Les minutes me paraissent des heures.
Chaque muscle de mon corps me fait souffrir. Les jambes recroquevillées sous le menton et le dos meurtri au contact d’un tuyau froid et rouillé, je suis forcé de patienter, espérant qu’ils n’auront pas la mauvaise idée d’ouvrir ce maudit placard.
Les bruits en provenance du salon me parviennent
étouffés, m’empêchant de saisir les propos que mes parents échangent avec nos visiteurs.
Ils sont deux, comme toujours.
Un homme et une femme.
Sans les avoir jamais vus, ils me sont pourtant familiers.
Leurs bottes laissent invariablement des flaques que maman s’empresse de faire disparaître dès qu’ils franchissent le seuil de notre appartement.
Comme pour effacer leur passage.
Mais rien ne peut effacer le spectre de la peur.