" Allemagne année zéro " de Rossellini a été utilisé pour proclamer la nécessité du grand pardon. 1948-1949, il fallait mettre vite tous les morts dans la fosse commune, tous : bourreaux et victimes.
C'est toujours aux mêmes, aux frères des bourreaux, que profite la " paix à tout prix".
Enfin on sait que le symbole de richesse le plus spectaculaire de Hollywood est à ce jour le sonotone de 15000 dollars, élaboré par les plus grands ingénieurs de l'électronique, que Jerry Lewis a fait fabriquer pour son épagneul Chips, atteint de surdité.
Si " la présence" a jamais signifié quelque chose à l'écran pour un acteur, on peut affirmer qu'avec Sautet cette présence physique et mentale dans le rôle étonne chez des acteurs et des actrices qui tous, pourtant, sont des "natures".
Piccoli, Montand, Romy Schneider ont rarement retrouvé pareil état de grâce, et l'on se prend à rêver des films que Sautet pourrait construire autour de Gérard Depardieu, de Reggiani ou de Marie Dubois.
(A propos du film " Vincent, François, Paul... et les autres)
"... assis confortablement dans une salle obscure, ébloui par la lumière et le mouvement qui exercent sur lui un pouvoir quasi hypnotique, fasciné par l'intérêt des visages humains et les changements instantanés de lieux..., le spectateur de cinéma perd un pourcentage de ses facultés intellectives".
C'est justement cette influence qui conduit l'Etat a surveiller d'aussi près un art, qui peut être un auxiliaire précieux ou une arme redoutable.
On réalise vite que Godard n'attribue aucune importance à ce qu'il dit. Le poids d'un mot ne le concerne pas, il dit n'importe quoi, tout comme il tourne n'importe quoi, sans doute parce que " avec le remord vient peut-être la liberté ".
Le très orthodoxe Fellini voit son dernier film " La Dolce Vita " interdit aux fidèles par l'office catholique du cinéma italien et dénoncé publiquement par sa Sainteté Jean XXIII en personne.
"L'Horloger de Saint-Paul " popularisait les idées de gauche de notre temps à la façon dont " Le Crime de Monsieur Lange " l'avait fait pour celles du Front populaire.
" Que la fête commence " trouve son impact contemporain par la présence d'un médecin de cour nommé, par une malice de l'Histoire, Chirac, voleur de statuette...