Adeu Rinpoché a accompli deux retraites complètes de trois ans, et sa connaissance des enseignements était sans faille. Je n’ai jamais rencontré de lama connaissant autant de choses sur des sujets bouddhiques aussi divers. Quelle que fût ma question ou celle d’autrui, il avait toujours la réponse. Pour autant, il ne se posait pas en érudit ni ne se prévalait de sa connaissance. Il maîtrisait jusqu’aux plus petites choses, comme l’exécution de tormas parfaites et de mandalas de sable coloré, et savait aussi sculpter. Ses connaissances englobaient également la médecine. Il était par ailleurs poète, composait des textes magnifiques, et sa réputation d’écrivain était grande car en un seul jet d’écriture, le résultat était parfait, vierge de fautes et d’erreurs. C’était également un tertön, un Révélateur de trésors. D’ailleurs, dans le présent ouvrage, il mentionne la pratique de Guru Rinpoché qu’il a révélée. Parfois, des termas apparaissaient dans son esprit et il pouvait en chanter le texte entier. Sa pratique du maître (Guru-sadhana) par exemple, n’est pas une composition, mais un trésor de l’esprit. Quand il couchait un trésor de l’esprit, il lui arrivait de l’oublier, et il devait alors le mémoriser entièrement
A vrai dire, quand les gens entendent parler de ce qui s'est passé au Tibet entre 1958 et les années qui ont suivi, ils ont du mal à le croire. Tout cela est proprement inimaginable, et l'unique raison pour laquelle je peux y croire, c'est parce que je l'ai moi-même vécu.