L’avenir du poète
Dans la mort triste de l’invariant
Le poète,
Clef de l’autorité énigme,
Est libre de progresser
Dans l’exclamation de sa dialectique.
Il est parallèlement à la nudité
Défini par ses raides châtaigniers.
Pour franchir et resurgir
Il n’a d’autre calcul sur le lit de la nuit,
Que l’orage de proximité.
Son brouillon,
En pensant la lisière de la courbe,
Est l’embuscade,
Même,
La bizarrerie du loisir.
Son avenir, une ligne de quelques syllabes
Et aucun diseur à l’horizon des fééries
Comme un torrent de reflets
Réchauffe les démons du miroirs !
La poésie ne s'ancre pas.
Constellation d'idées scintillant au dessus de ma tête. Les sens se ficellent.
Comme ils ébouriffent leurs barbes, les poètes creusent les puits de l'image. Chez eux la découverte est un instinct.
Sans cesse. Aucune de leurs images ne se fixe dans l'âme.
Leurs visages dégainent l'oeil bleu de Dieu telle une lumière diabolique qu'ils répandent partout dans le poème. Lors d'un passage du monde d'antan, ils se sont accrochés à la terre de l'oubli, ils se sont penchés vers l'ombre.Eclat de jour, cette nuit. Jument qui me tire là où ils sont :
Combien de bruit dans le silence
Combien d'oiseaux se sont mis à rire de la forêt
Combien d'yeux en larmes
Combien de vies sous l'empire de l'écriture
Combien de rêves dont le milieu est pavé par le réel.Les questions se montrent aimables avec moi. Elles fouillent l'inconnu. L'espoir souffle dans l'air sa fumée noire. Des idées orgueilleuses se moquent des têtes inclinées devant les maîtres de leurs esprits. Des plumes enfoncent leurs pointes dans la chair, jusqu'à ressortir de l'autre côté du miroir.Ainsi est la mer, une page de cancer déchirée par les virgules.Que les doigts bavardent dans cette nuit endormie. Je ne suis pas de ceux qui écrivent pour se nourrir de souhaits. J'ai mis mon père sur l'étagère tout en laissant Oedipe coucher avec ma mère. Et j'ai jeté mon habileté poétique à la rue.Ô conscience comme tu es innocente. Va prendre pour lit le Non, car de son puits je puise mon nom.Lorsque l'obscurité règne au balcon, je déclenche une vision dans le texte pour attiser le flamboiement du rire, pour boire les souffles du sommeil jusqu'à la lie. Les rayons de l'amitié éclairent la croûte de la mémoire. Combien de vocables savent que le matin de la tyrannie a la sueur tiède de la syntaxe.
Celui "qui n'a pas de langue pour parler ni de lieu pour entendre", je l'ai vu tremper sa main dans la parole, sa gorge dans l'eau, et désirer la terre couverte de fleurs de la nuit des temps.