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Citation de alzaia


L'incendie de Lyon partie 2/2

Formons donc notre âme à comprendre et à accepter son sort : qu’elle sache qu’il n’est rien que n’ose la Fortune, qu’elle a sur les empires les mêmes droits que ceui qui les gouverne, et que ce qu’elle peut sur les villes, elle le peut sur les hommes. De tout cela, rien ne doit susciter notre indignation : en ce monde dans lequel nous sommes entrés, c’est selon ces lois qu’on vit sa vie. Cela te va ? Soumets-toi. Cela ne te va pas ? Sors par où tu voudras. Indigne toi, si quelque arrêt inique te vise en particulier ; mais si cette nécessité astreint les plus grands et les plus humbles, réconcilie-toi avec le destin , qi dissout toutes choses. Il n’y a pas de raison que tou nous mesurses à nos tombeaux, qui bordent les routes, grands ou petits : la cendre nous met tous au même niveau. Nous naissons inégaux, mais nous mourons égaux. Et des villes je dis ce que je dis de ceux qui les habitent : on apris Ardée, Rome ne fut pas moins prise. Ce sublime législateur des hommes ne nous a distingués selon notre naissance, ou selon l’éclat de notre nom, que pour le temps de notre vie. Mais lorsqu’on est venu à notre fin de mortels : « Loin d’içi dit-il, humaines ambitions ! Que soit tout ce qui foule la terre par même loi régi ! » Nous sommes égaux pour tout endurer : nul homme n’est plus fragile qu’une autre, aucun n’est plus assuré pour ses lendemains. Le roi Alexandre de Macédoine avait entrepris d’étudier la géographie, le pauvre, pour savoir combien petite était la terre dont il n’avait conquis qu’une infime partie. Je dis : le pauvre, parce qu’il devait bien comprendre que son surnom était usurpé. Qui en effet peut être « grand » sur cette petitesse ? Ces connaissances qu’on lui livraient étaient abstraites, il devait les étudier avec une attention appliquée, elles n’étaient pas assimilables par un dément qui lançait des projets au-delà de l’Océan. « Enseigne-moi, dit-il, les choses faciles ! » »Ces choses dont tu parles, répondit son précepteur, son précepteur, pour tous sont identiques. Je nepuis à personne donner plus facile ;mais quiconque le voudra, se redra tout cela, à lui-même plus facile ! »Comment ? En gardant un cœur égal. Il te faut souffri, avoir soif, avoir faim, vieillir si tu as la chance de t’attarder parmi les hommes, être malade, être diminué, périr. Tu n’as aucune raison d’accorer tant de crédit à ceux qui font vacarme autour de toi : rien de tout cela n’est un mal, rien n’est insupporable ni cruel. Ils tiennent leur peur d’un préjugé commun : tu crains la mort comme on craint les on-dit. Or, qu’il y-a-t-il de plus sot qu’un hhomme qui a peur de simples paroles ? Avec esprit, notre cher Demetrius dit qu’il fait cas des propos des ignorants comme des gargouillis de son intestin « Que m’importe, ajoute-t-il qu’ils viennent d’en haut ou d’en bas ? » Quelle déraison que de redouter d’être diffamé par des infâmes ! vous avez craint sans raison ce que disent les gens, et aussi bien vous craignez des choses que vous n’auriez jamais craintes, si ce qu’ne disent les gens ne vous y engageait ! Est-ce qu’un homme de bien éclaboussé par d’injustes rumeurs peut en subir le moindre dommage ? Ne laissons pas même la mort en être victime dans nos esprits : elle aussi pâtit d’une mauvaise réputation. Aucun de ceux qui font son procès n’en a eu l’expérience : en attendant, il est téméraire de condamner ce qu’on ne connaît point. Mais ce que tu sais bien, c’est à combien de gens elle est utile, combien de gens elle délivre des tourments, de l’indigence, des dénonciations, des supplices, de l’ennui. Nous ne sommes au povuoir de personne, dès lors que la ort est en notre pouvoir.
Bien à toi
Sénèque Lettres à Lucilius,91.
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