Achille Talon, tome 7 : Les Insolences d'Achille Talon

L'insolence, comme la nostalgie, n'est plus ce ce qu'elle était !
Naguère, l'on savait en porter haut le verbe et la fleurir de bons mots.
Le quidam, parfois, ne reculait devant rien.
Achille Talon était de ceux-là, qui réjouissait le monde de sa cuistrerie moutardière.
Rendez-vous compte : il savait tout avant wikipédia, et le clamait à longueur de science-diction.
"Prodigieuse déclaration dont l'intérêt vient de ne pas m'échapper mais dont vous ne pouvez pas encore subodorer toute la valeur".
Ce sera pour dans un instant ...
En 1973, un dénommé Greg, qui sévissait par ailleurs dans "Pilote", "Tintin" et quelques autres sous-littératures à bon marché pour paresseux, Michel Greg, donc, livrait au monde ébahi le septième volume des outrecuidances du cerveau choc.
J'ai nommé le brave et honnête, l'indispensable Achille Talon.
Mais soudain ce fut le drame !
Les nerfs ont lâché.
"Abus de relaxation, excès de sieste ... classique !
Les nerfs cèdent.
Maman Talon a été inquiète pour son "chichille" à elle.
Et, pour une fois une écrasante responsabilité a incombé à Alambic Talon : avoir une idée ; lui, qui, comme toujours, aurait préféré siffler des petites bières en paix au bistrot du coin que de siffler des camions-citernes en infraction aux carrefours ...
L'album est réussi.
Il est drôle et et malicieux.
Michel Greg est au meilleur de sa forme.
"Ce n'est pourtant pas facile d'être artiste dans ce monde où même les objets sont névrosés !
Et de susciter l'hilarité de bon goût dans un esprit familial, tout en donnant une note poétique et apaisante".
Mais Greg seulement, et seulement Greg était à même, en 1973, de réaliser un album pouvant rivaliser avec "Astérix contre la T.V.A."
Le fait su, Talon s'apaise.
Et vous apprécierez, je n'en doute pas la discrétion qui m'interdit d'ajouter le moindre commentaire à une critique dont je n'ose revendiquer la rédaction.
Vous me connaissez : j'ai le triomphe facile en horreur même quand le destin insiste.
Toutefois ...
Hop !
Dégoût et découle heure ...

Insolent Talon ? Un peu moins dans ses gags que dans son tour de taille dirais-je sans vouloir le vexer.

Moui, cette fois il y a du bon et du pas digne de lui. Greg se relâche un peu.
Le gag du flic pris en flagrant délit d'ivresse, lui qui croyait prendre Papa Talon à ce jeu, constitue un démarrage en trombe mais le moteur cale vite. Car Chichille rentre en bisbille avec son éditeur et surtout son imprimeur et cherche à nous faire la leçon sur la dure vie de héros de BD. Et c'est fastidieux, car Chichille est fastidieux quand il nous donne des conférences.
Et pis tout ça, ça le fatigue et il passe son temps en burn out, maladie nerveuse et visite à son inquiétant médecin (oh, le beau cas).

Deux ou trois gags valent quand même un beau pesant de billes de compète, comme l'échange diplomate en Achille et son imprimeur ou sa bagarre contre un flacon de cachets soi-disant calmants.

La dernière fois que j'ai fait une critique d'un album d'Achile Talon, (L'indispensable Achile Talon) elle n'était pas très positive.
Aujourd'hui, je dois être dans de meilleures dispositions; Avec cet album je crois que j'ai retrouvé l'humour des planches de Greg, du vrai Talon qui me plaisait vraiment.
Les délires verbaux propres à notre héros ou à son père (Alambic) sont un peu moins longs tout en restant particulièrement savoureux et approchent le quatrième degré ( au moins) !
N'oubliez pas de lire et d'essayer de décrypter les jeux de mots des titres de chaque planche (Toujours en liaison avec l'histoire). Exemple : "D'Houblon l'épris"

Un très bon album, de quoi passer un très bon moment.
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Il y a du bon et du moins bon dans cet album d'Achille Talon. tous les gags en lien avec la difficulté de traiter avec un éditeur ou encore de remplir une page de BD sont assez moyens; Par contre, j'ai apprécié ceux en lien avec la santé. Il en fait de tonnes notre Chichille et du coup, les nerfs peuvent lâcher. On en voit quasiment pas Virgule de Guillet dans cet album (dommage) par contre les autres personnages sont bien présents comme Lefuneste ou encore la papa amateur de petites bières.