Abnousse Shalmani

Il existe un vrai rapport, un rapport simple entre le foulard et la modernité : ils ne vont pas ensemble. Ils ne font pas bon ménage. Le foulard est l’anathème de la modernité. Présentez-moi mille femmes voilées de tous âges et faites-leur répéter qu’elles se sentent libres, qu’elles se sentent heureuses sous le voile. Je ne les croirai pas. Elles peuvent être chef d’entreprise, féministes, politiciennes, biologistes, écrivains, ingénieurs, nobélisables, elles n’en demeurent pas moins des femmes marquées par la honte d’être des femmes. Elles trimbalent avec leurs voiles des millénaires d’abus, d’infériorité, de mépris. Elles se couvrent pour cacher leur honte. Leurs réussites professionnelles ne changeront jamais la donne mentale qui les anime : une femme qui ne porte pas le voile est une impie offerte aux regards de tous. Et avant tout, offerte aux prédateurs que sont les hommes. Les hommes à qui les femmes pardonnent tout, car ils sont hommes comme le prophète fut homme. Qu’un homme viole une femme sans le voile, il n’est pas coupable. La femme sans voile est une provocation. Elle n’a pas besoin d’en rajouter en jupe et en décolleté, elle est provocation quand elle est dé-couverte. Riez, riez sous mon nez d’enfant prisonnière du voile islamique, l’Histoire vous donnera tort : le voile n’est pas seulement un voile.