Citations de Nouvelles Questions Féministes (101)
… je dialogue avec les recherches actuelles qui considèrent les expressions contemporaines de la masculinité en relation avec le changement climatique et les politiques énergétiques en explorant les concepts de masculinité écomoderne et de pétro-masculinité
Dans la suite de cet article, il s’agira de tester l’hypothèse selon laquelle c’est en vertu d’un héritage structurellement inégalitaire en termes de genre et de classe d’âge qu’une minorité d’hommes des classes aristocratiques et bourgeoises anglaises ont pu être en possession, au moment du basculement fossile du capitalisme anglais, d’un capital suffisant soit pour moderniser les mines de charbon et accélérer leur transport (ferroviaire ou maritime), soit pour acquérir des machines à vapeur et des machines à filer et à tisser automatiques pour leurs industries textiles
Ces normes sanitaires pèsent un poids considérable dans le contrôle des mères de par l’obligation qui leur est faite d’élever des enfants en bonne santé et de faire face – bien que seules et souvent sans le soutien nécessaire – aux conséquences de leur soi-disant choix parmi des prescriptions souvent contradictoires
Non seulement les formulations théoriques, présumées neutres, constituent l’immense majorité de l’attirail de pensée transmis dans les lieux de savoirs, mais de surcroît, bon nombre de textes canoniques s’appuient sur des présupposés misogynes ou présentent des angles morts à l’endroit de la situation des femmes, exclues de ce qui est généralement conçu et présenté comme l’Universel.
La répartition des tâches, payées ou non, entre classes de sexe pèse sur les productions scientifiques des femmes et leur trajectoire professionnelle. Elles réduisent leurs possibilités d’encadrer les étudiant·e·s au plus haut niveau de formation, d’assurer la transmission et l’enrichissement de la production théorique. Quand elles réussissent malgré tout à élaborer des innovations théoriques et des modèles de pensée, elles sont bien souvent délégitimées, si ce n’est effacées !
Appréhender les savoirs au prisme de leurs fondements et de leurs conditions sociales de production invite, en miroir, à se questionner sur l’ignorance comme résultat d’un processus social et politique, tout autant située que peut l’être la connaissance
La démarche consistera à s’interroger sur les fonctions de la première personne – le « je », le « nous » comme expression du « soi » – en ce qu’elles permettent de retracer des opérations de délimitation du sujet politique du féminisme : l’affirmation de la place de la première personne dans les luttes s’accompagne d’enjeux de définition de ce qui relève des luttes féministes et de ce qui n’en relève pas
Dans le domaine des soins, la critique féministe s’est en partie construite sur la valorisation de l’expérience des femmes, en soulignant l’intérêt épistémologique et l’importance pratique de celle-ci
la participation des sociologues à l’élaboration collective du standpoint féministe doit conduire à rejeter l’opposition de la théorie tant à l’expérience qu’à la pratique. Les théories disponibles sont critiquées et reconstruites à partir d’une attention constante aux expériences des femmes et aux savoirs qui émergent de leurs luttes
Le féminisme, pour moi, c’était penser l’émancipation, la construction de l’égalité, au moins dans certains domaines, penser la liberté
Il est pourtant indispensable de connaître les mécanismes sociologiques et les ressorts psychologiques qui soutiennent ces violences – harcèlements, viols, violences économiques, féminicides -, violences qui sont celles d’hommes ou de groupe d’hommes définis, nommés, dénoncés, et contre lesquels on peu agir
Un engagement anti-masculiniste passe en effet par la nécessaire rupture des complicités masculines, concomitante à une reformation de liens de complicité avec les féministes. Se faire complice connote par conséquent un travail politique de sabotage de sa propre classe de sexe en faveur d’une autre
Les effets de ce cyberharcèlement sont en fait les mêmes que ceux produits par la dynamique de contrôle dans un contexte de violences conjugales. Les femmes victimes de la Ligue rapportent la peur, l’hypervigilance, les troubles du sommeil qu’elles ont vécus ainsi que l’autocensure à laquelle elles se sont astreintes. Autre conséquence : l’inversion de la culpabilité (« mais qu’avez-vous fait à ces hommes pour qu’ils vous harcèlent ainsi ? ») que l’on retrouve systématiquement dans ce genre de situations sert aussi à occulter les violences masculines
Edito
Marie Mathieu, Vanina Mozziconacci, Lucile Ruault et Armelle Weil : Pour un usage fort des épistémologies féministes
Grand angle
Léa Védie : Une lutte à soi. La politique en première personne des féministes des années 1970
Anaïs Choulet : Remédier au paradoxe de l’expérience corporelle au moyen d’une épistémologie du point de contact
Margot Giacinti : « Nous sommes le cri de celles qui n’en ont plus » : historiciser et penser le féminicide
Delphine Frasch : Les féminismes du standpoint sont-ils matérialistes ?
Champ libre
Marion Repetti et Jean-Pierre Tabin : Comment faire bénéficier les retraités des dividendes du patriarcat ? Débats scientifiques et solutions politiques (Suisse, 1946-1995)
Parcours
Michèle Le Dœuff, une philosophe féministe : Cheveux courts, idées longues
Entretien réalisé par Marie Mathieu, Vanina Mozziconacci, Lucile Ruault et Armelle Weil
Actualité
Tanguy Grannis : Le patriarcat sans (le) pouvoir ? Les hommes et le féminisme après #MeToo
Comptes rendus
Constance Rimlinger : Caroline Goldblum, Françoise d’Eaubonne et l’écoféminisme
Mona Gérardin-Laverge : Recherches Féministes, « Philosopher en féministes »
Sigolène Couchot-Schiex : Mona Chollet, Sorcières. La puissance invaincue des femmes (ma lecture : https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/09/27/une-vie-a-soi-lautonomie-comme-condition-de-lemancipation/)
Axelle Cressens : GenERe (éd.), Épistémologies du genre
Cécile Talbot : Recherches Féministes, « Intersectionnalités »
Marlyse Debergh : Cahiers du Genre, « La production de la santé sexuelle »(ma lecture : https://entreleslignesentrelesmots.blog/2017/06/09/la-toujours-lointaine-reconnaissance-du-droit-a-disposer-de-son-propre-corps/)
Geneviève Cresson : Marie Anderfuhren et Sophie Rodari (dir.), Sans garantie de mixité
Collectifs
Clash et Soline Blanchard : Clash et la lutte contre le sexisme dans le monde médical : défendre le féminisme en milieu (in)hospitalier
La Marche Mondiale des Femmes/Suisse : Rencontre européenne « Femmes-Migration-Refuge » à Genève : création d’un espace de résistance et de solidarité internationales
L’étude de la souffrance au travail a ainsi permis de dégager des pathologies physiques ignorées jusque- là, dont celles plus propres aux emplois féminins, et de porter une attention croissante à la question de la santé mentale
il m’a paru que le travail esthétique qu’elles fournissent pour répondre aux attentes de l’employeur se déroule dans des conditions révélatrices de la valeur accordée au travail de très nombreuses femmes dans les service
J’examiner successivement deux thématiques, le rapport aux femmes d’abord, le rapport à l’esthétique ensuite qui montrent deux facettes différentes mais imbriquées de ce que le service entraine comme positionnement de genre et de classe chez les employés
La matérialité des corps vient ainsi cacher la matérialité économique de l’inégalité au fondement de la division sexué du travail
Autrement dit, en associant aux femmes le « travail propre », au sens littéral, on leur réserve, en réalité le « sale boulot », celui que les membres reconnus de la profession ne souhaitent pas faire
par lequel ces apprenti·e·s s’habituent à la pénibilité des mouvements et des postures requis par leur nouveau métier, aux odeurs et aux effets nocifs des produits chimiques utilisés, ainsi qu’aux bruits et au stress d’un travail manuel peu qualifié