Citation de Ledraveur
LES CENT MILLE CHANTS
L’héritage de Milarépa
— La rencontre avec Gampopa ouvre à Milarèpa une postérité monastique car lui-même et son “Guru” Marpa, tous deux pour des raisons différentes, avaient négligé de se faire moines. Jowö Matipa le Traducteur, truculent chef de famille, vivait librement à la manière des pratiquants tantriques indiens, ne s’embarrassant aucunement des notions de bien ou de mal ; il avait dépassé en esprit toutes les contraintes et tous les comportements conventionnels. Quand à son disciple Milarépa, on le sent nettement critique à l’égard des communautés monastiques qui s’organisent en ces XIe et XIIe siècles, temps d’effervescence religieuse et politique extrême au Tibet.
A l’évidence, peu de moines sont de vrais contemplatifs. Rituels et récitations de textes suffisent souvent à leur pratiques. Aussi le mystique qui refuse avec constance les distinctions, les honneurs, les règles religieuses se trouve-t-il rarement compris. Parmis les moines que Milarépa côtoya, beaucoup se montrèrent hostiles, certains même le persécutèrent (voir chp. 44 et 45).
Si Marpa peut être regardé comme l’ancêtre tibétain de la Lignée Kagyüd, lignée de transmission par la parole, sont disciple direct, Milarépa, ne pu jamais concevoir la vie d’obligation, de compromissions parfois, d’honneurs mondains qu’implique un poste d’autorité et la création d’un ordre religieux. Son premier fils spirituel, Rétchungpa, suivant son conseil — “si tu erres dans les déserts d’altitude, ta joie sera perpétuelle” — mena la vie des yogis, errant d’ermitage en ermitage. « Toi le plus important de “mes quatre fils”. [...] Toi qui porte la torche de la tradition orale », lui dira Milarépa. Pourtant c’est à Gampopa qu’il transmet “la torche du pouvoir”.
...
Gampopa sera le fils bâtisseur. Il en fallait un. Car les ermites, les “fols en dieu” tels Milarépa et Rétchungpa incitent à partir, à renoncer, à détruire les associations, non à fonder, à conserver.
...
Milarépa ne se trompe pas ; il faut au monde des poètes, mais aussi des bâtisseur...
...
« Bien que je sois un yogi laïc, il aura de nombreux moines pour me suivre. J’ai fait ce que je devais faire pour l’enseignement du Bouddha », avait prophétisé Milarépa en manifestant sa joie.
p. 11-12-13
L’héritage de Milarépa
— La rencontre avec Gampopa ouvre à Milarèpa une postérité monastique car lui-même et son “Guru” Marpa, tous deux pour des raisons différentes, avaient négligé de se faire moines. Jowö Matipa le Traducteur, truculent chef de famille, vivait librement à la manière des pratiquants tantriques indiens, ne s’embarrassant aucunement des notions de bien ou de mal ; il avait dépassé en esprit toutes les contraintes et tous les comportements conventionnels. Quand à son disciple Milarépa, on le sent nettement critique à l’égard des communautés monastiques qui s’organisent en ces XIe et XIIe siècles, temps d’effervescence religieuse et politique extrême au Tibet.
A l’évidence, peu de moines sont de vrais contemplatifs. Rituels et récitations de textes suffisent souvent à leur pratiques. Aussi le mystique qui refuse avec constance les distinctions, les honneurs, les règles religieuses se trouve-t-il rarement compris. Parmis les moines que Milarépa côtoya, beaucoup se montrèrent hostiles, certains même le persécutèrent (voir chp. 44 et 45).
Si Marpa peut être regardé comme l’ancêtre tibétain de la Lignée Kagyüd, lignée de transmission par la parole, sont disciple direct, Milarépa, ne pu jamais concevoir la vie d’obligation, de compromissions parfois, d’honneurs mondains qu’implique un poste d’autorité et la création d’un ordre religieux. Son premier fils spirituel, Rétchungpa, suivant son conseil — “si tu erres dans les déserts d’altitude, ta joie sera perpétuelle” — mena la vie des yogis, errant d’ermitage en ermitage. « Toi le plus important de “mes quatre fils”. [...] Toi qui porte la torche de la tradition orale », lui dira Milarépa. Pourtant c’est à Gampopa qu’il transmet “la torche du pouvoir”.
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Gampopa sera le fils bâtisseur. Il en fallait un. Car les ermites, les “fols en dieu” tels Milarépa et Rétchungpa incitent à partir, à renoncer, à détruire les associations, non à fonder, à conserver.
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Milarépa ne se trompe pas ; il faut au monde des poètes, mais aussi des bâtisseur...
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« Bien que je sois un yogi laïc, il aura de nombreux moines pour me suivre. J’ai fait ce que je devais faire pour l’enseignement du Bouddha », avait prophétisé Milarépa en manifestant sa joie.
p. 11-12-13