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Critiques de Agathe Ruga (239)
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L'homme que je ne devais pas aimer

Deux livres, j’en retiens deux, de ces livres qui réveilleraient n’importe quel mort et soufflerait le baiser de l’amour fou, de la passion. La Plus que vraie d’Alexandre Jardin l’année dernière et cette année, L’homme que je ne devais pas aimer d’Agathe Ruga.



Qui n’a jamais rêvé d’aimer comme un fou/une folle, qu’on me donne l’envie scandait le crooner, je l’aime à mourir pleurait le français, puis résonnent ces vers,

comme à un rocher

comme à un péché

je suis accroché à toi

tu m'as privée de tous mes chants

tu m'as vidée de tous mes mots

pourtant moi j'avais du talent

avant ta peau…



Comme Lara ou Serge, comme bon nombre d’entre nous, Ariane est tombée malade en tombant amoureuse. Tout se gangrène, toute sa vie devient intox, un combat de boxe contre un paradoxe dans sa vie réglée à l’inox, son cœur une box à trémolos, joue contre jour au son d’une juke-box qui pleure Je suis malade.



Malade d’amour malade de toi.



Pourquoi une femme mariée mère de jolies petites filles se met-elle à fantasmer sur ce bellâtre italien qui sert au bar d’à côté ? Ariane nous le raconte en dévoilant quelques pans de sa jeunesse où les hommes ont toujours eu un pouvoir immense dans la vie de sa propre mère.



Tout homme devrait lire ce roman car oui messieurs, vous y avez ici le premier rôle. On se fout de votre carte de crédit, nous ce qu’on veut, c’est qu’ « un homme attrape nos tripes sans nous parler ni même nous toucher, sentir les fibrillations cardiaques de notre époque, son insouciance et ses idéaux on veut écouter du rap opaque dans des bras déraisonnables. »



Alors si un jour vous rencontrez une femme à qui vous demandez « qu’est ce que tu veux? » et qu’elle vous répond «Je voudrais juste être un beau voyage dans ta vie. », ne la laissez pas partir.



Quand Agathe Ruga parle d’amour, elle le fait avec ses tripes et sa chair, avec ses doigts humides, elle glisse sur les courbes de l’amour, elle s’arrête sur le séant de la passion, elle appuie sur le manque, la faim, elle reprend l’ardeur dans le regard, elle s’arrête bien après l’épuisement, ça sent la bête, ça sent la folie, mais qu’importe car oui, Agathe, c’est dans le brasier de l’amour fou qu’on se sent vivant comme jamais.
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Sous le soleil de mes cheveux blonds

C’est un beau roman

C’est une belle histoire

C’est une romance d’aujourd’hui ...



Elles sont deux. Deux BB. Brigitte est blonde. Brune et bien oui, sans surprise, elle est brune.

Elles font tout à deux. Les sorties, les premières découvertes, les folies d’aujourd’hui.



Il y a aussi France Gall qui passe et trépasse. Allez viens, je t’emmène 🎶



Elles sont inséparables. Fusionnelles. Complices. Aimantées l’une par l’autre. Le même collier de perles pour une blonde et pour une brune. Celui de l’Amitié. Celui qui pardonne, qui réconcilie, qui aide, qui aime, qui déconne, qui comprend. La vraie belle Amitié.



Pourtant, voilà six ans que Brune n’a plus vu Brigitte. Le ventre rond, son amie lui manque terriblement. Sa grossesse lui fait faire des rêves, prémonitoires pour certains car elle voit Brigitte enceinte elle aussi. Brune se souvient de son amitié avec Brigitte. Elle la raconte sur les notes d’une histoire inachevée comme pour exorciser la douleur laissée par les absents qui font des trous dans les cœurs.



Puis, il y a toujours France Gall. Évidemment, on rit encore pour des bêtises, comme des enfants, mais pas comme avant 🎶



Un très beau premier roman pour Agathe Ruga qui maîtrise l’art de la plume, l’art du sourire et l’art des émotions. Si même Frédéric Beigbeder vient se glisser dans l’histoire, dans l’euphorie de son roman français, j’acclame l’audace, l’originalité d’y mêler un peu de farine blanche et de notes alcoolisées. On rajoute aussi la sensualité des vingt ans, une ode à la femme, une liberté inassouvie à poursuivre son idéal, ça donne au final, un roman qui sent bon les jupettes et les jambes nues, un roman où le blond et le brun ne font qu’un pour notre plus grand plaisir.



Et France continue de chanter... 🎶

Pour le calypso

Besame mucho

Vertige des pays chauds

Il disait "let's go"

J'ai besoin d'autre chose, calypso

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Sous le soleil de mes cheveux blonds

Le problème lorsqu'on apprécie terriblement quelqu'un et qu'il écrit un livre, c'est cette peur de ne pas être objectif. de ne pas arriver à dépasser cette sympathie que nous inspire l'auteur, l'autrice. Une exigence supplémentaire et inconsciente peut-être.



J'ouvre donc le roman d'Agathe Ruga avec une drôle de sensation dans l'estomac. Tout excité de le tenir entre mes mains et terriblement anxieux à l'idée de ne pas aimer.



Je l'ai lu en un peu moins de 48 heures, critère quantifiable et concret quand à l'intérêt continu que ma procuré cette histoire.



Il y a Brune, la narratrice. Et Brigitte, la blonde. Deux salles, deux ambiances. Pas vraiment en fait. Car elles vont devenir amies.



Dix ans d'une grande amitié avec le lycée, la terrible première année de médecine, les hommes qui passent, qui déçoivent et qui embrasent. Puis cette rupture, brutale.



Brune est enceinte. Brune rêve de Brigitte. Se rappelle. S'interroge. Se souvient.



Un roman résolument contemporain et générationnel. Un roman troublant tant Agathe sait nous emmener avec elle dans cette histoire d'amitié. Sur cette fille qui n'attendait que d'écrire pour être enfin à sa place.



Un roman sur cette obsession de la perte. Qui m'a parlé. Sur ces êtres qui nous accompagnent et qui s'arrachent à nous. Qu'on enlève à soi-même. de façon terriblement définitive.



Entre chansons, astrologie et folle amitié, ce livre passe à toute allure et on le referme comme on quitte une amie tant la sincérité est présente dans chaque phrase. Car oui, on peut tomber amoureux d'un homme pour ses mollets …



Le mélomane en moi a particulièrement apprécié de voir ma lecture traversée par la musique de France Gall.



Un roman qui se lit comme on écoute une chanson pop et qui a donc particulièrement bien trouvé son éditeur dans la collection ARPEGES. Une chanson pop à la fois sucrée et piquante. Que l'on garde en tête. Vers laquelle on revient. Et qui crée des souvenirs.



She's got the look, she writes a book. God save Agathe!



Bienvenue Agathe donc à ta juste place et longue vie à ta plume !



Sous nos applaudissements.


Lien : https://labibliothequedejuju..
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L'homme que je ne devais pas aimer

Le livre que je ne devais pas aimer.

Une couverture qui m'a paru familière, et le rappel de quelques critiques positives, j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque

Ariane tombe amoureuse comme on tombe malade. Elle est mariée, a trois enfants, tout pour être heureuse, alors pourquoi tout gâcher. Hélas elle ne choisit pas. Et cet amour va l’obséder...

C'est un livre qui parle de passion, d'amour qui emporte tout, qui remet en cause toute une vie, Malheureusement, je suis restée en dehors. C'est paradoxal pour un livre sur ce thème de ressentir aussi peu d'émotion et d’empathie pour les personnages.

Je n'ai pas aimé non plus les parallèles avec les hommes de sa mère, j'ai trouvé le procédé artificiel: pourquoi être amoureuse d'un homme qui ne veut pas d'elle lui remet en mémoire tous les hommes qui ont traversé sa vie? Je n'ai pas adhéré au cheminement de sa pensée.



Un rendez-vous raté donc sur le fond. Je mets la moyenne pour l'écriture qui m'a séduite et m'a permis de lire sans peine les deux cents pages de ce roman.
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Sous le soleil de mes cheveux blonds

Le tourbillon (mais aussi trublion) de la vie ❤️

C’est l’histoire d’une amitié entre Brune et Brigitte. D’une amitié solaire devenue nuit, d’une amitié perdue. Brutalement. Sans explication. Banal pourrait-on penser. C’est sans compter sur la plume et l’art de la narration d’Agathe Ruga qui manie assez subtilement la langue et l’analyse des comportements humains pour donner une envergure et une consistance solide à des trajectoires plutôt ordinaires et les rendre captivantes.

Son écriture est parfois douce délicate et poétique parfois incisive âpre et sans complaisance mais toujours lumineuse.

C’est le récit de ces amitiés fusionnelles que l’ont veut éternelles et exclusives qui nous maintiennent un temps dans un état d’euphorie et de toute-puissance. Ce sont celles également dont l’érosion pernicieuse et la fin soudaine sont cruelles s’éteignant de façon aussi glaciale qu’elles ont pu être incandescentes car devenues toxiques.

Son roman s’ouvre sur deux grossesses superposées magnifiquement décrites ou la mémoire de son ancienne amie ,désormais rêvée et fantasmée, poursuit sa gestation. Le roman est dédié à Brigitte qui la hante, lui manque viscéralement. Elle remonte le fil du souvenir.

Ce roman aborde tant de choses : La perte de soi pour mieux se trouver, la quête de soi, la transmission, l’angoisse d’abandon, la jeunesse folle, ses délires explosifs, la découverte du pouvoir de séduction et sexuel, l’envie d’orgie de vie, les relations triangulaires, les shoots d’adrénaline liés à la transgression, l’ambivalence des sentiments , l’inévitable lassitude, la vie étudiante avec le stress en intraveineuse et les excès en exutoire, le désir qui rend égoïste, les rivalités après la complémentarité.

Et les drames venus jeter un voile de brouillard opaque qui craquellent les certitudes.

La maternité, la grossesse sont omniprésentes et le fil de son roman est un cordon ombilical que l’on suit en rappel sur des parois parfois lisses parfois rugueuses.

Dans son récit circulaire la délivrance au sens physiologique et figuré boucle la spirale du tourbillon de la vie enfin prêt pour un nouveau tour.

Une réussite ❤️

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Sous le soleil de mes cheveux blonds

Ce livre m'a bizarrement enthousiasmée.



Enthousiasmée ?



D'abord parce que l'écriture de l'auteure embarque complètement dans son histoire. Elle écrit sans censure et sans tabou : elle partage, elle nous donne accès à son monde intérieur et aux coulisses de sa pensée. Elle écrit tous ses sentiments, toutes ses contradictions, ses rêves et ses peurs, et on passe quelques heures, nous aussi, dans la peau d'une brune qui a vécu sous le soleil des cheveux blonds d'une amie qui s'est éloignée, mais reste sa plus belle histoire d'amitié.



Ensuite parce qu'il y a une bande son. J'adore les livres qui ont une bande son, et là, c'est France Gall. Voilà une chanteuse que nous avons tous forcément en tête, même sans le vouloir, « Vieeeeens, je t'emmène... », « Ma déclaration »... ces chansons ponctuent le texte, font un écho à la blondeur de l'héroïne du titre, et on se dit que dans ce livre comme dans la vie, il y a une chanson de France Gall pour chaque instant. De quoi être perpétuellement de bonne humeur !



Bizarrement ?



Eh oui, parce que je ne l'ai pas lu sans quelques bémols, qui m'ont obligée à me mettre face à une question : qu'est-on prêt à pardonner à une auteure dont le style, le talent à embarquer dans une histoire d'amour, et la capacité d'introspection sont aussi frappants ? Est-on prêt à lui pardonner quelques clichés et un soupçon de conformisme quand on comprend que son but ultime, avant l'écriture, c'est d'abord trouver l'homme de sa vie et faire des enfants avec lui ?



Eh bien oui. Quand l'écriture est celle d'Agathe Ruga, la forme prime sur le fond. Peu importe l'histoire, elle nous y embarque et en la lisant, nous vivons nous aussi une enthousiasmante histoire d'amour et d'amitié. Pour paraphraser un humoriste célèbre qui ambitionnait de faire rire en lisant le bottin, j'ai l'impression qu'Agathe Ruga peut donner le sentiment d'avoir traversé le vent de la passion en racontant ce qui est finalement la banale histoire d'une famille recomposée comme les autres. C'est peut-être encore plus fort que de donner ce même sentiment exceptionnel en racontant une histoire déjà exceptionnelle en elle-même...



Voilà une auteure vraiment très prometteuse !
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L'homme que je ne devais pas aimer

Subtil et enivrant ! Comme un bon cru de Bourgogne.



Agathe Ruga a vraiment une très jolie plume. Elle maitrise surtout l’art de la narration, pareille à un superbe solo de guitare joué par un Carlos Santana inspiré et endiablé.

Le roman est un magnifique portrait de femme, des plus vivantes et des plus bouleversantes. Un roman qui a eu une grande résonance en moi, parce qu’il est plein de frénésie, de vivacité, d’audace et d’emportement. Un roman qui est aussi de surcroit émaillé de jolies réflexions poétiques, de petites phrases inspirantes qui m’ont interpellé car je les ressentais d’une grande justesse.

*



Il y a tout ce que j’aime dans le roman d’Agathe.



Le récit des grands sentiments. Le récit des passions, les vraies parce qu’elles sont intemporelles et qu’elles vous font sentir vivants, celles des incommensurables vertiges de l’amour qu’elle procurent, celles des sentiments amoureux, les plus titubants pour l’âme, les plus incendiaires pour le cœur.



Les passions vécues, bues et consommées parfois à l’excès, par tous ces êtres qui ont un grain de folie en eux.

Les passions, celles qui nous happent, nous arrachent comme ça, par un seul regard à notre propre réalité, à notre existence. Celles où nous devenons tout feu tout flamme pour retrouver un murmure entendu, un souffle perçu. Celles où un volcan se réveille violemment en nous, par l’éclat d’un sourire. Celles qui par un geste troublant, nous envoient nous cogner brutalement la tête dans les étoiles.

Les passions, celles qui nous donnent la sensation d’être irrésistibles et indestructibles.

Les passions, celles qui deviennent des douces obsessions, qui effacent le passé et le futur. Celles parfois cruelles, qui nous consumeront entièrement, qui nous dévoreront le corps et l’esprit, sans que nous nous en rendions compte.

*



Agathe s’est faite narratrice de cette histoire.

Agathe est Ariane, le personnage du roman ou Ariane est Agathe. On en perd parfois le fil !

On se questionne laquelle des deux a inspiré l’autre tellement elles se confondent parfois. Comme deux sœurs, qui se regardent, qui s’interrogent, qui se confient entre elles.

Serait-ce pour mieux nous séduire ?

Peut-être était-ce pour éviter de décrire la beauté d’Ariane. Cette envoutante femme brune aux yeux magnifiques, à la couleur du ciel immense.



C’est à ce moment-là que l’homme que je suis, aurait voulu être à la place de Sandro. Juste un court instant, pour pouvoir me noyer dans l’océan de ce regard si bleu.

*



C’est l’histoire d’une femme libre et indépendante, à la fois mère et épouse. Une femme qui avait tout pour être heureuse.

Elle évoluait magnifique et rayonnante dans sa sphère paradisiaque, avec son travail captivant d’écrivaine et de blogueuse adulée, avec son mari beau et sécurisant, avec ses trois enfants bruyants et pleins de vie, avec ses diners huppés, avec sa grande bibliothèque.



Je pensais qu’une femme comme elle, demeurerait à jamais épanouie, sereine et comblée.

Et qu’aucun « démon de midi » aurait une quelconque emprise sur elle.

Vous savez ce petit diable, celui qui prend subitement la possession des âmes.

Ce petit diable, celui qui s’infiltre aussi dans les corps pour les rendre fiévreux et avides de désirs charnels.

Ce petit diable qui transforme une mère de famille, sage et responsable, en séductrice audacieuse d’un soir, en amante incandescente d’une nuit.

*



J’ai accompagné Ariane, sur le chemin de ses passions, jusqu’au bout de sa nuit, juste au bout de ma propre nuit.

Je l’ai sentie mélancolique, lorsqu’elle me faisait part de l’absence des êtres chers qu’elle avait perdu de vue.

Je l’ai vue nostalgique lorsqu’elle me confiait ses souvenirs de sa famille recomposée.

Je l’ai écouté parler de sa solitude, de ses silences et de ses souffrances.



J’aurais voulu la consoler et lui dire ces quelques mots :



« En Amour, même à deux on est plusieurs :

Il y a Toi,

Il y a Moi,

Il y a celle que je pense que tu es,

Il y a celui que tu crois que je suis,

Il y a celle que tu voudrais être,

Il y a celui que je pense être,

Et puis il y a tous ceux qu’on aurait pu être. »









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L'homme que je ne devais pas aimer

Que mettre en avant dans ce billet ?,la force de l'amour et du désir que la narratrice , Ariane, éprouve, ressent pour Sandro, l'homme qui d'un seul regard l'a fait vibrer, chambouler ?, ou le plaisir mitigé que j'ai eu en lisant ce roman ?



C'est compliqué car Agathe Ruga arrive sans aucun doute à nous faire passer le message de la passion qu'éprouve Ariane pour Sandro au détriment de son couple et ses enfants. Parallèlement, on fait la connaissance avec les autres hommes de sa vie et principalement son beau-père, Lolo l'homme qui a partagé une partie de la vie de sa mère.

Le ton paraît sincère, juste et les thèmes que soulève ce roman comme la reproduction d'un schéma familial, le coup de foudre, le couple et le "dedésir"sont universels et donc parlants.

Je n'ai malgré tout pas été saisie par l'histoire, je l'ai lu sans véritable émotion. C'est du ressenti, je n'ai pas d'explication argumentée à proposer ici.
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L'homme que je ne devais pas aimer

Je ne connais pas Agathe Ruga. Sauf à juger que suivre quelqu’un sur Instagram et liker certains de ses posts revient à se connaître. Je ne l’ai jamais rencontrée et n’avais pas plus lu son premier livre. Mais l’écho – assourdissant et donc un peu intriguant - de la sortie du deuxième m’a interpellé.



Je ne connais pas Agathe Ruga. Mais j’ai acheté puis lu L’homme que je ne devais pas aimer, ce livre que je n’imaginais pas aimer. Bonjour les a priori… Car j’ai été agréablement surpris. Si, si. Vraiment. Alors aimé ? Pas aimé ? Pas mon genre d’esquiver. Mais le livre mérite mieux qu’une approche aussi binaire.



Je ne connais pas Agathe Ruga. Et je ne suis pas forcément la cible, ou en tout cas le bon client pour cette histoire d’amour et de passion provinciale, dont l’originalité du thème n’est pas la qualité première. Pas grave, car le livre en a d’autres. Il parlera à beaucoup, et pas qu’aux femmes (je vous vois venir…). Voilà pour le retour général s’il vous faut vraiment une tendance.



Je ne connais pas Agathe Ruga. Mais en dehors de sa folle passion, j’ai apprécié la façon dont elle lui permet d’explorer et de raconter son rapport aux hommes. Du grand-père au père, aux beaux-pères et aux maris, en passant donc par l’amant, devenu synthèse des traces marquantes ou imparfaites des hommes l’ayant précédé. Une « arborescence des hommes » qui ne résout rien mais apaise. Alors on plonge dans l’intime de l’auteure, aux effluves nostalgiques ou douloureuses d’un passé insouciant, disparu et incomplet.



Je ne connais pas Agathe Ruga. Mais j’ai été frappé et séduit par la sincérité qui émane de son livre, réussissant là où tant d’autres ont échoué avant elle sur le même thème de l’autofiction à peine masquée, à se mettre à nu sans jamais être impudique. En cela, L’Homme que je ne devais pas aimer est un livre courageux ; très courageux.



Je ne connais pas Agathe Ruga. Mais dans cette histoire grave au style classique, de nombreuses fulgurances auront égayé ma lecture. Une entame réussie ponctuée de zeugmes enlevés : « Il martèle le sol, mon cœur et ma vie » ou plus loin, « Je n’ai pas perdu tout de suite mes cheveux ni ma joie de vivre » ; quelques aphorismes bien tournés : « Il y a des hommes qui aiment les femmes, le vin et le jeu. Ce sont les hommes auxquels on succombe ». Ou cet aveu terriblement poétique et mélancolique : « Je voulais écouter du rap opaque, dans des bras déraisonnables ».



Je ne connaissais pas Agathe Ruga, la blogueuse. Je ne la connais toujours pas. Mais j’ai juste l’impression de connaître un petit peu mieux Agathe Ruga, l’auteure.

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L'homme que je ne devais pas aimer

La vie s’est tracée à la perfection : un homme riche et beau, des enfants sages, une maison cossue. L Les éditions Harlequin n’ont qu’à bien se tenir – les chapitres décrivent l’idéal auquel chacun pourrait aspirer, sans vague, sans accroc : une vie lisse et instagramable à souhait. Ariane affiche son sourire : tout va bien !

Pourtant l’eau coule, sinue, la vie s’enlise, le beau s’entache. Que se passe-t-il derrière les murs ? Le vernis se disloque. Vivre ou périr, Ariane étouffe.

L’homme ne sera qu’un prétexte. Il sera celui auquel s’amarrer pour ne pas sombrer. Une passion d’apparence dans un monde qui brise les ailes. Ariane se croit amoureuse. « La vie ne se boude pas », Agathe ; toi ou elle, peu importe : il te fallait respirer. Te libérer.

Ariane/Agathe, une femme derrière le masque et des maux posés sur le papier qui poussent à vivre quoiqu’il en soit. Malgré les lois, les règles et les regards. Ariane rompt l’immuable, Agathe se lance. Elle frémit, se nourrit, se réveille puis raconte. Ce n’est certainement pas facile. Il a fallu s’exposer, se livrer, heurter les bien-pensants et puis s’en foutre ! Après tout, on n’a qu’une vie alors autant la mâcher, l’avaler, la digérer. Ariane a du courage : elle passe à table.

Roman d’une amie, roman d’une femme, « l’homme que je ne devais pas aimé » pose les limites de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas/plus. Il décrit l’amour, la passion, le jeu derrière l’attente, et la suite, entre les lignes, la suite d’un espace que l’on s’octroie vraiment pour ne pas s’effacer. Il faut entendre son cœur, son corps et ne plus plier ; Agathe/Ariane l’a compris.

Le texte est osé, fort, percutant. Il est celui d’une auteure sans fard à la plume efficace. J’ai tout aimé : le texte, le sens, l’engagement.

Une lecture « coup de poing »


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L'homme que je ne devais pas aimer

Lorsque je lis un roman d’Olivier Adam j'imagine Paul sous les traits d’Olivier.

De même pour la plupart des romans de Philippe Besson, tellement personnels.

Et quelques autres.



L’homme que je ne devais pas aimer est-il une confession ? Un récit ? Une auto-fiction ?

Assurément un roman « personnel » avec beaucoup d’Agathe dans Ariane, la narratrice.



Ariane a épousé un très bel homme mais jamais elle ne vibre sous les mains de son mari.

Ariane est mère mais elle est d’abord femme.

Ariane, qui côtoie le gotha littéraire, flashe sur le sourire et le regard d’un taiseux. D’un barman, un oiseau de nuit, un jouisseur terrien.



D’ailleurs dites-moi, Agathe, ce prénom Ariane… hasard ou choix éclairé ?



Le jour où son regard croise celui de l’homme qu’elle ne doit pas aimer, Ariane réalise que l’existence de rêve que ses amies lui envient est un carcan invisible, un fragile château de cartes. Ce jour-là son coeur s’embrase, et Ariane va continuer à brûler de l’intérieur, à se consumer d’amour et de désir pour Sandro (même initiale que…). Sans chercher à lutter.



Car ce coup de foudre est l’épiphanie de sa vie, depuis ses grand-parents, la figure paternelle et les amants maternels. Ariane s’aperçoit que ses choix, aussi irrationnels et déraisonnables soient-ils, sont en quelque sorte guidés par ces figures tutélaires. On n’écrit pas notre vie sur une page vierge, mais sur un palimpseste gardant la trace de nos expériences passées.



Après Sous le soleil de tes cheveux blonds (également chroniqué sur Babelio si vous êtes curieux ), j’ai retrouvé avec délices la plume sensuelle, fougueuse, piquante et intelligente d’Agathe Ruga.



J’ai adoré ce roman que je recommande à toutes les femmes passionnées, aux amoureuses exaltées, aux tempéraments ardents et romanesques. À offrir et à s’offrir.
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L'homme que je ne devais pas aimer

Le livre que je ne voulais pas lire.

Parce que son auteure représente (représentait ?) un aréopage complaisant et bienveillant dont l’enthousiasme de principe annihile tout esprit critique. Mais je n’érafle jamais sans avoir lu. Je m’y suis donc collée, consciente qu’Instagram est le « The Voice » de la littérature : il en sort un peu de bon, et beaucoup de mauvais.

Je m’attendais à un récit télé-réalité où Agathe Ruga nous parlerait de son homme, père parfait, amant fabuleux, mari irréprochable. Mes couteaux étaient sortis.

Sauf que : la bougresse aux yeux verts-bleus m’a prise à revers.

Ce roman n’est pas un poncif sur le bonheur conjugal mais le cri de liberté d’une femme décidée à briser son destin programmé de femme attentive et de mère de famille dévouée (belles pages 103, 109, 126). Le cri est d’autant plus fort qu’il est l’écho d’une enfance. Sa mère, elle aussi, s’est résolue à vivre ses passions jusqu’au bout. C’est le pouvoir des gènes (« C’est le schéma que j’ai appris : celui avec lequel je suis le plus à l’aise : une mère, sa fille, un beau-père »).

La passion consume. Lui, Sandro, l’Italien, mauvais garçon, irrésistible, le genre de mec que les femmes désirent (« Tu te proclamais diable et tu n’étais que tendresse »). Elle, la bourgeoise rangée qui s’encanaille (« Je voulais écouter du rap opaque dans des bras déraisonnables »). Ils incarnent un couple impossible, entre convenances et démesure.

On pourra reprocher à l’auteure de s’abandonner à l’autofiction par manque d’imagination. Qu’importe, son récit d’une obsession emporte tout sur son passage.

Agathe m’agace. Mais son deuxième roman, par sa spontanéité et sa sincérité, est une réussite. Je suis impatiente de découvrir le prochain – peut-être dans un registre plus fictionnel, moins intimiste ?

Bilan : 🌹

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Sous le soleil de mes cheveux blonds

Un premier roman intimiste qui couvre une décennie : du lycée à la fac, des premiers amours à la première grossesse, puis la deuxième, d'une amitié forte à une absence insurmontable, des premières fois à un premier mariage, des premières désillusions au grand amour...

Pas évidente cette période, à la fois grisante, émoustillante mais également remplie de doutes, une période où l'on se découvre, tâtonne, se transforme, rêve d'un bel avenir. Et puis la fac (médecine de surcroît, ici), avec ce temps de travail acharné, dément, titanesque, entrecoupé, fort heureusement, de moments de relâche tout aussi fous parce qu'il faut bien lâcher du lest à un moment donné, parce qu' « Il faut bien que le corps exulte »...



Une autofiction qui tient en haleine une fois les premiers chapitres passés, parce que clairement, on a très envie de savoir qui est ce grand amour, l'amour de sa vie qui lui a donné ce deuxième enfant.



L'écriture est précise, directe, parfois crue, et la structure du récit, avec ses va-et-vient entre passé et présent et l'utilisation de la deuxième personne du singulier est très intéressante.

La narratrice, Brune, interpelle son amie de lycée et de fac, Brigitte, avec un "tu" qui questionne, cherche à comprendre, réécrit leur amitié pour trouver les raisons de la rupture. J'ai senti beaucoup de tension, d'agressivité parfois derrière ce "tu" derrière lequel il y a du vécu indéniablement, cela se sent. Un "tu" et un récit très courageux, nécessaire, parce que mettre des mots derrière une déception, c'est aussi panser une blessure.



Je ne me suis pas retrouvée dans cette jeunesse dorée, mais qu'importe, elle a parlé et elle parlera à d'autres lecteurs et lectrices et personnellement, j'ai découvert une plume prometteuse, et par procuration, repensé à ces belles années emplies de promesses que l'on ne tient, certes, pas toujours en effet. Les amitiés ne peuvent toutes durer, c'est la vie, les souvenirs, eux, restent, et nous forgent, nous cimentent, nous accompagnent et c'est déjà là une belle promesse.


Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Rendez-vous à la Porte dorée

J'avais cru au miracle. Son dernier roman flirtait avec le punk : une bourgeoise de province qui sabordait son mariage et libérait son désir. Du Madame Bovary à la petite semaine certes, mais la sincérité l'emportait.

Je reprends une phrase de mes « Confessions » : « Puisque les auteurs se complaisent dans l'autofiction, les apprentis écrivains s'empressent de les imiter ». Agathe Ruga en est l'illustration. Pourquoi ne pas raconter sa vie ? À condition qu'elle sorte de l'ordinaire !

Ce n'est pas le cas d'Agathe. Son dernier opus est l'énième litanie d'une femme au foyer dépressive, d'une trentenaire qui s'égare entre xanax et verres de rosé, puis se retrouve, comble d'une hypocrisie convenue, en s'attendrissant devant sa progéniture. Oh, mais qui m'a fait ces beaux enfants ? Et si leur père me pardonnait ? Voilà pour le pitch.

J'ai économisé une séance de coiffeur. J'ai eu l'impression d'avoir lu tous les magazines entassés sur la table basse, d'avoir entendu toutes les jacasseries indigentes des clientes. Rien ne nous est épargné dans cette histoire : les combats de coqs jaloux (p55), les trémoli (un trémolo, des trémoli) à Venise (p72, 169) et les fantasmes éculés d'une jeune ménagère contrariée.

Le style est plat. Qu'on cesse de laisser croire aux auteures que des punch-lines bien senties suffisent à tenir un récit, que la vulgarité (confondue avec la provocation) lui donne son caractère (pages 18, 125… et bien-sûr, l'ultime dégoût, l'ode à Beigbeder).

Pour celles que le thème de la reconquête amoureuse intéresse, relisez « le zèbre » d'Alexandre Jardin ; léger mais digeste. Pour les autres, emmenez ce bouquin chez le coiffeur la prochaine fois que vous aurez besoin d'une couleur (1 Ruga = 10 Biba).

Je sais gré à l'auteure de nous avoir épargné le « happy end ». Sa désillusion (désolée pour elle, vraiment) préserve sa dignité.

Bilan : 🔪🔪

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Sous le soleil de mes cheveux blonds



Entre 16 et 26 ans on est quoi ? Cet âge marque la fin de l’adolescence, le début de l’âge adulte. L’âge de l’« orientation », des études et des nuits blanches, du mauvais alcool et de la bonne musique, des comportements compulsifs et excessifs, de l’insouciance et de la liesse, des premières fois. Premiers flirts, premiers émois, premières cuites.

L’âge de l’amitié aussi, avec son cortège de serments, délires et promesses impossibles à tenir. Pendant ces 10 années Brune et Brigitte vivent passionnément une amitié passionnée, fusionnelle, destructrice.



Brune, la narratrice, est devenue mère et épouse avant d’avoir eu le temps d’explorer les sentiers de la sensualité. Ses désirs la rattrapent, désir de plaire, de vibrer, d’exister.



Brigitte, l’amie de toujours, au tempérament volcanique et aux humeurs fantasques, s’est éloignée sans explications et Brune, meurtrie, ressasse et s’interroge.



Enceinte, Brune se remémore les folles nuits, la complicité et les trahisons. Ses souvenirs se mêlent à ses rêves, pour assembler les pièces du puzzle d’une amitié flamboyante qui a volé en éclats.



Sous le soleil de tes cheveux blonds raconte une histoire d’amour dévastatrice et un chagrin d’amitié, rythmé par les chansons de Michel Berger et France Gall. La plume d’Agathe Ruga est sensuelle et piquante. Ce roman est un coup de coeur, j’en recommande la lecture à toutes les femmes passionnées, aux amoureuses exaltées, aux (trop) jeunes mamans, aux amies fidèles et trahies.
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Sous le soleil de mes cheveux blonds

Au lycée, Brune a un coup de foudre amical pour celle que tous surnomment Brigitte. Pendant dix ans, Brune et Brigitte sont les meilleures amies du monde. Elles grandissent et aiment ensemble, chacune à leur manière bien différente.



Quand elles ont vingt-cinq ans, sans que Brune en comprenne la raison, Brigitte disparaît de sa vie pour se construire loin d'elle.



Au moment de sa deuxième grossesse, Brune ne voit plus Brigitte depuis six ans. Lorsqu'elle la voit apparaître dans ses rêves, elle tente de comprendre ce qui les a séparées.



Tout d'abord, j'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé absolument aucune critique négative de ce roman. A peine un ou deux avis mitigés qui, encore, encensaient la plume de l'auteure à défaut de l'histoire.



Si ce n'est pas mon cas, c'est un avis tout personnel que je délivre et, si l'univers des blogs littéraires reflète les goûts de la population générale, pas de doute que la majorité d'entre vous adorera cette histoire.



Pour ma part, il est très rare que je sois autant agacée par un roman. Et pourtant, j'ai commencé avec un a priori ultra positif. Je n'aime rien plus que les romans d'amitié féminine. Ils me font vibrer comme aucune autre thématique. Et j'ignorais tout de l'auteure, qui se trouve être une blogueuse reconnue, ce qui aurait pu m'inciter à la méfiance étant données mes expériences passées. Mais non. Je suis entrée dans ce roman le coeur léger et le sourire aux lèvres.



Et puis, très vite, je me suis sentie agacée par les récits des soirées au champagne de cette jeunesse dorée.



J'ai lu à plusieurs reprises que ce roman était une exploration de la féminité, mais une féminité dans laquelle je ne me reconnais absolument pas et j'ai la faiblesse de croire que je ne suis pas la seule. Dans les premières pages, la narratrice décrit une de ses amies en disant d'elle "elle a conscience de respirer le sexe". Puis, ce passage tellement réducteur pour les hommes autant que les femmes : "Séduire un homme, à bien y réfléchir, ce n'est pas compliqué. Etre belle, mystérieuse et douce. Tout leur offrir et sourire le plus grand possible. Puis tout d'un coup, disparaître, rechigner, regarder ailleurs avec mélancolie, demander un sac, une semaine de vacances, être sans cesse insatisfaite. Certains vous disent que non, ils aiment les filles honnêtes et braves, des futures mères de famille qui tiennent la route. C'est faux, ils se rabattent toujours sur les gentilles par dépit, pour faire une pause dans leur souffrance et leur fatigue. Parfois, ils ont seulement besoin d'un fond sonore, d'une ambiance, un peu comme une télévision éradique un silence pesant".



Un homme aurait écrit ça, j'aurais hurlé à l'abruti. Les femmes n'ont donc pas d'autre choix que d'être garce ou potiche? J'aurais sûrement même hurlé deux fois puisque, la page d'à côté, j'ai lu ça : "Au vu de ce qu'on m'a dit, je crois qu'elle puait juste la féminité. Elle s'offusquait en levant les yeux au ciel, terminait ses phrases en points d'interrogation, soupirait en papillonnant des cils, elle n'était jamais vulgaire et était soûle au bout d'une coupe. Elle affirmait à chaque nouvel élu qu'avec lui ce serait différent, elle pleurait en lui disant qu'elle l'aimait à la folie et qu'elle y croyait cette fois-ci. Bien sûr, elle raffolait de la sodomie."



Mais les clichés sexistes ont la part belle dans l'univers de Brune et Brigitte où, un lendemain de soirée "Les garçons essayaient de réparer une vieille moto, les filles parlaient chiffons et comméraient sur d'autres." et ou le mari trompé ne peut s'en prendre qu'à lui même puisque "Personne ne lui avait expliqué comment tenir une femme".



Ajouté à cela des références astrologiques toutes les dix pages, des réflexions qui donnent envie de suggérer à la narratrice d'étoffer sa bibliothèque qu'elle prétend bien garnie ("Est-ce une question d'éducation, de classe sociale? La haute bourgeoisie impliquait la pudeur des sentiments, l'absence d'effusions au profit des résultats et des objectifs atteints.") et d'autres qu'on attendrait plus dans la bouche d'une adolescente ("L'absence est pire que la mort" ou "Ils ne s'imaginaient pas combien de temps je l'avais attendu, cet amour" quand la narratrice n'a pas vingt ans et "J'étais née pour vivre cette tragédie, l'écrire et mourir" quand l'amant de la narratrice part un an en Italie), pas mal de vulgarité ("les voies du Seigneur sont impénétrables, contrairement à moi") et de la philosophie de comptoir qui me laisse encore pensive ("Le porno nous dirige, alors que nos enfants dirigeront le porno." , "La vie est une partouze et les enfants regardent"), il me reste le goût non pas d'une histoire d'amitié mais celle d'une Princesse perpétuellement déçue par la vie, les hommes qui n'ont "pas le droit d'être faible" et son amie "perverse, mauvaise, lunatique".



Je suis donc certainement la seule à le penser mais "Sous le soleil de tes cheveux blonds" a été pour moi un livre agaçant à tout point de vue que j'ai lu en visualisant parfaitement les petites garces de certains lycées qui me donnent des frissons dans le dos quand j'imagine que mes fils pourraient traverser un âge assez bête pour s'en enticher.



A lire ivre de champagne.


Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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Sous le soleil de mes cheveux blonds

Je connaissais Agathe Ruga par le biais du "Prix littéraire des blogueurs" et pour sa page Instagram sous le pseudo d'Agathe.the.book mais je ne savais pas qu'elle préparait un livre. Ayant pris connaissance de cette sortie, j'ai voulu le lire pour voir ce que cela pouvait donner, et quelle fût ma surprise une fois la dernière page tournée de me dire mince c'est fini. En effet j'ai été complètement absorbé par les pages de cette histoire sensible et forte à la fois, une histoire de vie, une histoire de passion, une histoire de construction de soi.



L'écriture est moderne et passionnante, à chaque phrase le lecteur n'a qu'une idée en tête, savoir la suite, connaitre chacun des mots qui vont suivre, chacune des péripéties de "Brune" et des acteurs de sa vie, de connaitre le pourquoi et le comment de ce chamboulement entre "Brune" et "Brigitte", pour finalement ne plus y penser ou presque mais suivre cette histoire pour son entier, pour chaque petit détail, les amours, les joies, les peines, les désillusions, le destin finalement de ces personnages si vrais qu'Agathe Ruga nous fait découvrir sans langue de bois mais avec pudeur, avec force et sensibilité comme le faisait un peu Marguerite Duras.



"Sous le soleil de mes cheveux blonds" est de ces livres que l'on aime pour plein de détails et qui dans son ensemble nous laisse un souvenir de bonheur de lecture. C'est pour ma part un énorme coup de coeur que je vous conseille vivement d'explorer à votre tour.



Sur le blog :
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Sous le soleil de mes cheveux blonds

Lorsque Agathe m’a confiée son manuscrit aux lendemains de la première soirée de remise du prix des blogueurs littéraires, j’étais enthousiaste, mais aussi fébrile. Lire l’écrit d’une amie n’est pas facile, voire compliqué puisqu’il fallait ensuite lui partager mon ressenti. Je pensais le risque de fâcherie ou de blessure minime au vu de sa jolie plume, mais je restais tendue.



J’ai attaqué le livre dans le train qui me ramenait de Paris … et ne l’ai plus lâché. Cette histoire, c’était bien sûr l’histoire d’une amitié manquée, mais surtout c’était Agathe. Une fille, une femme, une étudiante, une amoureuse, une amie, une presque mère, une mère. Les mots se sont associés, là, comme ils devaient être, entraînant la lectrice que j’étais dans les rues de Nancy, avec elle. Ce livre devait être absolument publié et lu.



Voilà. Il l’est. Publié et lu par de nombreux lecteurs. Encensé, commenté, critiqué, partagé. Sa couverture est belle. J’aime moins le titre. Et il est dans mes mains. J’hésite. Je ne sais pas si je souhaite lire la version définitive. Par peur sans doute de ne pas retrouver sa spontanéité, de le savoir transformé, arrangé, travaillé. Je le pose. Je lis les critiques des nombreux blogueurs, les lettres de certaines, vois les photos, les articles. Je le reprends, le repose. Je ne peux pas.



Et puis … je me lance.



Ce livre est toujours celui d’Agathe. Il est et reste celui d’une génération, celui d’une femme de son temps. Une femme qui assume, qui vit, qui aime. Un roman moderne à l’écriture vive et percutante. L’écrit des blessures, des failles, des doutes et celui des victoires.



Un livre sincère et lumineux.
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Rendez-vous à la Porte dorée

UN SEUL ÊTRE VOUS MANQUE ET TOUT EST DÉPEUPLÉ



Troisième roman d’Agathe Ruga et troisième coup de coeur.



L’héroïne de L'homme que je ne devais pas aimer se prénomme Ariane.

Celle de Rendez-vous à la Porte Dorée est Anne.



Ariane, Anne, Agathe… j’aime plusieurs choses dans tes romans, que je ne trouve pas ailleurs.



Un, le brouillage des lignes entre fiction et auto-biographie. On est dans l’auto-fiction, mais forts de cette certitude…aucun moyen de démêler l’imaginé du vécu, si l’on ne te connaît pas intimement.

Je soupçonne ici un bon 20%-80% … voire plus.



Deux, ta sincérité. Tu te mets à nu. Tu racontes tout. Ton « suicide numérique », lorsque tu as fermé tous les comptes auxquels tu étaient ultra-connectée et qui étaient ta sève et ton oxygène. Tes sentiments. Tes échecs. Tes regrets. Tes tentatives désespérées. Le sexe.



Trois, les failles qui te rendent humaine. Tu veux te montrer forte et indépendante mais tu es fragile, (hyper ?) sensible et vulnérable. Un lion en cage. Une amoureuse indécrottable. Un être privé d’oxygène qui se débat au lieu de s’évanouir.



Quatre, ton audace. Qui à part toi, ose écrire le désir brûlant pour un autre, qui fait tout quitter sur un coup de coeur ? L’humilité des regrets, quand on se rend compte que finalement, non ?



Cinq, ton humour. Cette savoureuse auto-dérision qui force le respect et te rend si attachante.



A., tu as cru que l’herbe était plus verte ailleurs. Tu as lâché la proie pour l’ombre et lancé un défi au vieux proverbe, qui dit qu’amour perdu ne revient plus. De ces empreintes de tes vingt ans ne restent que les teintes d’antan. Le bleu électrique notamment. Tu es descendue à reculons et as bu la tasse tchin-tchin. Et aussi l’eau de la machine. Une orpheline dans un dortoir, seule avec ton désespoir. Still loving him. Crying a river. Tu sens des boums et des bangs, agiter ton coeur blessé. Comme envie d’une fin torride, comme on en voit qu’au cinéma. Tu lui as jeté des sorts, pour qu’il t’aime encore. Mais voilà, c’est fini. T’as eu c’que t’as voulu, même si t’as pas voulu c’que t’as eu.



Avec le temps, va, tout s’en va.



Change your heart, look around you.



Ton roman, toutes les femmes doivent le lire.

Les blasées et les amoureuses, les enfiévrées et les transies, les torturées et les passionnées, les présomptueuses et les nostalgiques, les trompées et celles qui se trompent.



Les hommes aussi.

Enfin, seulement ceux qui peuvent comprendre. Les autres, restez où vous êtes ;-)



(Si Rendez-vous à la Porte dorée peut se lire indépendamment, cette « suite » de L’homme que je ne devais pas aimer prend tout son sens après lecture du précédent.)
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Sous le soleil de mes cheveux blonds

Je n'ai pas apprécié cette lecture, contrairement à la plupart des babeliotes.

Déçue. Pourtant, le thème amitié féminine, l'idée "tranches de vie, destins de femmes" me tentaient bien, découvrant l'auteure avec ce roman.

*

Au gré des chansons de France Gall (ça j'ai aimé !) ; depuis les années lycée en passant par la jeunesse étudiante, à la vingtaine, puis aux trente ans, Brune s'exprime en s'adressant (en direct, en pensée, en rêve) à Brigitte, celle qui fut sa meilleure amie et qui a, un soir d'été, brutalement mis fin à leur relation, sans explication.

Celles que l'on surnommait les BB étaient pourtant inséparables à l'époque...

*

Brune, enceinte et mariée très (trop) jeune, une issue prévisible...

Puis à trente ans lorsqu'elle raconte, enceinte de "l'homme de sa vie".

*

Jeunesse en folie, soirées festives, débauches, sexe, fumer et boire (beaucoup).

*

Anarchie des sentiments.

*

Désordres émotionnels et blessures affectives, tromperies, trahisons, ruptures, incompréhensions.

Amour, amitié, passion.

*

Enivrant, violent, cru, incisif, le cocktail "très contemporain" que je n'ai pas aimé.

Dommage.
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