Proclamer la fin de l'esclavage est une chose mais que deviennent les citoyens libres de couleur noir dans un pays dominé totalement par des citoyens de couleur blanche ? Après la guerre de Sécession, il y a eu une partition du pays à la manière d'un apartheid à savoir deux peuples et un pays. Or, les noirs voulaient vivre comme les blancs et disposer des mêmes droits ce qui paraît légitime.
Ainsi, une loi assez stupide voulait qu'on cède ses places à des blancs dans les bus bondés. Rosa Parks, une couturière professionnelle de 42 ans, à la peau noire, a dit « non » le 1er décembre 1955 ce qui a entraîné un émoi dans tout le pays. Cela pourrait paraître ridicule de nos jours mais elle s'est retrouvée en prison car elle n'a pas voulu appliquer la loi en estimant, à juste titre, que celle-ci devait être remplacée par quelque chose de plus juste. Son combat a fini par payer au niveau de la Cour Suprême avec la fin de la ségrégation dans les transports publics.
On mesure ainsi tout le parcours qu'a traversé la population noire aux États-Unis jusqu'à nos jours. L'élection d'Obama à la tête du pays a prouvé que tout était possible. Il faut juste avoir le courage de dire « non » à un moment donné et ne pas agir par lâcheté. C'est tout le sens de ce récit qui nous est raconté par un chauffeur de taxi à un jeune homme de couleur également mais assez arrogant qui a oublié certaines valeurs essentielles.
J'ai beaucoup aimé cette BD sur des événements historiques certains car ils racontent également les coulisses et la stratégie adoptée par le révérend Martin Luther King pour que le changement puisse s'opérer pacifiquement et avec le maximum d'adhésion. Les auteurs italiens ont réalisé un superbe travail pour une BD hautement pédagogique qui pourra servir pour des combats futurs à travers le monde, tant il reste des choses à améliorer.
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C'est la deuxième fois (vous voyez je ne m'interdis pas de revenir lors d'une prochaine session) que je participe à une Masse Critique consacrée à la littérature jeunesse. Je n'ai plus l'âge de porter des culottes courtes, et pourtant, je sélectionne toujours un ouvrage destiné à la petite enfance. J'y cherche de délicats moments de poésie et de rêves. Mon critère de sélection, avant tout, n'est ni l'éditeur (A2MIMO est une belle trouvaille), ni les noms des auteurs qui sont le plus souvent inconnus au béotien que je suis, ni le nombre de pages dans une catégorie où les "pavés" n'existent guère. Tout cela n'a à mes yeux que peu d'importance. L'essentiel est ailleurs, un seul et unique souci m'habite : trouver une illustration de qualité. Cela est très subjectif, je vous l'accorde, mais je demande en priorité que le livre enchante mes yeux.
Nous n'avons ici, pour faire notre choix, qu'une illustration de couverture, aussi j'adapte ma recherche à cette contrainte. Je fais défiler la liste régulièrement en me concentrant sur l'image. Ce 21 novembre je n'ai pas eu longtemps à attendre pour me mettre à l'arrêt devant, "Au gré du vent", une couverture évocatrice d'un monde merveilleux empreint de poésie.
Mon choix était fait.
"Au gré du vent" plaira autant aux tout petits qu'aux plus grands, et chaque image est l'occasion de rechercher un détail caché, une expression, une situation comique. Ça bondit et rebondit dans les maisons, sur les toits, dans les prairies et les arbres !
Un scénario amusant dans lequel le vent se transformant en bourrasque va agiter un village.
Les souris perdent l'équilibre dans les greniers, les bougies sont soufflées, les navets arrachés du potager, panique au sein du poulailler, le balayeur débordé, le coiffeur dépité, coup de blues sur la cité.
- Construisons un mur, décide Monsieur le maire devant ses administrés. Aussitôt dit, aussitôt fait.
Le vent détourné, le village retrouve sa quiétude et traverse l'hiver sous la neige.
Aux premiers jours du printemps, les villageois sont tout étonnés de découvrir au-delà du mur, dans les prairies environnantes, de magnifiques fleurs géantes inconnues.
Finalement ce vent tant décrié pouvait avoir aussi des côtés positifs.
Le mur est abattu sans regret, chacun retrouvant ses activités.....jusqu'au jour où le pollen fait éternuer de nombreux villageois.
- Construisons un ventilateur géant, ordonne Monsieur le maire !
Sera-t-il entendu ?
Venez le découvrir en ouvrant ce livre, sous le sapin peut-être...
Je félicite l'illustratrice Emanuele Benetti et la scénariste Mapi pour leur collaboration fructueuse. Merci à l'éditeur A2MIMO pour l'envoi de ce joli cadeau de Noël avant l'heure, sans oublier Babelio pour l'organisation de cet événement de fin d'année.
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1er décembre 2014, un taxi new-yorkais traverse les rues animées pour amener un jeune rappeur à un gala de charité. Le chauffeur, bien plus âgé, va lui raconter une histoire.
L'histoire d'un "Non", prononcé par Rosa Parks 59 ans plus tôt à Montgomery, Alabama. Non, elle ne laissera pas sa place assise dans la rangée du milieu dans le bus à un blanc, comme le veut le règlement. C'est le début d'un boycott historique des bus de la ville, mené par Martin Luther King, c'est surtout le début d'un combat contre la ségrégation qui fera de Rosa Parks une héroïne des droits des noirs.
Mariapaola Pesce trace habilement un pont entre le présent et le passé pour raconter cette histoire que l'on connaît déjà tous, plus ou moins. J'y ai néanmoins appris beaucoup. Les belles aquarelles de Matteo Mancini sont douces et légères, le joli cahier graphique final en montre les croquis préparatoires.
Écrire sur Rosa Parks a-t-il encore un sens ? C'est la question posée par Mariapaola Pesce en préambule... et la réponse me semble être clairement oui. Cet album le prouve en racontant précisément le début de cette lutte que l'on n'a pas fini de soutenir.
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Vive le vent, vive le vent, vive le vent d'hiver... Cet album tombe à point nommé ! Je remercie Babelio ainsi que la maison d'éditions pour cet envoi. Si j'ai toujours aimé la littérature de jeunesse, elle est devenu un outil incontournable au quotidien pour préparer mes étudiants à leur futur métier. J'ouvre toujours un nouvel album avec des yeux d'enfant pour en savourer toute sa portée. Mon regard d'adulte vient ensuite parfaire cette première lecture...
Le vent souffle de plus en plus fort, et les habitants du village n'ont pas l'habitude. C'est un problème et il faut le régler. On construit, tous ensemble, un mur autour du village pour le contrer. Quelques mois plus tard pourtant, on se rend compte que ce n'était pas la meilleure solution...
Un album au début en noir et blanc où seul le vent est coloré. On y comprend l'importance de la nature, l'entraide et la solidarité mais le principal message reste celui d'anticiper les conséquences avant d'agir !
Idée cadeau
Pour qui ? Nos générations les plus jeunes, les grands qui aiment les illustrations
Quel budget ? Moins de 20 euros
Pour compléter votre cadeau ? Des graines de fleurs à planter au printemps
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Koïchi est saisonnier au Japon, allant d'une exploitation à une autre, jusqu'à sa rencontre avec Yunko, la fille d'un riche propriétaire.
Leurs sentiments étant réciproques, Koïchi se décide à demander la main de Yunko à son père. Celui-ci lui accordera s'il réussit l'épreuve que lui seul a réussi pour épouser la mère de Yunko. Vendre un sac de riz qu'il lui confiera, à travers tout le Japon, et n'en ramener que 36 grains de riz que Koïchi devra garder dans son poing droit durant tout le voyage.
Koïchi accepte et part donc sur les routes du Japon accompagné du rusé renard Tomomi qui le surveillera et validera son épreuve.
Un très joli conte initiatique qui nous fait découvrir le Japon et sa culture, ainsi que les oeuvres du maître Hokusaï qui parsèment ce magnifique album.
Très bel objet qui plus est.
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J’ai beaucoup aimé ce roman graphique, mêlant passé et réalité. J’ai appris la véritable histoire de Rosa Parks, son engagement, ses combats et ceux des gens qui se battaient à ses côtés pour un monde plus juste.
J’ai particulièrement adoré les illustrations du monde d’aujourd’hui, colorées des néons de la ville. Elles formaient un joli contraste avec le monde ségrégué des années 50, beaucoup plus gris.
Les + : les croquis originaux, la véritable lettre de Martin Luther King, les illustrations colorées.
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#8mars Portrait de femme
C'est très jeune qu'Angela Davis s'est posée ces questions. Des questionnements qui l'ont menée dès l'université à devenir une meneuse, sans concession ni soumission aux menaces et aux pressions.
Le récit de Mariapaola Pesce débute en 1971. Angela Davis est en prison pour de fausses accusations dont elle sera plus tard acquitée. Une première scène qui montre déjà sa force de caractère alors qu'elle apprend l'assassinat de l'homme qu'elle aime. La narration effectue ensuite des allers et retours dans le temps, expliquant ainsi le parcours qui a mené cette femme à se déclarer communiste et à lutter contre toute forme d'injustice.
Un parcours semé d'embûches dans une époque où les noirs qui revendiquent sont abattus, où hausser la voix quand on est une femme n'est pas admissible, même parmi les siens. De ce parcours naîtra un tempérament hors norme, une volonté farouche de défendre la justice et la dignité pour les noirs, les femmes et pour tous les travailleurs.
Mel Zohar accompagne ce biopic avec un beau dessin vintage dans un éventail de couleurs assez restreint entre sable et brun. Un dessin presque symbolique qui place Angela Davis et sa célèbre coupe afro en icône.
Une icône qui continue aujourd'hui encore, à 78 ans, à défendre les mêmes valeurs. Cet album est un bel hommage et une belle lecture pour ce 8 mars.
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Encore un livre à propos de Rosa Parks pourrait-on penser en débutant la lecture de cette bande dessinée. Finalement, en refermant ce livre, on se dit que l'autrice a bien fait de (re)mettre en mémoire cette lutte historique parce que l'actualité nous rappelle sans cesse que cette égalité est loin d'être pérenne. De plus, en optant pour la BD, Mariapaola Pesce touche un large public.
Cette BD a la particularité d'offrir une narration éclatée entre le passé ( l'histoire de Rosa Parks dans les années 50) et le présent (un jeune rappeur un peu arrogant qui porte un Tshirt sur lequel est inscrit "I can't breathe" ) . Du bus de Rosa Parks au taxi du rappeur, on voyage facilement entre les 2 époques grâce aux illustrations à la tonalité sépia des années 50 et à celles aux couleurs plus vives de notre époque.
J'ai également apprécié la présence forte de Martin Luther King, sa lettre aux habitants noirs de Montgomery en 1956, ses recommandations afin que "l'objectif de non-violence ne soit jamais mis en péril".
Enfin, le petit carnet de croquis préparatoires permet de terminer cette lecture en douceur et de se dire que oui, définitivement, cette BD a toute sa raison d'être à notre époque.
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Ce joli livre, style carnet de voyage maintenu par un élastique, renferme un conte aux illustrations magnifiques. L'idée de cette collection : partir de l’œuvre d'un peintre, s'en inspirer pour créer une histoire, et compléter les illustrations.
Dans celui-ci nous allons suivre Koïchi, saisonnier qui prend plaisir à arpenter le pays, le Japon, au fil des besoins dans les champs de riz. Il aurait pu maintes fois s'installer, car il est courageux et travailleur, mais il a toujours préféré sa vie nomade. Jusqu'à ce qu'il croise le regard de Yunko. Mais pour obtenir sa main, il va devoir accomplir une épreuve.
Ce sont les œuvres de Hokusai qui accompagnent l'histoire, complétées par les illustrations de B. Pilorget. J'ai acheté ce roman pour le CDI un peu à reculons, j'avoue, mais je n'ai aucun regret. Le trait de pinceau complète magnifiquement l’œuvre d'Hokusai, sans chercher à l'imiter, en conservant une gamme chromatique respectant l’œuvre d'origine. Vraiment une jolie collection à découvrir.
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C’est un beau roman graphique :)
J’ai adoré, c’est court et la morale de l’histoire est tellement vraie
J’aime bien l’histoire de ce vent qui arrive d’un coup dans le village mais qui par son passage va semer une belle surprise pour tous les habitants :D
Très belle histoire je recommande vraiment
Merci à Babelio pour l’envoi, je suis contente de l’avoir découverte :)
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Spoilers.
Je n'ai pas du tout accroché et ai subi la lecture. La faute je pense à certains choix narratifs qui se focalisent surtout sur les scènes de réunions militantes. Cela revient sans arrêt, on voit Angela Davis et les autres membres discuter, téléphoner, prévoir des actions, proférer des discours généraux et théoriques... c'est très répétitif et ennuyeux, surtout qu'on a seulement droit à des plans larges/moyens, cela manque de variété au niveau de la composition des cases.
Il n'y a pas de case type "voix off" qui nous permettrait de mieux contextualiser les différents événements racontés, si bien que c'est toujours aux personnages d'expliquer, mais c'est souvent maladroit et artificiel ou trop évasif. Franchement, il y a plein de scènes que je n'ai pas comprises, comme son voyage à Cuba.
Le récit fait des allers-retours entre le procès d'Angela Davis où on la voit en prison, et son passé qui l'a amenée ici. C'est assez brouillon et flou, j'ai eu du mal à percevoir une ligne directrice, le fil de l'Histoire, à voir l'évolution, le pouvoir d'influence grandissant de Davis, le mouvement des Noirs avec les grands manifestations... le récit se focalise sur Davis et ne nous montre que très peu le reste de la société, on en entend seulement parler un peu lors des innombrables scènes de réunions militantes, mais du coup c'est très difficile de se plonger dans l'époque.
Je n'ai pas ressenti d'émotion en lisant cette histoire, elle manque d'impact et de scènes choc. Impossible de s'attacher aux personnages, même à Davis, peu de choses suscitent l'empathie.
Une déception.
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(LX971) Je n'ai pas pu aller au bout de cet album tant la lecture m'a semblé fastidieuse. Les choix narratifs sont vraiment peu convaincants avec des dialogues souvent bavards et peu instructifs. Je n'ai pas non plus adhéré aux choix graphiques faisant d'Angela Davis un porte-drapeau des stylos Bic. Les intentions sont louables mais, parmi tous les albums sur Davis et son combat qui sont déjà publiés (et ceux qui le seront), celui-ci ne restera sans doute pas dans les annales. Non pour la sélection du Prix BDz'ïles.
(CS971) Non pour BDZ'îles. Roman graphique très travaillé, bien illustré. Format bien pensé. Lecture plus aisée, selon moi, que ce que j'ai déjà lu sur le sujet. Il y a une volonté de présenter Angéla Davis comme une féministe acharnée, courageuse, forte et sensible à la fois, certes. Je recommande pour les CDI collège / lycée.
(IK971) Un roman graphique sur Angela Davis très axé sur ses engagements et ses combats, mais il est un peu trop complexe pour nos élèves. Je suis fan de la figure d'Angela Davis, mais trop d'Angela, tue un peu le propos. (Graphiquement) une certaine subtilité et un dosage aurait rendu cet album incontournable. En recommandation en Lycée mais non pour la sélection.
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