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Souvenirs d'un matelot

J'ai la " maladie de mon bateau "; les marins connaissent bien cette fièvre de mélancolie, qui tire la peau sur les os et donne aux regards des expressions égarées; cette indifférence, cette nonchalance morbide qui engourdit les membres.C'est que l'homme jeune s'use à vivre plusieurs années dans la même coque d'acier, c'est que son esprit actif, sa gaieté d'adolescent s'émousse au contact de cette régularité glaciale.
C'est une vie de cloître sans raison et sans foi.

Georges Hugo, " Souvenirs d'un matelot ", 1895
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L'article de Sem prend tout son intérêt lorsqu'il rapporte ce dialogue où Georges Hugo évoque sa technique:

" Comment diable avez-vous pu dessiner cela?" -" Mais,mon cher, comme quand vous croquiez les gens sur les planches d'Auteuil.Tenez, ces dessins- là, je les ai faits à l'attaque de la ferme de Navarin.Je suivais comme officier de liaison la dernière vague.J'avais un bout de papier dans le creux de la main et un bout de crayon.Je courais courbé en deux, ras de terre, et, après chaque bond en avant , je m'arrêtais un instant accroupi dans un trou d'obus et, de là, d'une main un peu tremblante , je l'avoue,et, en serrant les f...., je notais fébrilement grosso modo, les mouvements de terrain, les taches des hommes sur le sol blanc, les panaches de fumée des explosions.Après avoir accompli ma mission, ayant atteint ma cagna, sur ma table, l'imagination encore pleine de ces images terribles, je terminais mon croquis au stylo, précisant les formes, les attitudes, les masses; et puis je coloriais légèrement avec ce que j'avais sous la main.Un peu de jus de tabac et une goutte de café sucré, cela fait une sépia épatante; avec un peu de pinard on fait du sang magnifique, et, pour obtenir le terrain, le ton général du paysage, ce ton blanchâtre de la Champagne, je délayais un peu de la craie attachée à ma capote...et voilà !"

( p.19)
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Le " Petitphysse" par Gérard Audinet

Le séjour à Guernesey, en 1878 (...)
C'est durant ces quelques mois que Georges a l'occasion la plus favorable de voir son grand-père dessiner et l'âge d'en être fasciné. (...)

"Je le vis, à cette époque, dessiner quelque fois; ce n'étaient que de petits croquis rapides, paysages, caricatures, profils d'un seul trait, qu'il faisait sur un bout de papier quelconque. Il jetait l'encre au hasard en écrasant la plume d'oie qui grinçait et crachait en fusées.Puis il pétrissait , pour ainsi dire, la tache noire qui devenait burg, forêt, lac profond ou ciel d'orage; il mouillait délicatement de ses lèvres la barbe de la plume et en crevait un nuage d'où tombait la pluie sur le dessin humide; ou bien, il en indiquait précisément les brumes qui estompent l'horizon. Il finissait alors avec une allumette de bois et dessinait de délicats détails d'Architecture, fleurissant des ogives, donnant une grimace à une gargouille, mettant la ruine sur une tour, et l'allumette entre ses doigts devenait burin."

( p.10)
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On peut s'interroger sur les raisons qui lui font mettre entre parenthèses cette carrière de peintre ébauchée. Manque de succès ou motivation plus profonde ? Tous ceux qui l'ont connu, ses amis et les critiques d'art, ont insisté sur sa modestie et son goût de l'effacement.Plus tard, en 1917, l' illustrateur Sem, un de ses proches, en tire le bilan :

" Personne jusqu'ici, en dehors de quelques intimes, n'a pu voir un seul de ses dessins ou de ses tableaux.Il les a toujours cachés avec une sorte de pudeur effarouchée. C'est sans doute par modestie ; personne n'est plus modeste que Georges Victor- Hugo, il n'a pas voulu être autre chose.Cachant humblement son petit nom derrière les monumentales majuscules de l'ancêtre, avec un pieux renoncement il a fait voeu d'obscurité, se tenant volontairement dans l'ombre accablante projetée par le colosse dont il est le descendant sacrifié. Il a ainsi atteint la perfection dans l'art difficile d'être le petit-fils d'un dieu."


( p.15)
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Hautevile House est restée pour nous un peu comme la " maison des âmes ", car tout y parle des chers disparus.

Georges Hugo, " Mon grand-père ", 1902
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L'art d'être petit-fils

Voici les premiers instants de bonheur de ma vie, alors que Papapa (****appellation choisi par le petit-fils pour nommer son grand-père) joue avec nous, et comme nous, il se donne notre âge, parle notre langue, aime ce que nous aimons.Il court, il rit, il est exubérant.

Georges Hugo, "Mon grand-père ", 1902
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