Michel Houellebecq : « Je pense que s'il y a littérature, c'est qu'il y a problème. La littérature ne crée pas le probleme, elle ne le résout pas non plus; on peut juste considérer que le livre rend la vie acceptable. Au fond je préférerais qu'il n'y ait pas de problème, et donc pas de littérature. Que nous soyons tous à folâtrer comme des caniches aimants. »
Lydie Salvayre : « Mais on ne rirait plus du tout. Pour qu'il y ait rire, il me semble, il faut qu'il y ait tension, il faut que ça ne tourne pas rond, que ça cloche. Si les caniches ne rient jamais, ce n'est pas pour rien ! »
MH : « C'est vrai, mais leur sourire est lumineux et profond. Je souscris à ce point de vue de Baudelaire : notre rire est celui des damnés. Par exemple, j'ai ri à ce dialogue de La Puissance des mouches : « On n'est que de la merde. - Et encore. » Je me suis réjoui de voir que Pascal rejoignait les platitudes de comptoir. »
Échange entre MH et LS dans la revue Perpendiculaire num. 2, printemps 1996