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Citation de SZRAMOWO


La critique de l'Ecole des Femmes

Scène première
Uranie, Élise.

Uranie
Quoi, cousine, personne ne t’est venu rendre visite ?

Élise
Personne du monde.

Uranie
Vraiment voilà qui m’étonne, que nous ayons été seules, l’une et l’autre, tout aujourd’hui.

Élise
Cela m’étonne aussi, car ce n’est guère notre coutume ; et votre maison, Dieu merci, est le refuge ordinaire de tous les fainéants de la cour.

Uranie
L’après-dînée, à dire vrai, m’a semblé fort longue.

Élise
Et moi, je l’ai trouvée fort courte.

Uranie
C’est que les beaux esprits, cousine, aiment la solitude.

Élise
Ah ! très humble servante au bel esprit ; vous savez que ce n’est pas là que je vise.

Uranie
Pour moi j’aime la compagnie, je l’avoue.

Élise
Je l’aime aussi, mais je l’aime choisie ; et la quantité des sottes visites qu’il vous faut essuyer parmi les autres, est cause bien souvent que je prends plaisir d’être seule.

Uranie
La délicatesse est trop grande de ne pouvoir souffrir que des gens triés.

Élise
Et la complaisance est trop générale de souffrir indifféremment toutes sortes de personnes.

Uranie
Je goûte ceux qui sont raisonnables, et me divertis des extravagants.

Élise
Ma foi, les extravagants ne vont guère loin sans vous ennuyer, et la plupart de ces gens-là ne sont plus plaisants dès la seconde visite. Mais, à propos d’extravagants, ne voulez-vous pas me défaire de votre marquis incommode ? Pensez-vous me le laisser toujours sur les bras, et que je puisse durer à ses turlupinades perpétuelles ?
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