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Critiques de Agnès Sinaï (9)
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Walter Benjamin et la tempête du progrès

J’ai encore manqué d’attention, et j’ai cru que ce livre présentait un essai inédit de Walter Benjamin. Il est possible qu’ainsi je confirme le fait que déplorent les décroissants : précipitée par l’accélération temporelle, je fais les choses à moitié et je me plains ensuite de la sévérité du destin. A vrai dire, rien ne me presse dans le temps sinon moi-même. D’ailleurs, je n’ai jamais trouvé de charme non plus au temps qui passe trop lentement : je ne le connais que trop bien, et la poésie qui émane de lui est pourrie.





Ce n’est d’ailleurs pas un coup du sort si cruel que de se retrouver avec un essai d’Agnès Sinaï entre les mains plutôt que de lire encore Walter Benjamin. Je préfère certes infiniment Walter à n’importe quelle inconnue mais je crois aussi que les bonnes surprises peuvent encore survenir. En l’occurrence, la pioche n’est pas si mauvaise car les éditions du passager clandestin s’inscrivent dans une veine critique dite anarchiste qui mélange un peu tout et n’importe quoi : décroissance (bien), féminisme (pas bien), désobéissance civile (bien), anticolonialisme (pas bien), luttes sociales, écologie politique, désurbanisation, autogestion (je ne sais pas ce que c’est).





Agnès Sinaï aborde l’œuvre de Walter Benjamin par la lorgnette de la décroissance. Célèbre auteur de « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction mécanisée », le choix ne semble pas totalement inapproprié. La démonstration est cependant très brève puisqu’elle se supporte d’une cinquantaine de pages à peine incluant déjà de très nombreuses citations et une introduction biographique. Les principaux thèmes abordés sont : la flânerie, l’imaginaire productiviste, le progrès, et sans doute d’autres petites choses que l’esprit décroissant ne citera pas par souci de s’extraire de l’exhaustivité cybernétique. Moins qu’un essai, ce livre s’aborde donc comme une sorte d’abrégé pour futur non-lecteur de Benjamin. Je me demande à quoi peut servir un ouvrage de ce genre : à lui seul, il ne donne pas particulièrement envie de lire un écrivain, donnant à penser qu’en une dizaine de pages, la substantifique moelle de son œuvre a été condensée et sublimée, et il n’apprendra rien non plus à une personne qui aurait déjà lu les œuvres dudit écrivain. C’est peut-être ce genre de livre que consulte rapidement notre Président, entre deux rails de coco, avant de se pointer devant les caméras pour déclamer des conneries sur Dostoïevski. Mais moi qui ne suis pas présidente, vraiment, je ne vois pas trop à quoi pourrait me servir un tel livre, si ce n’est à raviver quelques bons souvenirs des moments passés avec Benjamin. Que demander de plus à la vie, d’ailleurs ? Merci.

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«Labo-planète»: Ou comment 2030 se prépare sans..

Textes de débats organisés en 2007, entre des scientifiques et des acteurs du milieu associatif, à l’initiative de la fondation Sciences citoyennes, sur les recherches scientifiques et techniques actuelles susceptibles d’influencer ou modifier la vie quotidienne dans les années 2030, et sur la place de la société civile dans l’orientation de la recherche.
Lien : http://www.cite-sciences.fr/..
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Le Grand Paris après l'effondrement

Le Grand Paris après l'effondrement semble un prolongement de lecture naturel de l'art d'habiter la Terre de Kirkpatrick Sale chez le même éditeur.

Les auteurs imaginent la région parisienne sans voiture, autosuffisante, énergétiquement sobre, organisée en biorégions,...

Ils se projettent dans un monde qui aurait anticipé et accompagné l'émergence d'une économie décarbonnée.

Il ne s'agit pas de SF cependant la partie fictionnelle est celle que j'ai préférée.

Un ouvrage dont j'aimerais lire une version pour Aix-Marseille métropole !
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«Labo-planète»: Ou comment 2030 se prépare sans..

Textes de débats organisés en 2007, entre des scientifiques et des acteurs du milieu associatif, à l’initiative de la fondation Sciences citoyennes, sur les recherches scientifiques et techniques actuelles susceptibles d’influencer ou modifier la vie quotidienne dans les années 2030, et sur la place de la société civile dans l’orientation de la recherche.
Lien : http://www.cite-sciences.fr/..
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Penser la décroissance

Des enseignants chercheurs, des ingénieurs, des journalistes publient une série d'ouvrages aux Presses de SciencesPo sur le thème de la décroissance. Le fait d'éditer un livre au lieu de publier des articles dans les revues scientifiques de rang À ou À+ est un acte fort pour ouvrir le débat aux citoyens. Donc au lieu de faire une critique du livre je ferai part de quelques réflexions que le livre a suscitées. D'abord pour moi la décroissance est en acte. En effet, les catastrophes écologiques diminuent le territoire à vivre. Les migrations qui en sont le corollaire demande la création et la gestion de camps de réfugiés à forte densité aux frontières de l'occident ; un aperçu de nos futurs modes de vie ? D'un point de vue économique de nouvelles inégalités apparaissent ainsi que des subventions aux territoires d'accueil. La question que je pose est de savoir si le problème des inégalités peut être traité par une baisse des revenues du travail, Une autre interrogation concerne les lowtech. Très bien on répare, on simplifie, on rationalise sans pour autant revenir à l'éclairage à la bougie mais d'un point de vue militaire ça donne quoi - bien que je vois clairement ce que cela pourrait donner politiquement, « pas sur que cela soit à plus de pouvoirs au niveau local au risque de crisper les idées défendues par de nombreux militants.  Je , et ça nous regarde tous, suis contrarié que l'on parle de l'entropie de Georgescu Roegen en l'isolant et en donnant à sa théorie une valeur universelle. Ce livre est une entaille sur le monde comme il va mais il reste très dur de quitter son fauteuil et d'aller mordre ce monde « silencieux ».
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Walter Benjamin et la tempête du progrès

Proposé par les masses critiques de Babelio, j'étais enchantée de pouvoir découvrir un philosophe que je ne connaissais pas, j'imaginais plus lire une biographie avec une synthèse de ses théories pour les novices.

Pas du tout en fait si effectivement j'ai pu prendre connaissance de la vie de Walter Benjamin que j'ai trouvée particulièrement intéressante d'autant que c'est une partie de l'histoire qui m'intéresse beaucoup, je n'ai pas trouvé mon compte dans ses théories qui sont visiblement adressées à un public averti, on ne peut pas dire que j'ai éprouvé du plaisir pour cette partie du livre.

On note par contre un travail de recherche de la part de l'auteur auprès de contemporains du philosophe qui d'ailleurs m'a plutôt aidée à Comprendre le personnage.
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Walter Benjamin et la tempête du progrès

Ce qui m’a attirée vers ce livre, c’est la thématique de la décroissance et la perception que l’on pouvait en avoir autour des années 1930-1940, alors même que ce sujet nous semble beaucoup plus contemporain. Comment était-ce abordé, quels arguments ? Cette doctrine de décroissance ne correspond pas à forcément à ma perception de l’avenir, et c’est justement pour aller plus loin dans ma réflexion et l’enrichir, dans un sens ou un autre, que cet ouvrage me semblait intéressant. Ne pas rester dans mon courant de pensé mais « écouter » ce qui se dit ailleurs.



Donc dès le début du livre, on apprend qu’il fait partie d’une collection de petits ouvrages sur la thématique de la décroissance qui a « pour ambition de donner une visibilité à cette réflexion en cours et à ses racines ». Je me dis : chouette, c’est ce que je suis venue chercher. D’autant plus qu’avec une collection proposant divers penseurs, économistes, je vais avoir accès à une diversité d’approches. Petits ouvrages, vite lus ? Pas si simple… Avant de rentrer dans le vif du sujet, petit bémol très personnel sur le nom de la collection : « précurseur.ses de la décroissance ». Pourquoi utiliser l’écriture inclusive bon sang qui est une vraie difficulté pour les personnes dys (ce n’est pas mon cas, mais je pense aux autres) ? OK même sans être Dys, ce livre est difficile à lire, j’y reviendrai. Mais de façon plus globale, je n’aime pas que le monde de l’édition se fasse le relai d’une façon d’écrire qui n’a aucune existence officielle et qui n’est pas inclusive, car exclu dès facto 10% de la population. C’est un aparté, mais ça me donne une première impression un peu terne.



L’ouvrage débute donc par une brève biographie de Water Benjamin. On apprend qu’il a vécu durant la 1ère guerre mondiale et se suicidera au début de la 2nde. Issu d’une famille aisée, il connaitra le déclassement de sa famille, et lui-même ne parviendra pas à avoir la carrière qu’il souhaite. Philosophe, économiste, critique d’art, il vit entouré d’intellectuels qui l’alimenteront au sens propre comme intellectuel.

L’auteur explique l’approche de Walter Benjamin quant à la notion de progrès, de production de masse, de consumérisme, puis en seconde partie du livre nous propose un focus sur certains points avec des extraits des différents écrits de Walter Benjamin. C’est plutôt bien structuré.

Je ne vais pas faire la synthèse de l’ouvrage, d’autant que chaque idée, chaque concept, nécessite une démonstration à dérouler. Mais les idées principales mises en avant sont la nocivité du progrès ou comment l’obsession productiviste sature le monde ; le besoin de revenir à d’autres dimensions plus authentiques de l’activité humaine ; la manipulation par l’image et la vente de « rêves commerciaux » qui surplombent toutes autres attentes. Il dénonce le matérialisme, la standardisation, « collectionner est la passion des enfants pour lesquels les choses n’ont pas encore le caractère de marchandise » …



Mon ressenti : sur les idées, chacun est libre de se forger et d’alimenter son opinion. Pour ma part, certains passages sont effectivement propices à réflexion. Ces notions sont transposables à notre monde, donc oui les thèses développées sont intellectuellement intéressantes. Mais… Pour les raisons expliquées plus haut (collection de petits ouvrages permettant de se forger une culture et une opinion sur le thème de la décroissance), je m’attendais à une approche plus accessible. Je m’attendais à un livre de vulgarisation pour permettre justement aux novices d’appréhender ces notions et ces approches. Or, je l’ai trouvé assez dur à lire, pour plusieurs raisons :

D’abord, il est fait mention de nombreuses notions, théories, courants de pensée (autre que ceux développés par Walter Benjamin) qui ne sont pas expliqués. Rapidement, on comprend que l’ouvrage s’adresse à des lecteurs connaisseurs. Je regrette le manque d’annotations en bas de page qui auraient permis un accès plus facile. Ensuite, se mêlent surtout économie, philosophie, sociologie : il faut suivre les raisonnements qui, probablement contraints par l’exigence de petit format, sont parfois trop rapides. Des raccourcis de réflexion qui font défaut à la compréhension d’ensemble. Là encore, les « habitués » raccrocheront facilement les wagons, pour les autres certains paragraphes méritent plusieurs relectures (souvent). Dans le même sens, le vocabulaire technique et non expliqué rend la lecture fastidieuse. Pour toutes ces raisons, j’ai mis du temps à lire cet ouvrage, avec parfois l’envie de le refermer au bout de 2 pages.



En conclusion :

L’idée de cette collection est intéressante, et je ne me ferme pas à l’idée d’en lire un second (après m’être un peu divertie avec un bon polar). Mais la cible du lecteur annoncée ne correspond pas à ce qui est proposé. Pour ma part, l’auteur s’adresse à des connaisseurs ayant une culture économique déjà conséquente et une réflexion élaborée : ce n’est pas un livre initiatique permettant de mettre un premier pied sur la question de la décroissance.

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«Labo-planète»: Ou comment 2030 se prépare sans..

Bienvenue dans l’époque géologique récente, marquée par l’impact du capitalisme, de la croissance industrielle et de l’utilisation massive des énergies fossiles. Une nouvelle époque « Anthropocène » au cours de laquelle « l’humanité devient une force géophysique à par entière ».







De la riche introduction, je souligne deux dimensions : la nécessaire place de la démocratie « Il faut permettre au public de penser qu’il n’existe pas d’intérêts propres de la science qui justifieraient qu’on aliène les valeurs de la civilisation. Il faut cultiver chez les citoyens l’audace de se prétendre juges de ce que font les laboratoires » et l’appel à une science ouverte « Mais cela ne changera vraiment rien sans une politique de propriété intellectuelle en faveur de la »science ouverte » avec l’exclusion du vivant et des savoirs du champ du brevet et la transition des journaux scientifiques vers des publications de libre accès. »



Le premier chapitre « Le tournant de l’anthropocène : la planète laboratoire » fait le point sur les conséquences du réchauffement climatique, du poids de la thermo-industrie, du cycle du carbone. Le livre se poursuit par « Fin du pétrole et défis énergétiques : quelles mutations sociales, technologiques et urbanistiques pour une ville durable ? » J’ai été surpris de la proposition de « mettre aux enchères des quotas de CO² » ou l’emploi inconsidéré de la notion de « gouvernance ». Les constats n’en soient pas moins lucides « La seule solution est de se tourner vers des modes de vie plus sobres » ou « utilisation la plus réduite possible de matière » ou encore « Il paraît illusoire de faire décroître la consommation de matière et d’énergie en ne jouant que sur les mutations technologiques ».



Chose assez rare, il est souligné une dimension subjective, souvent contournée « Mais la représentation de l’énergie renouvelable met également en jeu l’angoisse de revenir à une dépendance vis-à-vis des aléas de la nature. En ce sens elle s’inscrit en faux vis-à-vis de l’héritage d’un siècle et demi de progrès visant à affirmer la maîtrise de l’homme sur la nature. »



Les chapitres suivant me semble plus intéressants, les auteurs discutent de la science, de sa maîtrise, des décisions démocratiques qui devraient présider aux choix, non cédables à la seule « expertise » des scientifiques.



Deux exemples (les recherches sur l’embryon humain et les développements récents de la biométrie) seront analysés dans le chapitre bien nommé « L’homme augmenté ». Les auteurs dénoncent un « programme occulte de reproduction normative », l’absence de discours élaborés sur la biométrie, pour en conclure que ces techniques aujourd’hui présentées « n’ouvrent sur aucun horizon, ne sont habitées par aucun imaginaire » .



La suite est une dénonciation de la « domination du savoir scientifique par l’édification de normes » et une proposition forte d’« intrusion des citoyens dans le débat ».



Contre une appropriation remontant « vers l’amont de la production de connaissances » il conviendrait d’opposer un « modèle d’innovation ouverte, par opposition à l’innovation propriétaire fermée par les brevets, s’apparente au fonctionnement en »science ouverte » de la recherche fondamentale ».



Il ne faut donc pas accepter l’idée que « dans un monde de plus en plus technologique, l’exercice des droits démocratiques n’est pas possible sans accès aux développements technologiques, que ce soit en participant à leur production ou en décidant de leurs grandes orientations. »



Ce qui permet de poser les questions autour de « Sciences et démocratie », de « l’irruption des profanes », la mise en place de procédures « permettant de dépasser des expertises incomplètes, partiales et difficilement conformes aux intérêts des populations ».



Outre cela, sont aussi traités les nécessaires appels à la pluridisciplinarité, la prise en compte des utilités sociales larges « non réductibles aux seul impératifs économiques » et forcément l’enjeu de « faire ressortir les enjeux politiques ».



De nombreuses pistes de débat y compris sur le rappel qu’« Internet est loin d’être l’innovation écologique que son image immatérielle véhicule. »



Je regrette que les auteur-e-s négligent de nommer la forme politico-économique du système de la « thermo-industrie », à savoir le capitalisme. Sur ce sujet et plus largement sur la crise historique de la relation de l’humanité et son environnement, je renvois au livre de Daniel Tanuro ( L’impossible capitalisme vert, Les empêcheurs de penser en rond / La Découverte, Paris 2010)
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Sauver la terre

Effervescence en augmentation à l'approche De la Cop21. La Communauté Internationale semble réagir pour conclure un accord climatique historique permettant de limiter les effets du réchauffement climatique de la planète.



Cette ouvrage, très bien fait de surcroît, invite le lecteur à découvrir une synthèse sur la problématique du réchauffement du la température globale sur terre.



Surprenant de s'apercevoir qu'en une dizaine d'années, moment de parution de ce livre, si peu a été fait.
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