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Citation de MegGomar


Je m’efforçai de lire entre les lignes. Je finis par mémoriser des passages
entiers par cœur.
J’hésitais à répondre. J’avais peur de ce qui pouvait arriver. Je pressentais
que j’allais tomber amoureux. Je craignais aussi de vouloir m’accrocher à la
vie à cause de cet amour et redoutais surtout de ne pas être à la hauteur. Je
commençai : Yi Seo-ha… Effaçai. Ecrivis Bonjour, je m’appelle Areum. Et
supprimai. Pour finir, j’allai me coucher. Il fallait que je l’oublie. Après
tout, cette lettre n’avait rien de plus que toutes celles envoyées par des
téléspectateurs. Je devais essayer de ne pas y accorder d’importance. Hélas,
elle prenait déjà toute la place dans mon esprit. Je ne pensais plus qu’à cette
fille.
Voilà pourquoi j’ai décidé d’appeler ce temps en toi Hallasan , alors que les autres
parlent de vieillissement précoce.
Une fille capable d’écrire ça ne pouvait être mauvaise. Peut-être avait-elle
besoin d’un ami. A cette pensée, je sentis mon cœur battre plus fort. Mais la
raison me conseilla de me calmer. Ce n’était qu’un mail d’encouragement
dicté par la bienveillance, je ne savais rien de cette fille, les malades
n’étaient pas tous forcément gentils. En fait, il n’y avait pas plus
égocentrique. Une foule de pensées négatives m’assaillirent.
Cette fille connaissait-elle déjà l’importance de la musique dans la
naissance de l’amour ? Etait-elle du genre déluré ? Faisait-elle semblant de
comprendre le malheur des autres, juste pour se donner de l’importance ?
Oui, c’était sûrement ça. Elle voulait se servir de moi pour se faire
remarquer. Et par la même occasion se consoler en se disant que sa vie
n’était finalement pas si malheureuse…
Mais, au fait, qu’est-ce que je m’imaginais ? Tomber amoureux, moi ? Je
me faisais des illusions, oui !
Cette nuit-là, je fis le même rêve que d’habitude. Le ciel était bleu,
l’herbe tendre. Je m’amusais à faire des bonds sur l’immense trampoline au
milieu d’une vaste prairie. Mais peut-être avais-je cette impression de sauter
à cause de mon cœur malade. Je rebondissais sur la toile en riant,
recommençais en fermant les yeux. A chaque saut, je restais un long
moment suspendu en l’air, comme si le film s’arrêtait. Tout à coup, une
musique douce, suivie par un air de piano, de guitare et de batterie. Je
continuais à sauter au rythme de la musique. Je jaillissais vers le ciel en
tendant les bras et chantais à tue-tête :
— Pour lutter contre le désespoir, nous danserons… Nous ne gèlerons
pas… Boum boum tam… boum boum tam… Pour lutter contre le désespoir,
nous danserons… Nous ne gèlerons pas… Boum boum tam… boum boum
tam… Nous ferons fondre le sable au fond de la mer.
Je répétai la chanson plusieurs fois. Les vents chuchotèrent entre eux.
— Plusieurs fois ? demanda le vent qui passait.
Le vent qui arrivait en sens inverse répondit :
— Oui, plusieurs fois.
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