A.L. Morgann

Les conseils des gens heureux sont les pires.

Confus, Benjamin se passa une main dans les cheveux avant de se retenir de rire devant l’allure de l’homme qui lui faisait face. Bien bâti, il dépassait Benjamin d’une bonne tête. Et ce dernier n’avait aucun doute sur le fait qu’il avait largement dépassé la trentaine. Pourtant, il affichait un pull aux couleurs des fêtes que Benjamin n’aurait pas pu décrire comme autrement que moche. D’un vert criard, il représentait deux bâtons de sucre d’orge rouge et blanc disposés en X dont le message était « Candy Xmas ».

Détachant son regard du pull, Benjamin le reporta sur le visage de l’homme. Ce ne fut guère mieux. Ce dernier portait, pour compléter sa tenue, un bonnet vert à grelot.

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Noah se tourna vers son oncle qui hocha la tête et il partit en direction des poufs à la recherche de son amie. Restés seuls, les deux hommes se sourirent. Alors qu’Alan se redressait, Benjamin remarqua qu’il portait encore une fois un pull à la thématique hivernale. Il était néanmoins beaucoup plus sobre que le dernier avec lequel il l’avait vu, se contentant cette fois d’un liséré au motif de sapin. Benjamin se fit alors la réflexion que sans son accoutrement, Alan était plutôt bel homme.

— Je suis désolé pour la façon dont Noah vous a abordé, dit-il en reportant son regard sur son visage.

Alan écarta la remarque d’un rire chaleureux.

— Mais non voyons, aucun souci. On se connaît bien lui et moi.

Le garçon hocha la tête.

— Oui, je veux faire des décorations de Noël. Et puis dimanche on va à la patinoire. J’ai trop hâte.

Benjamin sourit.

— Oui, moi aussi j’ai hâte.

— Parce que comme ça tu verras le papa d’Emy ?

L’homme hocha la tête.

— Oui et aussi parce que tu vas apprendre à patiner.

Le petit garçon fronça les sourcils.

— Dis, tonton… Est-ce que Alan c’est ton amoureux ?

Benjamin ouvrit la bouche avant de la refermer sans qu’aucun son n’ait franchi ses lèvres. Voilà que Noah s’y mettait aussi.

— Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ?

— Parce que vous parlez tout le temps tous les deux et tu souris beaucoup quand tu es avec Alan.

Devant la tête que faisait son neveu, il lui ébouriffa les cheveux en lui souriant.

— Non, Noah, Alan n’est pas mon amoureux. On est juste amis tous les deux.

L’enfant lâcha un soupir.

— C’est dommage. Je veux que tu retrouves un amoureux toi aussi.

Noah se tourna vers son oncle qui hocha la tête et il partit en direction des poufs à la recherche de son amie. Restés seuls, les deux hommes se sourirent. Alors qu’Alan se redressait, Benjamin remarqua qu’il portait encore une fois un pull à la thématique hivernale. Il était néanmoins beaucoup plus sobre que le dernier avec lequel il l’avait vu, se contentant cette fois d’un liséré au motif de sapin. Benjamin se fit alors la réflexion que sans son accoutrement, Alan était plutôt bel homme.

— Je suis désolé pour la façon dont Noah vous a abordé, dit-il en reportant son regard sur son visage.

Alan écarta la remarque d’un rire chaleureux.

— Mais non voyons, aucun souci. On se connaît bien lui et moi.

Nous étions fin novembre. Autant dire en pleines fêtes de Noël. Et s’il y avait bien une chose que Benjamin détestait, c’était Noël. Il ne comprenait tout simplement pas pourquoi cette période devait être différente du reste de l’année. Pourquoi c’était à ce moment que l’on faisait plus attention à ses proches ? Plus attention aux nécessiteux et aux personnes dans la détresse ? Comme s’il n’y avait qu’à Noël que ce genre de choses comptait et que l’on pouvait s’en ficher le reste de l’année. Et tout ça, c’était sans compter la grande course à la consommation. Entre les jouets, la nourriture et l’alcool, Benjamin avait l’impression d’assister à une orgie d’un mois.

En attendant [...] je te rappelle qu'on a des courses de Noël à faire. Ce sera déjà un supplice pour moi sans que tu viennes me harceler sur le désert qu'est ma vie amoureuse, avec un joli mirage.

Quelque chose doit passer dans mon regard, parce que les yeux d’Axel se voilent de désir et il souffle :
— Tom…
L’intensité de sa voix me donne un coup au cœur qui se répercute dans tout mon corps. Jamais il n’a prononcé mon prénom avec tant d’émotion, tant de désirs. Depuis quand ressent-il ça ? Comment a-t-il réussi à le cacher jusque-là ?
Je passe ma langue sur ma lèvre inférieure et son regard s’embrase tandis qu’il se penche vers moi. Il va m’embrasser, je le sais, et je n’attends plus que ça.

Sylvain était encore plus citadin et parisien que lui. Il s'amusait toujours à dire qu'il ne se sentait pas bien s'il n'avait pas sa dose de pollution quotidienne.

Ses pensées tournant en boucle, il ne se rendit compte de l’arrivée d’Alan que lorsque Noah cria en apercevant Emy et son père et agita les bras pour attirer leur attention. En les voyant, Benjamin sentit ses lèvres s’étirer en un sourire extatique et il leva à son tour la main.

Ouais, il était pire qu’un ado.