Papusza

Biographie :

Bronisława Wajs, dite Papusza ou Papùśa (poupée en rromani), est une poétesse et chanteuse polonaise-rom, membre de la communauté Polska Roma, le groupe nomade le plus nombreux à l’Est et au Nord de la Pologne au début de XXe siècle.

Issue d’une famille de harpistes itinérants, appartenant à la communauté Polska Roma, elle a grandi en Volhynie sur les bords du Niémen. Mariée à 15 ans, avec un harpiste plus âgé (dix ans de plus), elle choisit de rompre son mariage.

Harpiste et danseuse talentueuse, elle apprend à lire et à écrire en autodidacte avant de composer des chants et des poèmes d'une grande puissance. Un peu plus tard, elle devient diseuse de bonne aventure.
Après la guerre, en 1949, Papusza Wajs rencontre le jeune poète Jerzy Ficowski, qui, poursuivi par la police politique communiste, s'est réfugié dans des campements tsiganes jusqu'à 1951. La poétesse lui montre ses premiers textes.
Profondément bouleversé par leur beauté, Ficowski lui propose de les traduire en polonais, ce qui signe le début d'une longue amitié entre les deux poètes. Dès lors, Ficowski parvient à faire publier les premiers poèmes dès 1950, dans une revue polonaise. Ainsi, elle sera la première Tsigane à être publiée et traduite en Pologne au début des années 1950. Elle est également auteure de textes et d'une correspondance en polonais.

Pourchassée par la police communiste, dans un climat de violence et de méfiance, la communauté de Papusza Wajs voit d'un mauvais œil la publication des poèmes, allant jusqu'à accuser la poétesse d'avoir trahi des secrets et des coutumes tsiganes. Rejetée, victime de diffamation, l’artiste souffre d’une profonde dépression.

Complètement réappropriée par les Tsiganes polonais d’aujourd’hui, l’œuvre de Papusza fait l’objet d’un nouvel intérêt dont témoignent des recherches historiques, des commémorations, la réédition de ses textes, et la sortie à l’automne 2013 du film de fiction "Papusza" de Joanna Kos-Krauze et Krzysztof Krauze.

Elle a inspiré l'écrivain irlandais Collum Mc Cann (1965) pour son roman "Zoli" (2006) .