Il s’ensuit que les sentiments des animaux que l’on dit privés de raison (car nous ne pouvons nullement douter que les bêtes ne sentent, maintenant que nous connaissons l’origine de l’esprit) diffèrent des sentiments des hommes autant que leur nature diffère de la nature humaine. Certes, le cheval et l’homme connaissent le désir sexuel, mais le premier est poussé par un désir de cheval, le second par un désir d’homme. De même aussi les désirs et les appétits des insectes, des poissons et des oiseaux doivent être différents les uns des autres. […] Enfin, de la proposition précédente, on peut tirer qu’il n’y a pas peu de différence entre le contentement qui mène l’ivrogne, par exemple, et le contentement dont jouit le philosophe –ce que j’ai voulu faire remarquer ici en passant.