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Critiques de Horne (71)
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Le port de la lune, tome 2 : Le miroir d'eau

Les pistes des différentes enquêtes suivies par l'équipe de Maya convergent toutes vers la même adresse... Mais c'est la mort d'un SDF, connu par Maya, qui permet à cette dernière de trouver la victime emprisonnée et dont seul le lecteur (et le SDF) avait "entendu" les plaintes dans le tome précédent...

Les indices menant à une conclusion restent brouillons jusqu'au moment où Maya puisse (enfin) interroger la personne sauvée par son intervention, à l'hôpital Pellegrin, et qu'elle découvre le lourd passé psychiatrique de la victime... L'histoire se termine alors rapidement sur le Pont de pierre...



L'intrigue, quoique confuse, sait néanmoins maintenir l'intérêt, mais le lecteur doit rester concentré. Par contre, on peut regretter deux, trois maladresses dans le scénario et quelques questions restées sans réponses (concernant l'enlèvement de la victime, p.e.)

Dans le premier tome, l'accent était mis sur la surdité de Maya...Corbeyran confirme dans ce volume du diptyque son attirance pour l'univers des personnes marginalisées, et aborde, en collaboration avec la psychologue et co-auteur Bénédicte Gourdon, la "folie" et la psychiatrie.



Cependant, c'est Maya, engagée, passionnée et altruiste, qui reste le personnage principal que les dessins toujours réalistes d'Horne met avantageusement en relief...dans ce "Port de la lune", cher à Bordeaux !
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Le port de la lune, tome 1 : Rue Abbé de l'épée

On attend Maya au commissariat de la rue de l'Abbé de l'épée de Bordeaux pour le briefing quotidien. Maya est femme-flic et sourde. De son petit deux-pièces-cuisine, on l'accompagne dans sa courte promenade matinale jusqu'à son travail...le temps pour Maya d'expliquer au lecteur l'importance de l'Abbé de l'épée pour la communauté sourde au 18e siècle et l'historique de l'hôtel de police, "qui fût jusqu'en 1956, une école pour jeunes filles sourdes et muettes de la Gironde".



Entourée de ses cinq collègues masculins, Maya prend connaissance des affaires courantes : lettre anonyme avec menace, tapage nocturne avec délit de fuite...les équipes sont constitués...la journée peut commencer...



Dans ce premier tome l'intrigue n'est pas prépondérante. C'est à travers le travail d'équipe que la trame de l'histoire prend forme. L'accent est mis sur les rapports entre les flics et surtout sur le ressenti de Maya qui en tant que femme, sourde de surcroît, doit s'imposer dans ce milieu mâle et ses blagues salaces...

Parfois un peu susceptible, Maya sait réagir au quart de tour et on s'attache rapidement à cette jeune femme qui a du répondant.



Une BD d'un grand réalisme, aussi bien dans le récit (relations humaines, le quotidien des flics "ordinaires", les problèmes auxquels peut se heurter une personne sourde) que dans le cadrage et les dessins sobres et réalistes (des personnages bien sur, mais également des rues et bâtiments de Bordeaux).



Or, l'histoire se présente avant tout comme une enquête policière...le lecteur n'a pas oublié cette personne emprisonnée, au début du récit, qui se "dévoile" par des propos propres à la folie pure, sur des pages d'un noir abyssal...

Mais qui est-elle ?
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Le quatrième mur (BD)

1982. A la demande de son ami Sam, metteur en scène grec mourant, le narrateur prend le relais de son rêve : monter Antigone à Beyrouth, en plein cœur de la guerre, avec des acteurs de tous les camps. Obtenir une trêve de chacun, jouer une seule fois. Georges ne sait pas qu'il vient alors de vivre le début d'un long périple dont personne ne sortira indemne.



Monter Antigone d’Anouilh à Beyrouth en pleine guerre du Liban, en faisant jouer sur la ligne de démarcation un fils ou une fille de chaque camp : afin de tenir cette promesse pour le moins insensée, Georges part main tendue à la paix, avant que la guerre ne lui offre brutalement la sienne.



Un récit épuré qui montre parfaitement à quel point cette belle idée, de mettre le théâtre au service de la paix pour « Voler deux heures à la guerre en prélevant un cœur dans chaque camp » accouchera d'une tragédie bouleversante qui enterre les illusions de l’utopie sous les cendres de la guerre et de l'apocalypse.



Son adaptation en roman graphique par le scénariste Corbeyran et le dessinateur Horne est très réussie.



Car si la mise en images peut donner l'impression d'adoucir le propos violent et apre du roman de Chalendon, les choix graphiques ' noirs et blancs, traits de pinceaux) et narratifs de la BD mettent bien en avant le côté viscéral et toute en urgence de cette course contre la montre, convaincante aussi bien du point de vue du récit que graphiquement, avec ce roman graphique superbement mis en scène.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le quatrième mur (BD)

J'ai découvert le quatrième mur par ce roman graphique très différent de ceux que j'ai pu lire jusqu'à présent, premièrement par ses tonalités blanc et noir et puis par son sujet de guerre bien plus sombre que mes lectures habituelles.



J'ai également le livre dans ma liseuse mais je pense que le roman graphique donne une bonne ébauche de celui-ci, nous suivons ici Georges qui reprend le projet de Sam qui est très malade de monter la pièce de théâtre Antigone de Jean Anouilh à Beyrouth qui est en pleine guerre.



Le but de cette oeuvre éphémère est de rassembler le temps de la pièces des acteurs de toutes religions et toutes cultures afin de les faire jouer ensemble et d'essayer d'oublier le temps de la représentation la guerre.



On se doute de la fin du récit dès que les premières horreurs de la guerre apparaissent.
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Le quatrième mur (BD)

Le narrateur : Georges, avec son passé d'étudiant militant parisien, dans les années 70. C'est ainsi qu'il a connu Sam, passionné comme lui de théâtre. Sam est leur exemple à tous, ayant osé braver la dictature en Grèce. Georges et Sam deviennent deux amis très proches, deux frères. Un jour, Sam demande à Georges de réaliser son propre rêve : faire jouer Antigone à Beyrouth. Sa santé ne lui permet plus de monter ce projet lui-même. Le Liban est en guerre. Le but est de rassembler coûte que coûte des acteurs de différentes religions (juifs, musulmans et chrétiens), donc des ennemis qui joueraient le temps d'une trêve. Georges n'écoute que son coeur, laisse femme et enfant à Paris pour partir à Beyrouth, à ses risques et périls. Là se dévoile alors toute l'atrocité de la guerre, rendant même puériles les manifestations étudiantes.

Un texte magnifique, très émouvant. Et l'émotive que je suis a pleuré très rapidement...
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Le quatrième mur (BD)

Georges est étudiant au milieu des années 70. Militant d’extrême gauche, il est pétri de rêves, de convictions et d’espoirs. Sa rencontre avec Sam, juif grec fuyant la dictature de son pays, lui ouvre les yeux sur une réalité qu’il ne pouvait soupçonner. Sam le fou de théâtre n’aura pas été en mesure de mener à bien son grand projet. Frappé de plein fouet par un cancer, il ne pourra mettre en scène l’Antigone d’Anouilh dans un Liban en guerre. Tout était pourtant prêt pour « réunir des ennemis » et leur offrir une parenthèse enchantée au cœur d’un champ de bataille. Dans son casting, Antigone était palestinienne et sunnite, Hémon son fiancé, druze, Créon, le père d’Hémon, maronite. Les gardes devaient être joués par trois chiites, la nourrice par une chaldéenne et Ismène par une catholique arménienne. Sur son lit de mort, Sam demande à Georges de se rendre sur place pour monter la pièce. Ce dernier accepte sans savoir ce qui l’attend vraiment. Mais une fois arrivée à Beyrouth, il comprend vite qu’il ne sortira pas indemne d’une telle aventure…



« Voler deux heures à la guerre en prélevant un cœur dans chaque camp ». L’idée est belle mais sa réalisation vouée à l’échec dans le Liban de 1982, le Liban du massacre de Sabra et Chatila. Je n’ai pas lu le roman, néanmoins il se dégage de cet album une intensité dramatique que j’imagine encore plus forte dans le texte d’origine. Chalandon touche à l’intime et à l’universel, il mélange avec brio la petite et le grande Histoire en soulignant l’impossible mise en œuvre d’une trêve poétique face à l’absurdité, la violence et la folie des hommes.



Les choix graphiques d’Horne sont au diapason du récit. Son trait aiguisé comme une lame et proche du crayonné traduit l’urgence, la tension, la souffrance, l’ambiance pesante. Le gris délavé met en lumière un Liban en ruine et ses décombres fumantes sous un ciel bas et triste.



Une tragédie bouleversante, belle et désespérée, qui enterre les illusions de l’utopie sous les cendres du chaos. Je n’ai plus qu’une envie maintenant, me jeter au plus vite sur le roman et le dévorer d’une traite !




Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Lennon (BD)

Quel plaisir que ce retour en arrière afin de passer du temps avec les Beatles. Biographie de John Lennon de son enfance à son assassinat, en passant par les relations difficiles avec ses parents. Serait-ce que, seuls les blessures de l’enfance, fassent un grand artiste ? Puis, nous côtoyons plein d’artistes célèbres de l’époque. La vie chaotique de l’artiste n’est pas toujours à son avantage. Ecriture fluide agréable à lire, bien documentée, rien d’original.
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Le quatrième mur (BD)

Une adaptation très réussie du roman de Sorj Chalandon.

Côté histoire, Georges prend le relais de son ami Sam, qui rêve de mettre en scène Antigone de Anouilh. Ce que cette représentation a de hors norme ? Elle doit être joué à Beyrouth dans les années 80, en pleine guerre, avec des actrices et acteurs venant de tous les camps. L'idée est de voler 2h à la guerre, d'offrir une pause, un moment de paix dans un même but artistique.

L'adaptation de Corbeyran est fidèle, et retient l'essence du texte. Les principaux enjeux sont clairs et parfaitement mis en lumière. Les dessins de Horne sont du même acabit : sobres, expressifs, fidèles. Le tout en fait un roman graphique qu'on ne lâche pas. On sait que le drame est là, mais on y croit, on espère.

J'ai beaucoup aimé le procédé de faire intervenir le chœur en ouverture et en fermeture de l’œuvre. Une petite mise en abyme du théâtre, une mise en scène du texte, qui le rend d'autant plus vivant.
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Lennon (BD)

Le romancier David Foenkinos a écrit le texte original de cette bande dessinée dont le scénario est signé Corbeyran. Cette biographie de John Lennon, le leader des Beatles, le groupe de rock anglais le plus connu du monde, est abordé de façon originale puisque nous le retrouvons sur un divan pour 18 séances chez sa psy. Et franchement il y a de quoi faire!

Il nous montre à quel point son enfance a été perturbée. Avec des parents trop immatures semble-t-il, pour l'élever, il a quand même la chance d'avoir une tante et un oncle qui se sont occupés de lui. Il passe son adolescence à s'ennuyer et attendre sa mère. C'est peut-être pour cela qu'il a fait de si belles chansons mais en tout cas cela ne l'a pas rendu heureux. Toute sa vie a été agitée par un sentiment de solitude exacerbé par la drogue et l'alcool.

C'est sa rencontre avec Paul McCartney et la fusion de leurs univers musicaux qui va être la clé de leur succès mondial. Leur manager, Brian Epstein, et leur producteur, George Martin, y sont aussi pour quelques choses.

Quant à ses rapports avec les femmes, c'est assez terrifiant. Il abandonne sa première femme Cynthia et son fils Julian en reproduisant ce que son père a fait. Pour autant, on comprend mieux sa relation avec Yoko Ono car c'est dans la création qu'ils se retrouvent et qu'ils peuvent partager le quotidien de cet amour fusionnel. Autant il est resté distant de son premier fils Julian autant il s'est beaucoup occupé du second Sean qu'il n'a malheureusement pas eu le temps d'élever puisqu'il a été assassiné quand il avait 5 ans.

On assiste donc au déroulé de la vie intime de John Lennon, ponctuée par la sortie de ses disques et l'écriture des morceaux les plus connus (bien qu'ils le soient quasiment tous) ainsi que des tournées les plus marquantes.

J'ai beaucoup aimé les dessins en noir et blanc de Horne qui utilise la répétition à bon escient. Par exemple, quand les groupies se trouvent dans son lit c'est toujours la même image, comme la même histoire de sexe qui revient très souvent et qui ne se distingue pas des autres.

Ce qui est certain c'est que la célébrité est plus souvent associée au désespoir qu'au bonheur. Et pourtant, John Lennon a rendu beaucoup de gens heureux grâce à ses superbes chansons et son génie musical.





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Le quatrième mur (BD)

Un peu déçue car j'espérais revivre la grande émotion éprouvée lors de la lecture du livre (surtout en ce moment de conflit Israël/Palestine) qui se passe à la frontière du Liban et de la Palestine) Ce n'est pas le cas pourtant cet album est très beau. Le choix du noir/gris/blanc me paraît pertinent.

Tout de même, je me suis aperçue que j'avais oublié le premier chapitre qui se passe à Paris or les propos de Sam doivent être rappelés...



A lire avant ou après le livre, mais à lire et méditer en ce moment.
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Le quatrième mur (BD)

Bouleversant ! Je n'ai pas d'autre mot.

Je découvre Sorj Chalandon, et cette histoire bouleversante (je sais je me répète). le récit est tellement ancré dans l'histoire, dans des épisodes de guerre et de révolte réels, que je n'ai eu de cesse de me dire que tout était vrai, que le héros Georges était Sorj lui-même, et que j'ai eu besoin de vérifier à la fin de ma lecture.

Je n'ai rien à rajouter par rapport au résumé éditeur. le récit est celui d'une idée et d'une ambition totalement folle, irréaliste, et en cela sublime. le scenario ne nous ménage pas, il enchaine les moments de tension, de drame, de violence, issus des expériences personnelles et professionnelles de l'auteur.

Le dessin à l'encre en noir et blanc est suffisamment fin et détaillé, très expressif, totalement maitrisé.

Un coup de coeur, que je vous invite à découvrir.



Je lis ce roman graphique dans le cadre d'une masse critique, pour laquelle je remercie Babelio et les éditions Marabout. Je m'attendais donc à une nouveauté, or je constate qu'il s'agit d'une réédition d'un ouvrage paru en 2016 avec un changement de couverture, bien choisie car elle a plus d'impact. Cela aurait été l'occasion de corriger les coquilles du texte, dommage.

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Lennon (BD)

Tout est une question d'angle et de point de vue. Connaître la vie de John Lennon sous l'angle de ses séances de psychothérapie était pour le moins original. L'angle personnel plutôt que personnage public. L'angle de la confession plutôt que de l'exhibition. L'angle humain plutôt que celui d'un dieu. Un humain avec des failles, des doutes et des regrets. Un humain moins beau et charismatique que l'image que l'on en a d'habitude. Un être exceptionnel certes mais néanmoins et toujours humain.
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Tête de vache

Retracer la vie d’Alvar Nuñez Cabeza de Vaca est une excellente idée. L’histoire commence en juin 1527, Cabeza de Vaca est alors le second d’une expédition commandée par le peu sympathique Panfilo de Narvaez. Le but est de trouver la Fontaine de Jouvence et plus pragmatiquement L’Or et les richesses à se partager avec le roi d’Espagne, dans la zone caribéenne. Mais l’expédition va tourner au fiasco ; Tempête, naufrage, puis rencontre avec des indiens peu enclins à collaborer ... les tentatives de retrouver des contrées plus chrétiennes échouent les unes après les autres, les compagnons meurent de faims, de maladies ou massacrés par les indiens. Ce cauchemar durera plusieurs années, qui verront le héros aller toujours plus vers l’Ouest (aujourd’hui le Texas), rencontrer des tribus de plus en plus pauvres qui le prendront pour un fou ou un guérisseur, ce qui, sans doute, le sauvera. Il sera retrouvé par les espagnols (avec trois autres survivants) nu et squelettique, au centre du Mexique actuel. Cette histoire a été racontée par Cabeza de Vaca lui-même dans un texte datant de 1542 à l’attention de Charles Quint sous le titre de La Relación (La Relation de voyage), plus tard appelé Naufragios (Naufrages) (Source Wikipédia). Ce qui est un peu dommage avec cette version BD, c’est justement le manque d’informations historiques, d’ailleurs, j’ai pensé au début que c’était une pure fiction. Un feuillet didactique n’aurait pas été superflu, et aurait validé une édition qui semble de fait un peu bâclée. A mon sens, le côté épique de l’aventure, surtout au début, n’est pas très bien représenté non plus. Sinon le traitement noir et blanc est plutôt judicieux, le dessin est correct, et même certaines vignettes sont particulièrement réussies par leur expressionisme. 3*. Allez, salut.
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Lennon (BD)

J'ai beaucoup aimé cette biographie de John Lennon qui part de sa naissance à son terrible assassinat le 8 décembre 1980. Il faut dire que la bd n'avait pas encore fait sa biographie alors qu'on avait eu droit à celle du producteur des Beatles à savoir Brian Epstein, du 5ème membre Stuart Sutcliffe ou Pete Best ou même du groupe dans son ensemble.



En l'occurrence, nous avons une véritable psychanalyse du personnage et cela valait le coup. Au début, j'ai trouvé cela très prétentieux puis petit à petit, j'ai fini par comprendre où les auteurs voulaient en venir. En réalité, c'est le lecteur qui est dans la position du psychanalyste ce qui nous confère une certaine proximité !



Nous découvrons une histoire qui n'est pas aussi lisse qu'on aurait pu l'imaginer. J'ai toujours considéré les Beatles comme les enfants sages du rock au contraire des Rolling Stones. J'étais loin de m'imaginer toute cette débauche, toute cette violence qui allait jusqu'au délit corporel sans compter sur la drogue. Bref, j'ai aimé la sincérité du propos qui confère à cette oeuvre un caractère unique qui va au-delà d'une simple biographie.



Au final, la lecture de ces 150 pages a été très fluide avec un excellent dessin de Horne. Cela plaira certainement aux fans des Beatles mais pas que, pour peu qu'on soit réceptif au message pacifiste de l'auteur d'Imagine. Lennon fut quand même une des plus grandes légendes du rock et plus célèbre que le Christ !
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Le Maître de jeu, tome 5 : Ennemi

Dans la lignée des précédents, l'histoire se poursuit de plus belle, les véritables intentions de certains personnages se font jour, les révélations se découvrent, des relations se nouent, le passé resurgit et la finalité approche....
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Le saigneur de Tiffauges

Le scénario est signé par Corbeyran qui s’érige ici en maître de l’épouvante façon Stephen King dans le genre la tempête du siècle. L’histoire est assez sordide car il s’agit de traiter le cas d’un meurtrier d’enfant qui les découpe. En tant que parent, on est particulièrement attentif à ce genre de sujet. Il reprend pourtant une célébrité locale en Vendée à savoir barbe Bleue, le premier serial-killer d’enfant de l’histoire répertorié. Je n’ai pas du tout apprécié la fin de ce one-shot. A quoi bon lire une œuvre pour ne pas voir se satisfaire un sentiment de justice. Où l’auteur voulait-il nous emmener ?



Le graphisme est vraiment épouvantable. C’est un dessin qui est franchement limite. Je ne l’apprécie pas. Je n’aurais sans doute pas dû enchainer avec la lecture du dernier Blacksad. C’est clair qu’il y a tout un monde et aucune comparaison possible ! Voyez-vous, j’ai pas envie de faire dans la complaisance et faire bonne figure. C’est laid, inexpressif et figé.



Cela se laisse lire avec un enchainement parfait et cela nous tient bien en haleine jusqu’à la fin. Ce n’est pas ce qui cloche. J’aurais pu mettre un 3 étoiles si seulement il y avait eu un peu d’espoir. Beaucoup trop noir pour me plaire...
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Le port de la lune, tome 1 : Rue Abbé de l'épée

Ce diptyque était assez intéressant à lire. En effet, le personnage principal est une jeune et belle fliquette qui a la particularité d'être sourde mais pas muette. Elle forme une équipe dont chaque membre jouera un rôle dans l'enquête.



Le ressort sera celui de la maladie psychologique. Le cadre n'est pour une fois pas la capitale parisienne mais Bordeaux. Mise à part ces petits éléments, les ressorts de l'histoire sont assez conventionnels et donc sans grande surprise.



Il y aura assez peu d'action mais une enquête aux multiples ressorts en partant d'un simple tapage nocturne. J'ai bien aimé le trait assez réaliste avec des décors d'un Bordeaux magnifique.



Une histoire policière sympa grâce à son héroïne. Pour le reste, point d'originalité.
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Le quatrième mur (BD)

C'est une histoire bien triste que voilà. Il est vrai que le sujet traite de la guerre au Liban et du massacre de Chatila. Au milieu de la guerre, il est encore des hommes qui veulent fraterniser en jouant la pièce de théâtre Antigone au milieu des décombres de Beyrouth et en prenant des acteurs issus de chaque camp adverse. Louable idée mais la mise en pratique va se confronter à la dure réalité de la brutalité de la guerre.



Les personnages sont plus vrais que nature. J'aime cela car cela fait authentique et cela ne va pas dans la facilité des sentiments. Cela donne également plus de puissance à l'oeuvre.



Je ne voulais pas au départ conseiller l'achat car c'est une lecture qui peut plomber l'ambiance. Mais bon, cela ne veut pas dire que d'autres lecteurs pourront sans doute passer ce cap pour comprendre et y voir plus clair sur ce que représente ce quatrième mur.
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Le quatrième mur (BD)

Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre. Cette bande dessinée est l'adaptation du roman du même nom de Sorj Chalandon : Le quatrième mur (2013), prix Goncourt des Lycéens 2013 et choix des Libraires 2015. Il a été adapté en bande dessinée par Éric Corbeyran (scénario) et Horne Perreard (dessins). il s'agit d'une bande dessinée en noir & blanc, avec des nuances de gris.



Dans l'introduction de 2 pages, un homme en costume se tient sur une scène et présente Antigone, avec les mots de Jean Anouilh. Chapitre 1 - Georges participe à une manifestation en faveur de la Palestine, dans les rues de Paris, en avril 1974. À côté de lui marche Samuel Akounis, un pacifiste juif grec de Salonique. Sam demande à Georges de ne pas clamer haut et fort n'importe quel slogan. Georges a rencontré Sam la première fois, alors que ce dernier donnait une conférence à la Fac de Jussieu, sur l'opposition à la dictature des colonels dans son pays (1967-1974). Il raconte, entre autres, comment une représentation d'Ubu Roi (d'Alfed Jarry, 1896) a provoqué son emprisonnement arbitraire, parce qu'il en était le metteur en scène.



Le groupe gauchiste auquel appartient Georges perd de sa vigueur et il se retrouve un peu désorienté. Par contre il continue à fréquenter Sam. Ce dernier lui parle de la pièce Antigone, écrite par Jean Anouilh en 1944 : Antigone. Il lui parle de la petite maigre, de ses parents juifs, de la notion de quatrième mur (ce mur virtuel qui sépare les acteurs des spectateurs au théâtre), de Joseph Boczov. Il lui apprend le sens des mots et à faire la différence entre une dictature et la démocratie qui existe en France. Georges se marie avec Aurore, et ils ont une fille qu'ils appellent Louise. Samuel Akounis tombe malade, et il parle du projet qu'il a initié, à Georges : faire jouer Antigone à proximité de la ligne verte (frontière de 1967), dans la zone frontalière du Liban et de la Palestine.



Si le lecteur n'a jamais entendu parler du livre original de Sorj Chalandon, il ne se rendra pas forcément compte qu'il s'agit d'une adaptation. Cela veut dire qu'Éric Corbeyran a bien fait son travail, en sachant transcrire les spécificités de l'écriture d'un roman, avec les particularités narratives d'une bande dessinée. Le pari était risqué parce que l'intrigue ne repose pas sur des aventures ou sur des rebondissements étonnants, mais souvent sur des échanges de points de vue au cours de discussions. Or les dialogues ne sont pas souvent des séquences présentant un grand intérêt visuel. Afin de conserver une narration fluide, le scénariste a choisi de mettre en scène les passages avec des déplacements, ou des actions particulières (par exemple une manifestation), et d'insérer les réflexions de Georges sous forme de cellule de texte.



Éric Corbeyran et Horne Perreard avaient déjà travaillé ensemble sur une adaptation d'un roman de Frantz Kafka : La métamorphose (2009). Ce dessinateur réalise donc des dessins en noir & blanc qu'il habille avec nuances de gris, comme appliquées à l'aquarelle. Par cette méthode, il peut donner l'impression de textures sur les murs ou d'autres éléments de décor, évitant un effet trop lisse ou trop nu. Il rend aussi ainsi compte des ombres portées par les sources de lumière. Cela donne l'impression de pages assez denses d'un point de vue graphique. En y regardant de plus près, le lecteur peut avoir l'impression que les traits encrés s'apparentent à des esquisses, L'artiste s'attachant plus à capturer l'impression générale du moment pour en conserver la spontanéité, qu'à se montrer le plus précis possible, ou le plus descriptif possible. Ce choix graphique donne une forme d'allant à la narration visuelle, évitant une forme trop pesante. De temps à autre, Horne passe plus de temps pour une vue plus éloignée comme celle d'une foule lors d'une manifestation, ou la vue d'ensemble de l'amphithéâtre de Jussieu, ou encore une vue globale d'un quartier de Paris.



Au fil des pages, le lecteur peut se projeter dans chaque environnement qu'il s'agisse du petit appartement de Georges, de la chambre d'hôpital de Sam, ou des différents lieux au Liban et en Palestine. Les dessins ne constituent pas un reportage journalistique sur l'état du Liban, encore moins une balade touristique. Cela n'empêche pas le lecteur de pouvoir observer l'ampleur des dégâts occasionnés par la guerre, ou d'être sous le charme des paysages intacts en dehors des villes. Cette approche graphique conserve également la spontanéité des personnages. Horne leur donne des silhouettes toutes un peu similaires, à savoir fines. Le lecteur constate qu'il sait les représenter dans des postures de tous les jours, effectuant des gestes normaux. Il utilise régulièrement des plans taille pour les discussions ce qui permet de faire apparaître une bonne partie de la posture des interlocuteurs. Le lecteur observe que les visages comportent souvent 2 gros traits pour les sourcils, et un point pour chaque œil. En outre, les visages sont parfois un peu plus gros que ne le voudrait l'exactitude des proportions anatomiques. Cela permet de mieux faire passer les émotions sur les visages en les rendant plus importants et plus expressifs. Ainsi le lecteur perçoit mieux l'état d'esprit de l'interlocuteur.



Horne se montre tout aussi expressif dans les scènes sortant de la banalité du quotidien. Il sait montrer la ferveur d'une foule en train de manifester, la douleur d'un corps torturé, la faiblesse d'un malade alité, la tension de Georges quand son guide lui confie un pistolet, la tension des acteurs quand Georges les rencontre pour la première fois. Par le biais des cases, le lecteur peut observer la précarité et le dénuement dans certains quartiers de Beyrouth. Le lecteur se laisse donc facilement emporter dans l'histoire par les dessins simples en apparence, mais remplissant leur fonction avec un vrai savoir-faire. Il apprécie de lire une vraie bande dessinée, et pas une transposition réalisée à la va-vite en recopiant des gros pavés de texte du roman, avec des images trop figées. Éric Corbeyran est un scénariste de bandes dessinées prolifique qui maîtrise son mode d'expression, auteur de séries comme Le régulateur avec Éric et Marc Moreno, Châteaux Bordeaux avec Espé, Le chant des Stryges avec Richard Mérineau & Merlet. Ici il s'efface derrière le roman originel de Sorj Chalandon.



Le lecteur est amené à suivre un jeune homme d'une bonne vingtaine d'années, pendant plusieurs années, uniquement au travers de ce projet de représentation d'Antigone, au Liban. Dans le cadre contraint de la pagination de cette bande dessinée, Corbeyran ne peut pas expliciter toutes les références historiques, culturelles, religieuses et politiques. Il vaut mieux que le lecteur ait une vague idée de ce qu'est un druze ou un maronite, ou qu'il fasse preuve du courage nécessaire pour aller consulter une encyclopédie en ligne ou papier. Sinon, il éprouvera quelques difficultés à saisir les antagonismes ethniques et culturels que doit surmonter Georges pour tenir faire aboutir le projet initié par Sam. Par contre, le scénariste consacre du temps pour expliquer l'argument de la pièce Antigone de Jean Anouilh, rappeler le contexte de son écriture, et faire ressortir les rapports de force qui existent entre les personnages. De ce fait, même si le lecteur ne s'intéresse pas à la situation du Liban et de la Palestine au début des années 1980, il peut trouver son intérêt dans les tensions sous-jacentes qui font obstacle au projet.



Sorj Chalandon fut un journaliste pendant plus de 30 ans pour Libération (de 1973 à 2007) puis pour le Canard Enchaîné. À ce titre il a reçu le prix Albert Londres en 1988. Il est un écrivain auteur de plusieurs romans la plupart primés, Retour à Killybegs ayant reçu le Grand prix du roman de l'Académie Française, en 2011. Le lecteur suit les dernières étapes de l'organisation de cette représentation d'Antigone, en accompagnant Georges dans ses démarches. Il constate rapidement que chaque personnage a une histoire personnelle qui influe fortement sur ses décisions. L'auteur rend compte de la complexité de la situation, de l'engagement de Samuel Akounis et de son regard sur la vie. Il évoque le passé de ses parents, sous-entendant que leur histoire personnelle a exercé une forte incidence sur celle de leur fils. Ce passage et très rapide dans la bande dessinée, il est peut-être plus étayé dans le roman.



Éric Corbeyran a bien su conserver la dimension littéraire du roman, et les questions qui se posent au fur et à mesure de l'avancée du projet de Sam. Il n'y a pas que les difficultés de faire travailler ensemble des individus dont les peuples s’entre-déchirent depuis des décennies. Le projet en lui-même soulève des questions quant à la motivation de Georges, quant à son engagement, quant à l'importance qu'il lui donne par rapport à celle accordée à sa femme et sa fille. En outre, Georges lui-même n'est pas un individu neutre, c'est un blanc, européen, avec une culture catholique, même s'il ne pratique pas cette religion. Il intervient au Liban pour faire aboutir un projet qui n'est pas le sien, pour apporter un moment de paix dans cette région du monde, comme si les communautés locales en étaient incapables par leurs propres moyens. Enfin, l'intrigue d'Antigone entre en résonance de bien des manières avec les personnes d'origine diverse qui doivent l'interpréter. Sorj Chalandon n'utilise pas la pièce de Jean Anouilh comme un vague prétexte culturel plaqué artificiellement. Il en mêle le thème à celui de son récit, pour une mise en abîme intelligente, pertinente et pénétrante. Le lecteur peut également voir une forme de mise en abîme entre Georges et Sam, et l'auteur lui-même dans la mesure où les deux premiers sont des metteurs en scène, fonction que remplit également l'écrivain.



Il est vraisemblable que cette bande dessinée n'apporte pas grand-chose à quelqu'un ayant déjà lu le roman. Pour un autre type de lecteur, il s'agit d'une vraie bande dessinée ambitieuse. Le lecteur peut facilement ressentir de l'empathie pour Georges, projeté dans une situation qu'il n'a pas souhaitée, même s'il dispose d'une personnalité et d'une histoire qui le rendent unique. Il apprécie l'intrigue au premier degré en se demandant ce qu'il adviendra du projet de représentation d'Antigone. Il observe ces individus normaux faire de leur mieux, essayer de s'adapter aux circonstances. Il ressent l'écho de l'intention de Jean Anouilh au travers de sa pièce et la nature universelle de ce thème, s'adressant directement au lecteur, en brisant le quatrième mur de manière métaphorique, plutôt que formelle.
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Lennon (BD)

Un très bel album qui rend hommage au personnage sans le mettre sur un piédestal.
Lien : http://www.bdencre.com/2016/..
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