pour paresseux.

Le cuistre !

Achille entend bien prouver ici que le neuvième art est le premier ...

Pour le plus grand bonheur des lecteurs d'Olivier Rameau, Le canon de la bonne humeur voit le retour des Pouyoutoufus!...

Souvenez-vous ces petits êtres malfaisants et pessimistes apparus dans la toute première aventure rêverosiennes, et devenus gentils et doux après leur tonte par l'oiseau Razibus!...

Mais, depuis le premier album de la série Olivier Rameau, les poils ont repoussés et la méchanceté est revenue. Hallucinaville assiégée ne devra son salut qu'au Canon de la bonne humeur... Encore faudra-t-il faire rire celui-ci, et ce n'est pas gagné! L'aide d'un boxeur qui se fait mettre de plus en plus KO pour séjourner plus fréquemment à Rêverose, sera primordiale.

Le beau travail de Greg et Dany, avec ce récit, est à son zénith! Significatif et emblématique d'un hebdomadaire Tintin à son meilleur.

Voilà, ça devait arriver !



A force de se considérer comme le plus érudit, le plus malin, le plus intelligent, la vedette du journal Polite, voilà Achille Talon qui grimpe un palier en se transformant en tyran.

Car quelques-zuns parmi les Zôtres ont estimé, généalogie à l’appui, qu’il était adénologiquement le plus zapte à devenir leur roi (je zozote, dézolé).

Et ça lui monte aux neurones. Terminé les libertés dans ce pays d’Europe centrale où l’on parle une langue cousine de l’allemand, où les militaires ont des casques Stahlhelm bien connus et les piliers de comptoir une chope de Weissbier à la pogne et un ventre qui empêche leur possesseur de voir ses pieds (bah c’est Talon quoi, heureusement que ça caricature).

Du coup l’émeute menace. Le renversement, la révolution… pire, la République peut-être (tut-tut, pas de gros mots).

Même Papa Talon est abazourdi du comportement de son fils à lui. Malgré une éducation sans tâche, il voit son fils métamorphosé en dictateur infâme et passe dans le complot de la résistance… des comploteurs qui font sérieusement penser à ceux de tintin dans les Cigares du Pharaon.

Pensez-donc, Achille veut même fermer les brasseries. Sacrilèges !



Mais zen fait… tout ça c’est calculé. Une stratégie de Chichille concocté avec le vieux roi. C’est que, en fait, devenir roi, ça le gonfle menu, Achille. Il veut rester dans sa maison avec son Papa et sa Maman, et même avec son voisin affreux mais utile Lefuneste.

Chichille za bon fond (j’ai fait une erreur d’orthographe là, mais c’est assumé).



Donc un très bon album et une bonne tranche.

Brave et honnête, Achille Talon ? Mmf, ça se discute.



Déjà on a de la chance : au début de l’album, il est aphone.

Mais ça ne l’empêche pas de hurler des horreurs à base de mots écrits très gros à son gentil voisin Lefuneste venu si élégamment se foutre de sa gueule.

C’est le début – la suite – d’une longue guerre entre les deux voisins qui s’envoient des gâteaux à la tête, puis des bottes. Même quand ils veulent s’entraider, ils se pourrissent la vie. Jusqu’à la rupture finale…

Bon, après ça Talon cherche un ami par voie de presse.

A la place, il retrouve un patron éditeur à qui il tente subtilement de soutirer une augmentation… Échec !

Puis un gaillard dont la bonne mine garantit la qualité d’homme de bon goût, dixit le bouquin psychologique de l’année sur « comment choisir ses amis » … Ouais, le goût est bon : Chichille finit en caleçon dans la rue.

Et bien sûr Vincent Pourcent, le commerçant qui vous vent tout à la moitié du prix d’une petite île.



Donc, brave et honnête, Achille Talon ? Sans le faire exprès alors… et pas avec Lefuneste, na !

Et quand la bise fût venue ... ou ne va pas tarder à revenir ... l'on retrouve l'homme de qualité au coin du feu !

Le cuistre !

Alors d'accord, il a un gros nez, un nez que les compagnies d'assurance elles-même n'arriveraient pas à couvrir, un de ces tarins qui provoquent un chambardement dans l'horaire des marées !

Mais pour parler de cet album, paru en 1975, ne serait-ce pas un peu court, jeune homme, de ne dire que cela et qu' Achille Talon est né sous le signe du taureau, qu'il pèse 88 kilos et qu'il tient ici la grande forme !

Car ici, enfin, il lui est rendu justice !

C'est qu'il s'agit de décorer son outrecuidance et sa fatuité.

Mais toute décoration n'est-elle pas un hochet tout tintant de vanité ?

Victoire et pétulance, ces quelques 47 planches, sous l'oeil exorbité d'enthousiasme de leurs lecteurs viennent tout droit du journal Pilote, piochées au hasard de leurs prépublications entre 1971 et 1974.

Le journal Pilote, le même qui s'est amusé longtemps à réfléchir !

Dans les pages de ce 12ème opus, on retrouve avec un certain effroi bruyant Lefuneste qui s'approche, qui est titillé par le démon de l'humour bête et se répand en ironie de mauvais aloi.

On y retrouve aussi et surtout Alambic Dieudonné Corydon Talon, le papa à son Chichille, ainsi que son inextinguible soif de bière ...

Vite, un psychiatre, un opticien, une douche !

Le roi de la science-diction n'a pas tout dit et pourtant Greg, déjà, est au sommet de son art.

Lisez cet album !

Il y a les intellectuels qui osent !

Nous autres intellectuels pourrions sacrifier nos vies à ces mirages veloutés, à ces dialogues ciselés.

Et puis, il y les joufflus bornés.

C'est la vie ...

Coup de Trafalgar, grosse avarie sur le Cormoran, bateau sur lequel navigue Bernard et ses deux acolytes : Jordan le vieil alcolo ronchon et Djinn, son tout jeune padawan.

Coup de bol, Coronado se trouve à quelques miles. Idéal pour se refaire la cerise et retaper son  ‎phalacrocoracidae en délicatesse.



J'aime à me replonger dans de vieilles séries, de temps à autre, parce que ça permet de dépoussiérer la boîte à souvenirs tout en se faisant plaisir.



Ou l'on retrouve le vilain méchant Bronzen, ennemi juré des paysans locaux qu'il vire à grand coups de pompes dans le train tout en les insultant de quelques misérables biffetons.

La révolte gronde parmi les peones. La résistance s'organise.

Il grand temps de couler un Bronzen ! Ne doutons pas un seul instant que Bernard soit dans le tableau pour faire seulement joli !



Le coup de crayon date, les couleurs sont passées mais peu me chaut car la trame, un brin manichéenne, on va pas se mentir, et sans réelle surprise histoire d'enfoncer un peu plus le clou, suffit à raviver une nostalgie béate dès lors que j'ouvrais fébrilement un nouvel album de Nanar Prince, Jugurtha, Jeremiah, Michel Vaillant, Comanche ou bien encore Thorgal, album que M'dame Pichu, bibliothécaire de son état, avait la gentillesse de mettre de côté pour le p'tit bonhomme rondouillard qui boulottait bien plus de bandes dessinées que de théorème de Pythagore pourtant vachement sexy, allez savoir pourquoi.



Fonctionne toujours  à plein!