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3.67/5 (sur 58 notes)

Nationalité : Corée du Sud
Né(e) à : Incheon , 1980
Biographie :

Kim Ae-ran est une auteure sud-coréenne.

Elle a fait son entrée en littérature avec une nouvelle intitulée "La Porte du Silence", pour laquelle elle reçoit le prix Daesan en 2002, et qu'elle publie dans la revue "Quarterly Changbi". En 2003, elle est récompensée par le Daesan Creative writing Funds pour Maison inconnue.

C’est avec sa première nouvelle "Cours papa,cours !" et l’obtention du prix littéraire Hankook Ilbo en 2005, que Kim Ae-ran a commencé à être reconnue dans le monde de la littérature coréenne.

En 2008, elle remporte le prix littéraire Yi Hyosok pour sa nouvelle "Des marques de couteau". Kim Dong-shik, critique littéraire, écrit que c'est une "auteure qui détruit la grammaire du roman traditionnel" dans sa postface à "Cours papa, cours !" (2005). Ses traducteurs français parlent d'un style "concis et incisif", proche de la poésie.

En 2011, son œuvre "Ma vie palpitante" fut publiée. Ce roman fut un best-seller en Corée du Sud, et fut adapté au cinéma en 2014 par Yi Jae-yong avec les acteurs Kang Dong-won et Song Hye-kyo.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Et à ma grande surprise, je trouvai une réponse à la question qui m'occupait depuis quelques temps : Pourquoi les gens font-ils des enfants ? Je me hâtai de taper ma réponse avant que ce bref éclair de perspicacité ne s'éteigne. Pour revivre la vie dont ils ne se souviennent plus.
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Je n'avais que seize ans mais j'avais compris que la souffrance physique était une expérience extrêmement solitaire. Je ne pouvais la partager avec personne et personne n'en avait la moindre idée. C'est pourquoi je ne crois pas que les souffrance du coeur soient plus grandes que celles du corps. Pour souffrir dans son coeur, il faut déjà être en vie.
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- Tu sais, en vieillissant, on commence à aimer les chansons tristes. Et la chanson la plus triste du monde, c'est celle qu'on écoute quand on est saoul. Alors, quand tu seras grand, il faudra que tu boives avant d'écouter des ballades. D'accord ?
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Où que j'aille, j'entends le vent, il souffle partout. Le vert cède la place à l'orange, l'orange succombe au rouge. Peu à peu, le vent emporte les couleurs de l'été et la vitalité de la terre.
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Il n'avait aucune expérience de la vie mais il savait que le mot "adulte" dégageait une forte odeur. Pas seulement une odeur de fatigue, d'autorité ou de dépravation, comme il l'avait encore pensé récemment. Maintenant qu'il allait entrer dans l'âge d'homme, il sentait instinctivement que ce mot contenait de la solitude.
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"- Pourquoi les gens font-ils des enfants ?
Je me hâtai de taper ma réponse avant que ce bref éclair de perspicacité ne s'éteigne.
- Pour revivre la vie dont ils ne souviennent plus." p.70
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Je m’efforçai de lire entre les lignes. Je finis par mémoriser des passages
entiers par cœur.
J’hésitais à répondre. J’avais peur de ce qui pouvait arriver. Je pressentais
que j’allais tomber amoureux. Je craignais aussi de vouloir m’accrocher à la
vie à cause de cet amour et redoutais surtout de ne pas être à la hauteur. Je
commençai : Yi Seo-ha… Effaçai. Ecrivis Bonjour, je m’appelle Areum. Et
supprimai. Pour finir, j’allai me coucher. Il fallait que je l’oublie. Après
tout, cette lettre n’avait rien de plus que toutes celles envoyées par des
téléspectateurs. Je devais essayer de ne pas y accorder d’importance. Hélas,
elle prenait déjà toute la place dans mon esprit. Je ne pensais plus qu’à cette
fille.
Voilà pourquoi j’ai décidé d’appeler ce temps en toi Hallasan , alors que les autres
parlent de vieillissement précoce.
Une fille capable d’écrire ça ne pouvait être mauvaise. Peut-être avait-elle
besoin d’un ami. A cette pensée, je sentis mon cœur battre plus fort. Mais la
raison me conseilla de me calmer. Ce n’était qu’un mail d’encouragement
dicté par la bienveillance, je ne savais rien de cette fille, les malades
n’étaient pas tous forcément gentils. En fait, il n’y avait pas plus
égocentrique. Une foule de pensées négatives m’assaillirent.
Cette fille connaissait-elle déjà l’importance de la musique dans la
naissance de l’amour ? Etait-elle du genre déluré ? Faisait-elle semblant de
comprendre le malheur des autres, juste pour se donner de l’importance ?
Oui, c’était sûrement ça. Elle voulait se servir de moi pour se faire
remarquer. Et par la même occasion se consoler en se disant que sa vie
n’était finalement pas si malheureuse…
Mais, au fait, qu’est-ce que je m’imaginais ? Tomber amoureux, moi ? Je
me faisais des illusions, oui !
Cette nuit-là, je fis le même rêve que d’habitude. Le ciel était bleu,
l’herbe tendre. Je m’amusais à faire des bonds sur l’immense trampoline au
milieu d’une vaste prairie. Mais peut-être avais-je cette impression de sauter
à cause de mon cœur malade. Je rebondissais sur la toile en riant,
recommençais en fermant les yeux. A chaque saut, je restais un long
moment suspendu en l’air, comme si le film s’arrêtait. Tout à coup, une
musique douce, suivie par un air de piano, de guitare et de batterie. Je
continuais à sauter au rythme de la musique. Je jaillissais vers le ciel en
tendant les bras et chantais à tue-tête :
— Pour lutter contre le désespoir, nous danserons… Nous ne gèlerons
pas… Boum boum tam… boum boum tam… Pour lutter contre le désespoir,
nous danserons… Nous ne gèlerons pas… Boum boum tam… boum boum
tam… Nous ferons fondre le sable au fond de la mer.
Je répétai la chanson plusieurs fois. Les vents chuchotèrent entre eux.
— Plusieurs fois ? demanda le vent qui passait.
Le vent qui arrivait en sens inverse répondit :
— Oui, plusieurs fois.
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Une nuit d'hiver. Claire, sans étoiles. Une de ces nuits limpides de Séoul qui donnent le sentiment de n'avoir rien à craindre ni à désirer. Le vent se fait plus timide, plus indécis, tel un vieillard conscient de gêner pour s'être attardé trop longtemps; il apporte des senteurs de printemps, nouvelles, un peu âpres.
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— Il faut que tu dormes. Nous allons à l’hôpital demain.
— D’accord, mais laisse-moi encore un petit moment.
— Tu as pris ton médicament pour la tension ?
— Oui.
— Et celui pour la douleur ?
— Bien sûr.
— Et celui pour les articulations ?
— Oui, maman.
— Et celui pour l’estomac, tu l’as pris ?
— Bon, ça va, maman. J’ai l’habitude. Ne t’inquiète pas, j’ai fait ce qu’il
fallait.
Ma mère hésitait sur le seuil, n’osant pas le franchir par respect pour le
territoire de son fils adolescent. Je lui avais demandé un jour de frapper
avant d’entrer. Je me rappelle encore la peine qui avait envahi son visage
lorsque j’avais prononcé le mot « frapper ».
— Maman ?
— Oui ?
— Quelque chose ne va pas ?
— Non. Je suis venue parce qu’il y avait de la lumière dans ta chambre.
Et puis, j’ai fait un rêve troublant.
— Tu as l’air fatiguée.
— Oui, je ne sais pas. C’est bizarre, mais je suis encore plus fatiguée les
jours de congé.
— De quoi as-tu rêvé ?
Après un silence, elle répondit :
— D’eau. C’est toujours le même rêve.
— Encore ?
— J’aurais dû te sauver avant de me réveiller… dit-elle d’un ton plein de
regret.
— Maman ?
— Oui ?
— Je vais rêver que je suis champion de natation. Si tu veux, je nagerai
jusque dans ton rêve et je te ferai une démonstration de ballet aquatique.
— Et tu ne te laisseras pas emporter par le courant ?
— Non, je te le promets.
— Les enfants comme toi… commença-t-elle avec un sourire.
— …
— … ne devraient pas être malades.
Je la dévisageai de mes yeux enfoncés et dépourvus de cils et de sourcils.
Je ne savais que lui répondre. Puis je dis avec précaution :
— Tu sais, maman, les garçons comme moi…
— Oui ?
— Les garçons aussi géniaux que moi…
— Oui ?
— … ne peuvent créer que des parents comme vous.
Pendant un instant, ma mère se demanda ce que je voulais dire, puis elle
esquissa un petit sourire.
— Ça suffit, Internet. Tu dors, maintenant. Si tu continues, je te
confisque l’ordinateur.
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Quand le vent se lève, les mots en moi tourbillonnent.
A mesure que mon vocabulaire s’élargit, les mots les plus anciens
rétrécissent, tels des poissons séchés au vent marin, pour faire de la place
aux nouveaux. Je me rappelle les premiers que j’ai prononcés : neige, nuit,
arbre, terre, toi… Enfant, je commençais par me familiariser avec le son des
mots, puis je les recopiais plusieurs fois. C’est ainsi que j’ai appris le
monde qui m’entourait. Aujourd’hui encore, je m’étonne parfois de
connaître autant de choses par leur nom.
Quand j’étais petit, je ramassais des mots toute la journée. « Maman,
qu’est-ce que c’est ? Et ça, c’est quoi ? » demandais-je sans arrêt, semant la
pagaille sur mon passage. Les mots étaient si clairs et légers qu’ils ne
collaient pas aux objets. Alors, je posais la même question, encore et
encore, comme si c’était la première fois. Dès que je désignais quelque
chose du doigt, un son inconnu sortait des lèvres de mon père ou de ma
mère. Tout comme les carillons éoliens s’agitent dans le vent, les choses
prenaient vie sous le souffle de mes questions. De sorte que je n’hésitais
jamais à redemander. J’adorais ça, plus encore que les réponses.
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