Mais Kirikoustra n’est point Zarathoustra et ne pourrait survivre seul, il a besoin du monde tout comme le monde semble avoir besoin de lui.
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On finit tous par se perdre, pensait-il, plus ou moins vite, partiellement ou totalement, consciemment ou pas, mais tout le monde se perd. Certains disent prendre quelque temps pour se retrouver, mais illusoire que cela car seules les choses égarées se retrouvent.
Mais de ce qui est perdu, de ce qui est perdu seul restera ce qu’on aura retrouvé au final.
Altéré par le temps, il ne pourra être ce qu’il a été, pire encore, se voudra vouloir être ce qu’il fut. Et il n’y a pas plus affligeant que celui qui se force à être. La force réside dans l’avancée de l’être et non dans la résistance à ne plus être.
Le génie de Kirikoustra se sait souffrir de divers maux mais refuse ce mal-ci. Je vais donc écrire pour ne jamais essayer d’être ce que Kirikoustra a été, et me voilà devenir Kirikoustra !
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Ainsi pensait Kirikoustra, lui qui n’a jamais éprouvé de fierté à être ce qu’il est mais toute sa fierté résidait dans le fait de devenir Kirikoustra !
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-Que de temps tu auras mis jeune Kirikoustra! -Mais regardez, le voici sur le chemin...
-Sachons donc l'accueillir comme il se doit.
-Non! point de hâte à avoir mes amis, son périple
ne fait que commencer, n’est-il pas un membre du clan des Oustra ?!
-Oh Sages que vous êtes, souvenez-vous de Zarath qui bien avant lui fut éprouvé.
-Qu’il se lève donc alors cet Oustra parmi les Oustra, nous l’attendrons !
De mémoire de congénères ailés, vous n'avez jamais dérogé à ce principe concernant vos richesses : "Que les trésors de ce monde soient la propriété du plus grand nombre, mais que la jouissance reste acquise à une infime poignée d'entre vous". Voilà ce qui a été dit à travers les âges, des rois les plus anciens aux gouvernements les plus récents, aucune exception à cela !
Franchement, la bêtise humaine semble être sans fin, nous savons bien faire preuve d'ingéniosité sans bornes quand il faut faire étalage de notre égoïsme.
Face aux injures, au rejet et au mépris des différences issues de l'inné, il nous faut non pas être fiers de ces caractéristiques "naturelles" dont au fond on n'est pour rien, mais plutôt assumer sa différence et ne point en avoir honte.
Mettons la fierté là où elle se doit d'être, c'est à dire dans la réalisation !
Ce sont les Esprits Premiers qui l'ont fait fuir, eux à l'esprit ouvert ! Qui tous ouverts qu'ils sont, enferment les autres dans leurs préjugés. N'acceptent que ce qu'ils conçoivent de liberté au mépris de ce qui leur est étranger.
Ceux qui songeaient simplement à la vie prenaient le risque d'oublier la leur.
Oui triste société moderne où les valeurs, non pas d’antan, mais les plus élémentaires, n’ont su perdurer. Remplacées par des « besoins » individualistes poussés à leur paroxysme.
La philosophie s’est perdue quand elle n’a plus été vécue. La considérant comme une matière, vous l’enseignez de la plus mauvaise des manières. Des philos off, page 21