Dans la Bible, les histoires de stérilité sont récurrentes, Sarah, Rachel, Élisabeth. Elles ne sont pas seulement d’ordre biologique, elles questionnent aussi notre honnêteté spirituelle. Nos résistances nous éloignent de Dieu. Adam se cache, Zachée aussi. Nous voulons voir la lumière mais la peur nous retient ; peur de la mort, peur de la nouveauté, peur de l’autre ou de l’étranger qui nous renvoie à nos manques et à nos pauvretés. Peur de la fulgurance et l’insolence des enfants : nous recevons leurs invectives comme des reproches qui agressent jusqu’à notre intimité. L’idée que nous pourrions avoir à nous remettre en question est un frein puissant, entretenue par la peur de souffrir. Les certitudes sont plus confortables. Jusqu’où consentir à la volonté du Père ? On oscille entre le désir de répondre à un appel intérieur et la tentation de préserver sa liberté par toutes sortes de justifications. C’est le combat de Gethsémani : je ne peux pas, je ne veux pas courir de danger, l’effroi me saisit (Mc 14,32-36). Quand oserons-nous comprendre que le ciel commence sur la terre et que le Christ ne cesse de nous inviter ? Dans l’Évangile Jésus ne répond pas aux questions qu’on lui pose. Il pointe une autre question. Il convoque notre choix personnel : comme Adam et Ève, nous sommes responsables de nos décisions. « Adam, où es-tu ? » (Gn 3,9). C’est dit dès la Genèse : que le Royaume advienne en plénitude, cela dépend de nous.