- Il suffit d'une personne pour faire de n'importe qui une princesse, continua Chun-Hee. Mais le plus important, c'est de voir le prince ou la princesse qui est en soi. Moi, je n'ai aucun doute la dessus. C'est ce genre de princesse que je suis.
Je n'avais pas une seconde à perdre, je devais me faire des amis. Mon année scolaire toute entière dépendait de ces premiers jours. je ne voulais plus être seule. j'en avais assez de rester à l'écart, dans mon coin, à regarder avec envie les autres rires, bavarder, et jouer ensemble dans la cour. [...] Je devais donc prendre mon courage à deux mains et faire les premiers pas en direction de mes camarades. C'était le moment ou jamais.
Quel chahut dans la salle de classe, le jour de la rentrée ! Éclats de rire, retrouvailles bruyantes, discussions animées, bousculades... Qu'avaient-ils donc à se raconter de si intéressant et de si drôle pour être excités à ce point ?
- Les princesses ne vivent pas forcément dans de grands palais. Elles ne portent pas toujours de belles robes et ne mangent pas des plats raffinés à chaque repas. Mais tout le monde a besoin d'une princesse. Y compris mon père. Il a besoin de quelqu'un qu'il puisse appeler "ma princesse".
Au même instant, de l'autre côté de la petite porte, le père de la princesse se mit à tousser.
- Il suffit d'une personne pour faire de n'importe qui une princesse, continua Chun-hee. Mais le plus important, c'est de voir le prince ou la princesse qui est en soi.
Deux fillettes en robe blanche, une couronne étincelante sur la tête, souriaient de toutes leurs dents devant l'objectif. On aurait dit deux princesses dans leur royaume.
Les rayons du soleil qui entraient par la fenêtre les auréolaient d'un éclat mystérieux et baignaient la chambre d'une lumière dorée comme je n'en avais jamais vu ailleurs.