Citations de Laura D. (45)
(...) mon père avait pris soin d'immortaliser notre famille parfaite en nous invitant à poser devant un appareil photos programmé pour ne fixer que nos sourires, en oubliant le vide qui nous enveloppait telle une camisole hermétique aux émotions.
La douleur physique n’est pas grave, et elle prouve qu’on est en vie
La douleur physique n’est pas grave. C’est lorsqu’on ne sent plus rien qu’il faut s’inquiéter
Il n’est jamais vain de vouloir perfectionner ce que l’on sait déjà . Il faut juste savoir détecter le moment où cela prend des allures de Graal .
- Sais-tu que dans certaines civilisations, un appareil photos est considéré comme un objet diabolique qui vole les âmes ?
- Heureusement que nous ne vivons pas chez les Cheyennes au dix-neuvième siècle.
Tout cela n’était qu’un cercle vicieux. Des trafiquants tels que Big Dog inondaient les rues de ce genre d’armes, et la Police, armée du même modèle, les traquait. En résumé, le monde avait besoin d’armes, parce que le paradoxe, c’était qu’elles devaient exister pour nous protéger contre ceux qui s’en servaient.
Avec ce récit, Laura D. rompt radicalement avec la romance, thème principal de la plupart de ses autres livres. Ici, les sentiments mis en avant sont ceux d’un jeune homme dont le père, atteint d’un cancer très agressif, n’a plus que quelques mois à vivre. Et la dégradation est très rapide. A partir de ce moment, comment faire face ?
Ce livre m’a profondément touchée : le désarroi de Nicolas et de sa mère (mais nous suivons l’histoire à travers les yeux du premier) est très réaliste, très crédible. Car il est extrêmement difficile de tenir bon quand le père qu’on aimait et admirait régresse par à coups, se fragilise, entre pertes de mémoire et éclairs de lucidité. Le stratagème trouvé par Nicolas pour apaiser ses dernières semaines de vie est touchant, réinventant au fil des jours des existences riches et intenses que son père aurait pu vivre. Jusqu’à la dernière, la plus belle, celle d’un homme qui aura su transmettre avec humanisme de belles valeurs.
Une belle plume pour une histoire émouvante, qui ne tombe pas dans le pathos pour autant ; un beau récit qui, en dépit de la dureté du sujet, est porteur d’un bel espoir.
Lorsque le corps encaisse et ne se défend pas, c’est que la volonté est partie, et l’espoir de survivre aussi
Elle sent une onde se répandre doucement dans son corps, provoquant des spasmes dans ses muscles, puis à l’intérieur d’elle, comme si ses organes se contractaient en cadence dans une danse macabre. Elle n’a pas vraiment peur de mourir, mais elle a toujours eu peur de souffrir alors elle est plutôt surprise de ne rien ressentir de tel tandis qu’elle se vide de son sang. Peut-être que c’est la main de Jake dans la sienne qui la réconforte. Peut-être que c’est sa présence qui lui ôte la peur. Comme si mourir n’était pas si grave tant qu’elle était avec lui.
Les hommes sont plus directs. Ils se jaugent, se battent. Le plus fort gagne. Basta. Les femmes sont beaucoup plus tordues. Elles se jaugent, se jaugent encore, se jaugent toujours. Elles font durer le plaisir. Et c’est quand on s’y attend le moins qu’elles attaquent.
Rayer la vie de quelqu’un pour le bien de l’Humanité n’est pas sans conséquence pour l’être humain que je suis. Mais c’est parfois nécessaire. Alors, non, je ne rêve pas d’aller pêcher comme si de rien n’était parce que je sais que c’est tout simplement impossible. Le jour viendra où je devrai rendre des comptes.
Quand on est seul responsable de soi-même on survit parce que c’est comme ça. Quand on se sent responsable de quelqu’un d’autre, on prend des risques qui n’ont pas lieu d’être. On est distrait. On est vulnérable. On détourne ses pensées des objectifs qui doivent primer avant tout, avant sa propre vie. C’est humain, sauf qu’un agent est un agent avant d’être un humain.
Comme à chaque fois qu’ils font l’amour, il est tiraillé par un sentiment d’urgence qui lui fait peur autant qu’il l’anime. Son amour pour Léa, c’est comme une balle dans le cœur. S’il la laisse il en mourra peut-être. S’il la retire il n’a aucune chance de s’en tirer.
Se doucher, s’habiller, remettre de l’ordre dans ses cheveux et un peu de couleurs à son visage, parfois les gestes les plus courants sont une vraie torture pour elle, comme s’il lui manquait le carburant nécessaire à son organisme. Tout sera bientôt terminé et nous pourrons reprendre une vie normale, se dit-elle en regardant son reflet dans le miroir. Elle penche la tête, comme un enfant qui verrait son image pour la première fois.
Chacun son truc. La vie a l’air de vous être plutôt favorable pour le moment, mais la chance tourne parfois.
Je crois qu’une personne qui travaille mérite du respect, qu’importe le travail qu’elle fait. On n’a pas tous la chance d’être né avec une cuillère en argent dans la bouche, alors quand ce n’est pas le cas, il faut bosser, et ça, ça mérite qu’on nous parle correctement, oui.
Les victimes culpabilisent, trouvent toujours une raison à leur maladresse et une bonne excuse à leur tortionnaire. Les ecchymoses qui entourent le poignet de Cloé ne collent pas avec une bousculade au football américain. Il le sait, mais elle le sait aussi. Inconsciemment ou non, les femmes battues ne cherchent même pas à être crédibles et il ne saurait dire si c’est lâche ou juste triste.
Il déteste la nature humaine et ses déviances, et s’il y a une catégorie d’hommes qu’il exècre particulièrement, ce sont ceux qui violentent leur femme, presque toujours par plaisir ou par désir de pouvoir.
Mon père ne s’est jamais contenté de la signification basique du terme « élever » qui veut dire « éduquer » , et n’a jamais oublié que cela voulait aussi dire « porter plus haut » .
La question n'est pas de savoir où tu es, Nathan, mais plutôt qui tu es. Lorsque tu le sauras, tu pourras être où bon te semble, ça n'aura plus d'importance puisque tu auras ta place partout où tu iras.