Énorme plaisir à lire ces enseignements du Dharma, de la Mahâmudrâ et Dzogchen
Des géants vivent parfois dans l'ombre. Qui connaissait
Adeu Rinpoché ?
Adeu (prononcer Adé-ou) Rinpoché était un homme humble, presque effacé, presque absent (lui qui fut longtemps un prisonnier politique), mais une véritable autorité érudite dans le bouddhisme tibétain, jusqu'à ses enseignements les plus pointus que sont la Mahâmudrâ et le Dzogchen.
Pour situer
Adeu Rinpoché dans la complexité des lignages si chère aux tibétains, le premier
Adeu Rinpoché était disciple du maître de la lignée Drukpa Kagyü, Khamtrül Rinpoché (1569-1627). Ce dernier lui donna le titre d'une nouvelle lignée : Trülzhik, «
le Pourfendeur de l'Illusion ».
Notre
Adeu Rinpoché (1931-2007) était la huitième incarnation de sa lignée Trülzhik. Il eut de nombreux maîtres, dont le principal fut Samten Gyatso. Mais
Adeu Rinpoché était mis sur le même plan que les célèbres
Dilgo Khyentsé Rinpoché, le Karmapa, le Khamtrül Rinpoché ou Tülku Orgyen Rinpoché. Quand ce dernier mourut,
Adeu Rinpoché devint le détenteur de l'entièreté de la lignée Drukpa Kagyü, qu'il a transmise entièrement au moins trois fois !
Dans son Avant-Propos, son disciple Tsoknyi Rinpoché raconte : «
Adeu Rinpoché a accompli deux retraites complètes de trois ans, et sa connaissance des enseignements était sans faille. Je n'ai jamais rencontré de lama connaissant autant de choses sur des sujets bouddhiques aussi divers. Quelle que fût ma question ou celle d'autrui, il avait toujours la réponse. Pour autant, il ne se posait pas en érudit ni ne se prévalait de sa connaissance. Il maîtrisait jusqu'aux plus petites choses, comme l'exécution de tormas parfaites et de mandalas de sable coloré, et savait aussi sculpter. Ses connaissances englobaient également la médecine. Il était par ailleurs poète, composait des textes magnifiques, et sa réputation d'écrivain était grande car en un seul jet d'écriture, le résultat était parfait, vierge de fautes et d'erreurs. C'était également un tertön, un Révélateur de trésors. D'ailleurs, dans le présent ouvrage, il mentionne la pratique de Guru Rinpoché qu'il a révélée. Parfois, des termas apparaissaient dans son esprit et il pouvait en chanter le texte entier. Sa pratique du maître (Guru-sadhana) par exemple, n'est pas une composition, mais un trésor de l'esprit. Quand il couchait un trésor de l'esprit, il lui arrivait de l'oublier, et il devait alors le mémoriser entièrement« .
Sa disciple Marcia Binder Schmidt, à l'origine de ce livre, explique elle, comment il « grandissait » une fois qu'il enseignait, devenant impressionnant tant physiquement que dans ses paroles. Une fois mort son maître Tülku Orgyen Rinpoché (1920-1996), Marcia devint la disciple de Adeu (1931-2007).
Les enseignements contenus dans ce livre prennent donc en compte la période allant de 1999 à 2006. La traductrice Marianne Ginalski accompagne les retranscriptions de notes éclairantes. Au fil de la lecture, on saisit l'immense maîtrise du bouddhadharma d'
Adeu Rinpoché, sa véracité, son assurance hors norme, et sa concision : en 150 pages,
Adeu Rinpoché nous offre la totalité du dharma du Bouddha, des racines à la cime, pourfendant avec force nos illusions, à coups de sabre.
Adeu Rinpoché était un grand lama, un grand khenpo, un gigantesque maître tibétain, avec une immense dévotion, lama accompli par des années de sadhanas intenses et quotidiennes. Il était le bouddhadharma, jusqu'à l'union de la Mahâmudrâ et du Dzogchen, et ce livre est à sa mesure !
Si vous n'avez pas ce livre formidable, je vous le recommande fortement !
Bonne et heureuse lecture !
Zui Ho.
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