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Citation de AuroraeLibri


Pour que le regard de la modernité en quête des facultés de l'ego soit alerté par cette expérience du "coeur" spirituel et de sa capacité de perception particulière, encore eût-il fallu que la religion la transmette effectivement. Or que signifie "croire" pour l'immense majorité des croyants d'hier et d'aujourd'hui ? C'est avoir le sentiment ou la conviction plus ou moins forte de la réalité et de la présence d'un être supérieur auquel ils adressent leurs prières. Cette conviction correspond-elle à l'expérience du coeur dont parle Iqbal ? Elle n'en est que l'expression la plus primaire ou grossière, sa forme infantile. Car le développement de "l'oeil du coeur" (selon la désignation soufie classique) ne se contente pas de pressentir ou d'espérer, il perçoit. Et ce qu'il perçoit n'est plus mélangé de ce que l'imagination de la croyance ordinaire croit identifier comme "un être supérieur aux hommes." L'individu doué d'une telle vision du coeur se voit lui-même comme le siège du divin -et lorsque son regard s'aiguise encore il aperçoit non plus seulement le divin en lui, mais ce divin comme lui-même...
Et ce dont le divin était le nom symbolique laisse place alors l'Ego ultime. Il ne s'agit plus là de croyance, mais d'expérience de soi et "en ce qui concerne les possibilités de connaissance, le domaine de l'expérience mystique est aussi réel que n'importe quel autre domaine de l'expérience humaine, et on ne peut l'ignorer sous le seul prétexte qu'on ne peut la rapporter à l'expérience sensorielle".
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