Taka

J'avais quelques appréhensions avant de débuter cette lecture, car l'autrice : Taka, n'est pas réputée pour ses histoires subtiles. Elle est même un peu brute de décoffrage. Et pourtant ici, j'ai trouvé un réel plaisir dans l'harmonie qu'elle a su astucieusement installer.



Depuis qu'ils vivent en coloc, Akitsuki et Hayase échangent quotidiennement un câlin à la demande de ce dernier à qui son chien manque trop. Etrange ? Totalement ! Normal du coup qu'Akitsuki se fasse chambrer par ses copains. Cependant, il ne déteste pas cela et commence à s'interroger sur sa relation avec son coloc.



C'est avec humour et tendresse que Taka nous raconte comment une coloc amicale peut déraper et évoluer. C'est mignon tout plein de voir ces garçons, si semblables en plus - Franchement, on dirait le même en version blonde ou brune - se rapprocher et développer une relation bien plus profonde qu'une simple colocation. Ils prennent plaisir à se faire des câlins, tout comme ils apprécient de passer du temps ensemble, d'aller au ciné ensemble. Et nous aussi, spectateurs de cela, nous apprécions peu à peu la proximité et la familiarité qui s'installent.



Je craignais le côté brut de décoffrage de l'autrice, il est présent, elle n'est pas très subtile. Mais malgré tout j'ai aimé. Pourquoi ? Parce que j'ai ressenti une relation très égalitaire entre eux, peut-être grâce à l'échange de point de vue qui permet de savoir ce que chacun pense, mais aussi parce que l'autrice les met sur un pied d'égalité quant à cette relation naissante et leur ignorance des relations MxM. C'est donc mignon tout plein de les voir d'interroger, faire un pas en avant, un pas en arrière, en plus dans un cadre cosy et rigolo où chacun rit avec l'autre. C'est ultra chaleureux et rassurant.



Il y a pourtant des thématiques lourdes abordées comme la peur d'entrer dans une relation homosexuelle à cause du regard des autres, du jugement, de la peine que cela occasionnerait à leur famille, etc. Ce n'est pas une absence de sentiment ou une peur de la relation homosexuelle concrète, charnelle, qui les retient mais tout autre chose et l'autrice montre à quel point ce n'est pas normal, ne devrait pas l'être et qu'on devrait lutter contre en faisant de nos sociétés, des sociétés plus tolérantes et égalitaires. Ainsi, j'ai pardonné la narration un peu brutale, le récit un peu rapide et j'ai pris grand plaisir à voir ces amis se mettre ensemble.



Les coloc, c'est mon truc ! Et malgré mes craintes vis-à-vis d'une autrice un peu trop "nature" pour moi, j'ai pris un vif plaisir ici à découvrir les premiers pas de cette romance grâce à un cadre sympathique et chaleureux d'amis devenant amants. J'ai aimé l'humour du duo. J'ai aimé leur tendresse. Et j'ai j'aime que l'autrice en profite pour traiter de sujets de société sérieux. Une classique mais charmante romance.
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Si on ne m'avait pas prêter cette histoire l'aurais-je lu juste basée sur la couverture ? Probablement pas. J'avoue que le cliché du bad boy avec pansement et du type sérieux au visage taillé à la serpe ne m'attire pas. Pourtant, ce fut une charmante romance de friends to lovers que j'ai aimé suivre.



Avec Heartbreak Junkie, je découvre le travail de Taka, dont c'est la toute première oeuvre pro dans le BL Cela se sent avec une histoire certes mignonne mais remplie mais alors remplie de scènes de sexe répétitive et d'autres maladresse. Heureusement que le sujet est mignon.



L'autrice nous plonge d'entrée dans le quotidien de Keito, un jeune home d'une vingtaine d'années qui enchaîne les déceptions puisqu'il veut se caser avec un hétéro pour oublier celui dont il était amoureux au lycée : Ryujiro. Le hic ? Après chaque déception, il va chez ce dernier se faire consoler et de fil en aiguille, ils sont devenus sex friends.



Voici une intrigue de départ qui ne fait pas partie de mes favorites. Je trouve cela archi clichés, archi pas réalistes et archi malaisant. Si l'autrice n'avait pas développé tour à tour deux amis aussi mignons et attachants dans leur maladresse l'un avec l'autre, j'aurais rendu les armes très vite. Il faut dire qu'elle nous enchaîne à vitesse grand V les scènes où l'absence de communication complique les choses et c'est un peu lourd, le sexe ne peut pas remplacer ça. Heureusement, c'est aussi son message à la longue et c'est pour ça qu'on lui pardonne.



On découvre au fil des pages deux garçons qui s'aiment depuis toujours mais n'ont pas réussi / osé se le dire. Leur pis-aller, cette relation ambiguë entre meilleurs amis et sex friends où ils se servent du corps de l'autre pour combler leurs manques affectifs. Comme l'histoire est cousue de fils blancs, on se doute bien que cela va basculer d'ici la fin et heureusement. C'est fait de manière cocasse, drôle et mignonne, à leur image, ce qui rend le souvenir plaisant et amusant, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard.



De plus, je ne suis pas du tout fan du trait de Taka que je trouve assez maladroit et vide dans l'ensemble avec parfois une trop grande accentuation des contours qui alourdit la page. A part représenter de beaux torses bien musclés et de jolis visages fins ciselés bien clichés : sérieux pour l'un, légèrement voyou pour l'autre avec son percing, c'est assez banal.



Petite bluette qui se lit en passant, Heartbreak Junkie est une romance sympathique mais assez clichée d'une autrice qui débute dans le milieu pro ce qui s'en ressent par la banalité de l'histoire et la fadeur d'un scénario à la mise en scène répétitive qui ne tient que par le charme maladroit de ses héros. A voir si vous souhaitez profiter de ce petit instant de détente.
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