Les motifs invoqués par ceux qui ont souhaité cette exclusion de la sphère publique étaient cette prétendue nature féminine, c'est à dire le rôle maternel des femmes alors que Thomas Laqueur (1992) a bien montré que cette nature est une construction du XVIII ème siècle: "Le sexe définit le genre parce qu'au niveau de l'anatomie comme de la physiologie, femmes et hommes sont incommensurablement différents, les genres définissant dès lors qualités, vertus et rôles selon des racines biologiques".
(...) la discrimination vis-à-vis des femmes se renvoie à l'étanchéité de la séparation entre la sphère privée et publique. Cette séparation des sphères, basée sur un prétendu ordre naturel, condamne les femmes à une citoyenneté passive car leurs intérêts ne sauraient être que particuliers tandis que ceux des hommes peuvent viser l'intérêt général.
"Derrière la parité entre hommes et femmes se dissimule un autre enjeu, immense: transformer notre conception de la démocratie en lui permettant d'allier égalité entre les individus et reconnaissance des différences". Ces différences nous nous empressons de les qualifier de culturelles et donc non immuables.
La citoyenneté française, fidèle à ces principes, sépare radicalement espace public et privé qui équivaut à une séparation sexuée des rôles qui se renforcera d'ailleurs avec la laïcité au XIXème siècle très attachée, elle aussi, à cette séparation des sphères.