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Critiques de Musées de Strasbourg (6)
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Le musée des Arts décoratifs de Strasbourg - Le..

Un guide précis qui, en quelques pages, permet d’avoir une bonne vue d’ensemble de l’architecture du Palais Rohan, de son ameublement et de ses collections. Il m’a permis notamment de me rendre attentif à ce j’ai souvent négligé en visitant le musée (et pour cause !) : le programme ornemental extérieur. Il montre aussi l’intérêt de salles bien moins impressionnantes que les salles d’apparat du Cardinal de Rohan, et consacrées aux collections de meubles, de pièces d’orfèvrerie et de faïences strasbourgeois du XVIIIe siècle, que j’avais jusque-là traversées rapidement, avec un ennui poli. Or le guide présente le fil directeur de cette collection, en montrant certaines innovations techniques qui ont présidé à leur création, mais surtout l’évolution d’un style germanique vers un style français, notamment sous l’influence de l’esthétique du Palais Rohan. Ce musée présente donc des objets qu’il a directement inspirés.



Bref un guide réussi, car il m’a donné envie de visiter à nouveau ce musée ! Je n’aurais qu’un seul regret : l’absence d’un lexique qui explique les termes parfois très techniques des notices.

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1518 - La fièvre de la danse

Strasbourg, juillet 1518. Une femme se met à danser, sans raison apparente. Bientôt, d’autres femmes, des enfants, de jeunes hommes aussi, tous pauvres, semble-t-il, se joignent à elle, tout aussi inexplicablement. Ils dansent sans arrêt, jusqu’à l’épuisement. La magistrature strasbourgeoise agit pour contrôler la contagion de ce qui est alors considéré comme une maladie, répartit les « danseurs » dans deux lieux clos où ils peuvent s’agiter tout leur soûl, sous la surveillance de personnes payées à cet effet. On les envoie aussi en pèlerinage à Saverne, où se trouvent les reliques de saint Guy. Pourquoi ? Parce que cette curieuse maladie de la danse est appelée danse de Saint-Guy ! Le saint est donc le plus à même de guérir ces âmes frappées d’un curieux mal.



(Parenthèse anecdotique : saint Guy est appelé hors de France saint Vit ; les sources parlent ainsi de la St Vits tantz, la danse de Saint-Vit. Mais vu le sens du mot « vit » en français, le nom du martyr chrétien a été transformé pour éviter de fâcheux rapprochements dans l’esprit des fidèles…)



Cette frénésie dansante a depuis longtemps suscité l’intérêt des médecins, des historiens, des anthropologues, et, au cours des toutes dernières années, des écrivains. Le roman de Jean Teulé paru cette année (et assez vertement critiqué dans le présent ouvrage), 500e anniversaire oblige, en est l’exemple le plus fameux. Il était assez naturel que les musées de Strasbourg s’en emparent à leur tour. Abordant les faits de manière résolument historique, le musée de l’Œuvre Notre-Dame propose actuellement une exposition qui, à travers des sources d’archives et des œuvres diverses, fait le point sur cette « fièvre de la danse ». Ce livre en est le catalogue.



Il se compose de trois parties :

D’abord, de jolies illustrations (gravures et manuscrits), pour ouvrir l’appétit ; puis quatre essais illustrés par les pièces présentées dans l’exposition et offrant des points de vue divers (histoire, médecine, philosophie, pour l’essentiel), en guise de plat de résistance ; enfin les sources, de deux types : documents d’archives et chroniques, en version bilingue. Cette partie, quoique brève, m’a particulièrement intéressée, et plaira aux historiens : on y lit l’action civile et religieuse face à cette urgence sanitaire, cause de désordre, qui ne semble toutefois pas surprendre plus que cela les contemporains (imaginez si cela se produisait aujourd’hui). Réunir ainsi les sources et les mettre à la disposition de chacun est une idée judicieuse.

Voici un bref extrait, emprunté à une lettre du magistrat de Strasbourg à l’évêque Wilhelm le 25 juillet 1518 :

"Vous nous avez écrit au sujet de l’inhabituelle maladie qui vient de se déclarer, pour que nous fassions un rapport. Ça a commencé avec une femme, puis avec d’autres personnes qui se sont mises à danser. Nous avons gardé ces personnes quelques jours et interrogé les médecins, qui nous ont dit qu’il s’agissait d’une maladie naturelle due à une conjonction astrale et à la chaleur du moment. Elle touche néanmoins à sa fin. Ceux qui ont été atteints ont été surveillés et on les a fait conduire chez saint Guy."

La lettre se poursuit avec l’énoncé des mesures religieuses prises pour faire face à « l’urgence ».



L’ensemble du livre est extrêmement intéressant, même s’il laisse un peu le lecteur sur sa faim. N’espérez pas, en effet, au terme de votre lecture, savoir exactement ce qui s’est passé : les éléments dont nous disposons ne permettent pas de le dire – sauf à broder, inventer, supputer, toutes choses permises aux écrivains mais pas aux auteurs de cet ouvrage, dont le but est clairement de remettre la danse de 1518 en contexte (et c’est fort bien fait) et d’ouvrir diverses pistes de réflexion à l’attention du lecteur. On aurait aimé que les essais soient un peu plus longs, peut-être, pour développer davantage certains points, mais il est vrai qu’un catalogue d’exposition n’a pas vocation à présenter des études complètes.



Ainsi, bien que l’on puisse être sur le coup quelque peu frustré (mais qu’était-ce donc vraiment que cette « danse » ????), on continue à penser à ce que l’on a lu pendant longtemps, on s’interroge. Et puis, on aura appris bien des choses sur cette époque, sur les diverses « danses » de Saint-Guy, tarentelles ou chorées qui ont parsemé le Moyen Âge finissant, en particulier dans le domaine rhénan et alsacien. N’est-ce pas déjà beaucoup ?
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Vivre au Moyen Age

L’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur, catalogue d’exposition qui m’ait été donné d’avoir entre les mains.



L’ouvrage présente un ensemble particulièrement riche d’articles permettant de faire le tour de la plupart des domaines de l’archéologie: urbaine, rurale, des châteaux, religieuse et funéraire, minière.

Pour chacune de ces parties, on trouve dans un premier temps des articles sur des sujets des plus variés, qu’il s’agisse de l’étude d’un site précis («l’habitat carolingien des Octrois à Ensisheim» ou «Strasbourg: Saint-Thomas» par exemple) ou d’études plus généralistes («l’éclairage dans les mines», «l’artisanat dans les châteaux-forts» ou encore «les enceintes urbaines» par exemple). Les articles sont ensuite suivis dans chaque partie par une série de notices de sites archéologiques. L’ouvrage se clôture avec le catalogue général de l’exposition.

Les articles sont plutôt bien écrits et parviennent à rendre intéressants des sujets qui ne le semblent pas particulièrement au premier abord. Mention spéciale à celui sur les fouilles de latrines –pudiquement intitulé "les terres vertes»–, qui m’a probablement marqué à vie, y ayant découvert que les vers intestinaux pouvaient survivre plusieurs centaines d’années dans la terre...



Si je devais faire un reproche, ce serait que les parties sont assez déséquilibrés: 19 articles pour l’archéologie urbaine, 6 pour l’archéologie rurale, 3 seulement pour l’archéologie religieuse et funéraire; les fouilles de cimetières ne sont pourtant généralement pas ce qui manque (peut-être cela induit-il justement une lassitude du sujet chez les archéologues?)



Mais nonobstant ce petit défaut, cet ouvrage offre un fabuleux tour d’horizon de la vie en Alsace au Moyen Âge.
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Tomi Ungerer : Paris, Musée des arts décoratifs..

Le dessin satirique avec une force corrosive sur les États Unis !!!
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Strasbourg 1400. Un foyer d'art dans l'Euro..

Comment en arrive-t-on à exploser de violence ? Par bien des chemins, parfois inattendus, que Stéphane Brulotte explore pas à pas, avec intelligence.
Lien : https://www.journaldequebec...
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Strasbourg 1400. Un foyer d'art dans l'Euro..

Catalogue de l’exposition du même nom s’étant déroulée en 2008 au Musée de l’Œuvre Notre-Dame de Strasbourg. On a affaire ici à une structure très classique avec deux parties, la première étant constitué d’articles autour du thème de l’exposition, et la seconde du catalogue à proprement parlé. Les images sont de bonne qualité, comme attendu dans un ouvrage de ce type, et la mise en page est globalement correcte, bien qu’il y ait dans la première partie plusieurs grands espaces blancs qui auraient pu être mieux utilisés, pour ajouter quelques images ou agrandir celles présentes.



La première partie est divisé en deux chapitres: le premier s’intéresse aux artistes dans la ville avec une série d’articles signés Philippe Lorentz et Cécile Dupeux; le second se penche lui sur la cathédrale et notamment sur le beffroi et la haute tour, puisqu’il s’agit des parties construites dans la période couverte par l’exposition, avec des articles de Denise Borlée et Dany Sandron.

À noter que les conclusions des articles de la première partie ont fait l’objet d’une critique assez acerbe d’Albert Châtelet, qui pour ma part me laisse un peu dubitative. S’il pointe en effet à juste titre quelques faiblesses dans la démonstration, certains de ses arguments font une montagne de pas grand chose et frisent le ridicule, et on en vient à se demander s’il n’a pas été vexé, du fait que les articles en question remettent en cause certaines de ses théories.



Dans l’ensemble un bon ouvrage, qui a d’autant plus de valeur que les ouvrages français sur ce thème sont rares.

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